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11/05/2016

Le piano oriental de Zeïna Abiracheb

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Le piano oriental de Zeïna Abiracheb, Casterman, 2015, 208p.

 

Adieu les barrières du temps, de l'espace et de la page : Zeïna Abiracheb voyage si elle veut entre son propre passé de franco-libanaise - deux maisons, deux langues et toute la chanson qui va avec - et l'histoire d'un aïeul un brin fantasmé, qui devient Abdallah Kamandja sous sa plume, doux rêveur insatiable qui fantasme un piano oriental : le piano d'entre les cultures, capable de jouer les musiques classiques orientales et occidentales tout à la fois.

Sous la fraîcheur du trait et du propos, sous les sourires affichés de la couverture qui ne se démentent pas au fil de la lecture, la profondeur est impressionnante et jouissive, où l'art devient le pont qui relie durablement et insuffle l'élan primordial des existences - il en va de la musique pour Abdallah comme du jeu de la langue et du dessin pour Zeïna - ; où la bichromie, en outre, se découvre d'une richesse incroyable dans les formes et les gestes : c'est toute une circularité qui imprime son mouvement de page en page, faisant fi des cases ou d'une régularité illusoire. Zeïna Abiracheb donne à son oeuvre une musicalité nouvelle et épatante dans le paysage graphique actuel, pourtant déjà plein d'originalités et d'éclats, quelque chose qui tient à la fois d'une gaieté légère et d'une nécessité de savoir d'où l'on vient pour savoir qui l'on est.

Une bien belle découverte, merci Moglug !

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