Poulet aux prunes de Marjane Satrapi
25/08/2014
Poulet aux prunes de Marjane Satrapi, L'Association, 2004
Téhéran, 1958. Nasser Ali est un illustre joueur de târ. Malheureusement, depuis que son instrument de toujours est brisé, il ne trouve plus le goût à rien. Après quelques essais infructueux sur de nouveaux instruments, il décide de mourir. Son mode de suicide sera l'attente. Aussi Nasser Ali se met au lit et va consacrer les jours avant sa mort à se remémorer les bons comme les mauvais souvenirs et les étapes importantes qui ont jalonné sa vie.
Marjane Satrapi est célèbre pour son autobiographie graphique en 4 volumes, Persepolis et son adaptation en film d'animation. J'avoue avoir un amour particulier pour cette œuvre que je trouve poignante, criante de vérité et pleine d'humour. On retrouve ces trois caractéristiques dans ce Poulet aux prunes qui se dévore avec joie et mélancolie et qui se referme à grand regret. L'art de Marjane Satrapi me semble être précisément la parfaite réunion des contraires : son dessin est très simple, très épuré, tout en noir et blanc et pourtant une incroyable force expressive s'en dégage. Tout est là. Quant à l'histoire de cet opus, elle est pleine de douceur et de dureté mais toujours sensible et juste. Nasser Ali n'a rien d'un homme parfait. Comme bien des grands virtuoses, son art passe avant tout. Pourtant, si l'on soulève le voile, une grande blessure se cache sous sa passion de la musique. Un blessure d'amour comme souvent. Le lecteur est porté par la vague de son attente et de tous les évènements passés et présents qu'il fait défiler. Et puis, comme toujours, l'humour et la légèreté ne sont pas absents du tableau malgré le sujet difficile. Ainsi la dégustation du poulet aux prunes ou la rencontre avec Azraël font sourire avec plaisir. Ces épisodes fonctionnent comme de douces bouffées d'oxygène.
J'ai véritablement eu un coup de cœur pour cette BD qui m'a fait voyager le temps de la lecture. De la première à la dernière page, j'ai été totalement éclipsée de la réalité : le plus beau cadeau lorsqu'on lit, n'est-ce pas ?
Dans la foulée, j'ai visionné l'adaptation cinématographique, avec des acteurs cette fois-ci (et dans laquelle Nasser Ali devient joueur de violon, allez savoir pourquoi). Elle retranscrit plutôt bien le fil narratif de l’œuvre originale et les personnages sont souvent interprétés avec justesse. Bien que j'aie préféré la BD, je vous conseille de le visionner. Il vous fera passer sans nul doute une belle soirée.
14 commentaires
J'avais aimé son autobio et broderies ! Je note celui-là ! (Je pense que je vais passe à la bibliothèque... !!!! ). Je ne savais pas qu'il y avait une adaptation. J'essayerai aussi de la voir.
Je ne doute pas une seconde que tu puisses trouver ce titre à la biblio ! J'espère qu'il te plaira, Maggie !
J'avais beaucoup aimé le film :)
Belle journée ma douce*
Ça ne m'étonne pas, tout doux et poétique ;)
J'avais adoré cet album (au moins autant que Persepolis) !
Pareil pour moi !!
J'étais allée voir le film à sa sortie, je suis ressortie de la salle les larmes aux yeux tant j'étais touchée. Vraiment très beau !
L'histoire est effectivement très touchante ; j'aime ce genre d'histoire qui sait doser l'humour, la légèreté et l'émotion.
Je ne connais que Persepolis, je vais me pencher sur ce titre !
Il faut car il vaut vraiment le coup !
e crois que j'ai vu le film mais je n'ai pas lu la BD. Mémoire mémoire...
Roooh pourtant elle marque, cette histoire :p Mais on lit trop, c'est pour ça, on perd la mémoire à force ^^
J'aime beaucoup Satrapi, je trouve qu'elle arrive toujours à faire de l'émouvant avec un dessin finalement assez simple :)
Nous sommes exactement du même avis, Akialam !
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