Jane Eyre de Charlotte Brontë
25/02/2012
Jane Eyre de Charlotte Brontë, chez tous les éditeurs de poche que vous voulez, près de 700 pages
Beaucoup, je suppose, connaissent l'histoire de Jane Eyre : Orpheline recueillie par la famille de son oncle maternel, Jane est détestée voire maltraitée par une tante à claquer et par des cousins prétentieux, fourbes et gâtés. Jane n'a pourtant pas la langue dans sa poche et cette franchise ne lui facilite pas la vie avec eux.
A 10 ans, elle est envoyée à la pitoyable école de Lowood - établissement pour orphelines et indigentes d'une dureté telle qu'elle se transforme rapidement en mouroir. Jane y perdra sa seule amie, la petite Helen Burns lors d'une l'épidemie de phtisie.
A 18 ans et tandis qu'elle est professeur dans cette même école depuis deux ans, il lui prend des envies d'ailleurs. Elle poste une annonce pour devenir gourvernante et reçoit une réponse venant du château de Thornfield où elle ne tardera pas à se rendre pour devenir préceptrice d'Adele et pour tomber amoureuse de son cher maître, le laid mais magnétique Monsieur Rocheter (rahhhhhhhhhh). S'en suivra encore toutes sortes de petits et grands évènements - parce que bon, à ce point de l'histoire, il reste encore presque 450 pages hein, mais je vous laisserai le soin de les découvrir si le coeur vous en dit !
Arrivée à ce point du billet, il me reste à vous parler de mes impressions de lecture et c'est un peu le point critique : arriver à synthétiser des impressions assez diverses.
D'un point de vue purement littéraire, le verbe et les codes de genre sont indéniablement maîtrisés dans ce roman. On y retrouve les stéréotypes des personnages (la marâtre, la jeune orpheline laide et sans ressource qui brave l'existence par sa force de caractère, l'ambivalence de l'être aimé viril et mystérieux, à la fois protecteur et dangereux etc.) , le romantisme de l'amour impossible et intense, l'ambiance gothique des vastes plaines anglaises où le vent hurle et où les manoirs se hantent de créatures démoniaques (mais qui est donc cette mystérieuse présence au manoir de Thornfield, hin hin ?), sans oublier les hallucinations (ou ce qu'on croit l'être) et les rêves prémonitoires. Bref, Jane Eyre est un parfait syncrétisme de romantisme et de gothique, avec en outre un soupçon de féminisme - et là est toute son originalité - distillée à travers la figure de l'héroïne, dans ses attitudes, ses pensées ou sa manière d'être. Une bien intéressante vision de la femme pour l'époque (nous sommes tout de même en 1847).
D'un point de vue purement personnel, j'ai dévoré certains passages (ceux avec Rochester pour ne rien vous cacher) et d'autres m'ont passablement gonflée. Il m'a semblé qu'un grand nombre de pages n'apportaient rien au déroulement de l'histoire stricto sensu ni aucun renseignement supplémentaire sur la vie de Jane Eyre - que c'était de la broderie gratuite et contemplatique et j'avoue, quand c'est pour broder une ambiance qui donne envie de se pendre, la gratuité de la chose me fait lire en diagonale... Bref, je n'étais pas toujours dedans et je me suis parfois ennuyée. Malgré tout, j'ai beaucoup apprécié la personnalité de Jane Eyre, ce petit de femme que rien n'abat, qui toujours avanc dans la dignité, le respect de ses valeurs et la foi. Une leçon de courage.
Pour résumer, une lecture très mitigée pour moi, parfois passionnée, parfois fastidieuse et au final, mon regard de littéraire pure vous dira que le livre est certes très bon, mais mon avis de lectrice vous dira qu'il n'y a pas forcément de quoi s'en tanquer 700 pages. Je vous invite vivement (histoire d'y aller de mon petit conseil purement arbitraire) à préférer Les Hauts de Hurlevent ^^
Challenge un classique par mois
Février 2012
Challenge Gilmore Girls
2/3
Challenge les 100 livres à avoir lu une fois chez Bianca
Billet rétroactif
6 commentaires
C'est l'un de mes romans préférés. Bon, je l'ai lu ado, ce qui peut peut-être expliquer le fait que j'aie été envoûtée par l'histoire sans trop m'occuper des côtés un peu longs... Mais bon, j'ai relu et j'ai autant aimé hein!
Non non, mais je crois que c'est moi qui suis rentrée dedans ! En écrivant mon billet, j'avais un peu honte de penser ça d'un tel classique d'ailleurs mais bon, après tout, ça fait partie du jeu de pas tout aimer en littérature :D
Moi, j'ai aimé mais c'est vrai que la morale religieuse m'a un peu gonflée.
Oui, elle est souvent pesante, je suis d'accord...
Je ne suis pas ennuyée dans cette lecture même si je trouve comme toi que certains passages n'étaient pas très utiles et un peu longs. Je n'avais pas lu de classiques depuis longtemps quand j'ai repris avec celui-ci, il faut dire.
Tant mieux alors si tu ne t'es pas ennuyée et que tu as aimé ! Heureusement que la lecture d'une œuvre est toujours subjective ^^
Les commentaires sont fermés.