Le Tailleur de pierre de Camilla Läckberg
19/11/2012
Le Tailleur de pierre de Camilla Läckberg, ed. Actes Sud, coll. Actes noirs, 2009, 474p.
Du côté de Fjällbacka, le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle : un pêcheur du dimanche vient de remonter une fillette de sept ans. La police dépêchée sur les lieux, patrick Hedström en tête, détermine rapidement qu'il s'agit de Sara, la fille d'une amie d'Erica. Elle détermine également que la petite ne s'est pas accidentellement noyée mais a été assassinée dans une baignoire : de l'eau douce savonneuse et de la cendre ont été retrouvées dans ses poumons...
Du côté de notre Miss Marple suédoise, ce n'est pas la fête du slip non plus : Depuis l'arrivée de Maja, deux mois plus tôt, elle ne parvient pas à reprendre pied dans la réalité. Le manque de sommeil, le manque de temps et le manque de compagnie des adultes, à part celle de son amie Charlotte, ne l'aide pas à se sentir tonique et heureuse. Bien sûr, elle aime sa fille, mais rien ne lui laissait présager des temps si compliqués au retour de la maternité.
J'avais été plutôt dure avec le premier tome, c'est vrai, le qualifiant d'un "oui, bon, pourquoi pas". Tandis que j'avais quasi dévoré le bouquin, j'avais joué ma littéraire chafouine se piquant d'élitisme. Cette fois-ci, je vous épargnerai ce genre de commentaires, d'autant que si j'y suis retournée, c'est bien que j'y avais trouvé mon compte au fond, malgré les grosses ficelles et un déroulement qualibré jusqu'à la caricature.
Je l'ai même encore plus trouvé dans ce tome-ci (soit dit en passant, comme je suis une étourdie notoire, j'ai loué le 3 au lieu du 2 mais on ne dira rien). Je me suis laissée prendre comme une bleue qui n'a jamais lu de polar, j'ai dévoré les pages jusqu'à plus soif et je n'ai pas éteint la lumière le soir avant d'en avoir bouffé la dernière. J'ai particulièrement apprécié l'alternance des nombreux personnages qui m'a paru ici fort bien menée, de même que l'alternance vie privée/enquête policière. Autant les considérations d'Erica dans le tome 1 sur son début de relation avec Patrick m'avaient insupportée, autant celles qu'elle nourrit présentemment sur son retour de couches et la difficulté de vivre avec un nourrisson m'ont interpelée par leur pertinence.
Bon, pour être honnête, j'ai toujours quelques bémols (oui, j'ai dit que j'évitais, mais quand même) : Le style de l'auteur a quand même cette incroyable capacité à être lourd et on ne peut pas nier que ce n'est pas une artiste du verbe. Quant au dénouement, je n'ai pu m'empêcher de le trouver un poil bancal (je ne dirai pas pourquoi au risque de spoiler honteusement).
Mais voilà, ça ne m'a pas empêché d'être à 300% dans cette histoire à mi-chemin entre polar et Desperate housewives.
Et oui, j'avoue tout : j'irai bientôt louer le tome suivant. Et toc !
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