All Clear de Connie Willis
13/06/2016
All Clear - Blitz, tome 2 de Connie Willis, J'ai lu, 2015, 957p.
Un conseil, toi qui n'a pas encore commencé le diptyque Blitz de Connie Willis : ne laisse pas deux ans entre les deux tomes ! Ou alors, prends de bonnes notes sur le premier volume, sans quoi tu risquerais d'être légèrement paumé pendant un petit moment ! Lucky me, j'ai pu retrouver quelques éléments dans mon précédent billet - bien que peu, finalement. Disons que ce fut suffisant pour raccrocher quelques wagons (j'ai tout de même relu les 2-3 derniers chapitres de Black-Out par sécurité et nécessité puisque je ne me rappelais plus du cliffhanger final...).
Pas grand chose de nouveau sous le soleil depuis Black-Out sur le propos du roman, toutefois. On retrouve, comme on les avait laissés, nos trois aventuriers historiens bloqués en 1940. Plus aucune fenêtre de saut ne s'ouvre vers leur époque, 2060, et ils se retrouvent obligés de jongler d'idées saugrenues en tentatives diverses de rendez-vous dans l'espoir de trouver une solution - le tout, évidemment, entre quelques lâchers de bombes allemandes et leur couverture à préserver. Fort peu d'apparitions de l'équipe d'Oxford dans ce tome puisque, précisément, ils en sont coupés radicalement. Seul deux d'entre eux tenteront le saut dans ce Londres en plein Blitz, ce qui donnera clairement à l'aventure quelques virages inattendus. Le problème avec All Clear, au fond, c'est que je ne peux quasiment rien vous en dire de plus : tout se découvre petit à petit, et ça n'aurait aucun sens de spoiler quoique ce soit.
Alors, quoi ? Et bien disons qu'après deux ans de latence, j'ai retrouvé exactement les mêmes sentiments qui m'animaient à la lecture de Black-Out, le négatif étant cependant un peu plus exacerbé cette fois, à mon grand regret. C'est toujours un plaisir de plonger dans les méandres d'un hypothétique voyage temporel, toujours émoustillant d'envisager les risques de décalages que cela peut occasionner et décidément plaisant de retrouver Polly, Eileen et Mike. Néanmoins, les longueurs qui pesaient un brin sur le coeur de Black-Out constituent ici la majeure partie d'All Clear et la majeure partie de 957 pages, c'est long... Ce qui semblait être, au départ, un mauvais concours de circonstances moteur de l'action se transforme doucement en une succession de situations répétitives franchement pathétiques. On tourne en rond de chapitre en chapitre. A se demander pourquoi Connie Willis s'est sentie obligée, au fil de l'écriture, de transformer le récit en deux tomes. En coupant tout ce qu'il y a d'inutile, et Dieu sait qu'il y en a, on sera arrivé à un seul volume tout à fait honorable. D'autant que ces digressions perdent même de leur saveur quant au récit du quotidien londonien durant le Blitz. C'est fréquemment simplement téléphoné et à la limite du ridicule. Ce qui sauve encore la mise, ce sont ces chapitres étranges donc on hésite sur l'identité du narrateur. Est-ce l'un de nos voyageurs quelques temps plus tôt ou plus tard, est-ce un sauveteur inespéré, est-ce inconnu tout aussi perdu qu'eux qui finira par croiser leur route ? Ces interrogations-là et l'envie de connaître le fin mot de l'histoire - qui n'est pas mal du tout, il faut bien le dire - font tenir la longueur mais ce n'est pas, parfois, sans ennui et lassitude. Puisqu'en outre, le style de Connie Willis n'est pas non plus de la grande littérature, j'ai lu les 957 pages de ce tome en diagonale de bout en bout. Ça ne méritait pas autre chose, honnêtement. Pris comme ça, ce fut du coup une très bonne détente façon lecture de plage. Je n'en regrette donc pas du tout la lecture mais j'espère vivement qu'à l'avenir, Connie Willis envisagera la concision pour éviter à ses lecteurs de s'essouffler.
Le mois anglais 2016 chez Lou et Cryssilda
4ème participation
LC Connie Willis
Challenge un pavé par mois chez Bianca
Hop, ça faisait longtemps que j'avais pas participé !
4 commentaires
Black-out me tente et me fait peur à la fois. On n'est pas obligé de lire les deux précédents pour comprendre et accrocher ?
Ah non pas du tout ! Cela reprend certains personnages (M. Dunworthy et l'équipe d'Oxford par exemple) mais les intrigues n'ont rien à voir et on n'a pas besoin de connaître les précédentes pour comprendre !
J'hésite car j'avais lu des billets positifs sur le contexte historique intéressant ainsi que la place de l'art ( monument, tableau...), que tu n'évoques pas du tout... Les histoires de coupes dont tu parles me font rire. Je me laisserai peut-être tenter.
De mémoire, j'avais parlé de l'incroyable culture historique de Connie Willis dans mon billet sur le tome 1 ; je ne voulais donc pas faire de redites inutiles. Le contexte historique est clairement ce qui fait le sel et l'intérêt de ce diptyque. Je ne me suis par contre par trop penché sur le place de l'art, en effet... Pour moi, la figure de Saint Paul est plus historique qu'artistique dans Blitz...
Tu aurais raison de te laisser tenter : on passe un bon moment dans l'ensemble ;)
Les commentaires sont fermés.