Chocolat amer de Laura Esquivel
05/08/2013
Chocolat amer de Laura Esquivel, ed. Robert Laffont, 1991 / Folio, 2011, 248p.
Une vieille tradition mexicaine veut que la benjamine de la famille ne se marie jamais afin d'être le soutien de sa mère. Tita n'échappe à cette règle. Malgré l'amour brûlant - comme de l'huile bouillante sur une pâte à beignet - que lui porte Pedro et malgré sa demande en mariage, Mama Elena impose à Tita de rester célibataire et lui refuse le bonheur. Elle propose par contre sa cadette Rosaura à Pedro qui accepte pour rester près de celle qu'il aime. Ainsi se brise le coeur de Tita. Elle noiera ses larmes dans le repas de mariage et provoquera la mélancolie de tous les invités. Car Tita possède deux dons : celui de cuisiner à merveille et celui de transmettre ses émotions dans ses plats. Ainsi, au fil des chapitres comme autant de mois s'égrène une recette pour chaque événement marquant de la vie de Tita et son amour se goûte avec un peu plus d'intensité au fil des années et de l'impossibilité croissante.
L'art d'écrire, d'aimer et de cuisiner ont ceci en commun qu'ils réclament le talent de savamment doser les ingrédients, qu'ils soient d'encre ou d'émotions, pour être dégustés avec délectation. Laura Esquivel propose un joli mélange des trois et nous concocte une lecture agréable, fraîche, souvent drôle et surtout sans prétention qui a le mérite de ravir et de faire voyager avec plaisir.
L'histoire est vieille comme le monde : Tita et Pedro s'aiment d'un amour pur mais contrarié par la fatalité d'une tradition millénaire et d'une mère qui tient plus de la marâtre. Qu'ils le veuillent ou non, ils sont condamnés à évoluer tout proche mais dans des directions différentes qui ne vont cesser de les éloigner. L'auteur apporte néanmoins sa touche personnelle à cette romance sentimentale en y tricotant d'anciennes recettes mexicaines et une petite touche de fantastique souvent comique qui dédramatisent ce qui aurait pu n'être qu'un cliché. Le tout forme donc une suite piquante, épicée. J'ai pris plaisir à suivre l'évolution de Tita dont les larmes apportent mélancolie et le sang sur des pétales de rose l'ardent désir. Les personnages sont doux et attachants. Chocolat amer se lit comme un conte, une parabole sur la passion et sur les anciennes destinées mexicaines. Pour ne rien gâcher, il met aussi l'eau à la bouche. Si tant est qu'on ne forme pas à son endroit des attentes de décapante originalité ou de talent littéraire foudroyant, je pense que c'est le livre estival parfait pour se détendre dans un hamac !
Challenge Petit Bac 2013 Chez Enna
Catégorie Aliment/Boisson : et hop, challenge terminé !
8 commentaires
On me l'a offert il y a quelques années, je ne l'ai toujours pas lu... Pourtant, ça me dit bien un livre sympathique et dépaysant.
C'est le moment de tenter alors !
Quand tu lis une lecture légère, c'est quand même un Folio (moi c'est un Harlequin^^). Pourquoi pas, ça à l'air sympathique et je ne connaissais pas du tout.
Ouais mais c'est un Folio léger, si, si ^^ Disons, un Harlequin à la recette mexicaine : ça change !
J'avoue que ce roman ne m'a jamais spécialement tentée.
Il ne faut pas se forcer :)
Tiens! J'avais lu le début de ce roman en espagnol, j'ai la version française en poche en Angleterre, je le lirai à mon retour. ça à l'air bien sympa. Une bonne détente.
Tout à fait ! Entre deux lectures universitaires, ça passe tout seul !
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