Les voyageurs de l'impériale de Louis Aragon
15/03/2019
Avec Aragon et son cycle du Monde Réel, les romans se suivent et ne se ressemblent pas. Non : ils se bonifient comme le bon vin. Pour moi, tout a commencé l'an dernier avec les très politiques Cloches de Bâle qui m'ont fait patiner copieusement sur une bonne centaine de pages avant de prendre leur élan grâce à Catherine Simonidzé et une direction un peu plus claire. C'était compliqué mais tellement riche qu'évidemment, j'ai enchaîné avec Les beaux quartiers en septembre, plus limpide, où le politique flirte avec le roman d'apprentissage parisien - Nathalie rappelle à ce sujet la parenté balzacienne de ce roman et elle a bien raison - et où la langue follement libre d'Aragon m'a enchantée.
"Et puis, pourquoi se casser la tête ? Qu'attend-on de la vie sinon un peu de musique ? N'est-ce pas, Meyer ?"
Alors à quelle sauce est-on mangé dans Les voyageurs de l'impériale ? De 1889 à 1918, Aragon livre la trentaine d'années (ou presque) d'un seul homme, Pierre Mercadier, soleil d'un système qui flanche - cette fin de siècle où tout bascule, à commencer par les certitudes de notre antihéros. Pierre est issu d'une famille bourgeoise tout à fait aisée. Élevé dans la nécessité de la sécurité, et un peu par goût de participer à l'éducation de sa patrie aussi, il se fait professeur d'Histoire au lycée. Mariée à une nobliaute désargentée mais très imbue de cette condition d'un autre temps - là encore, le pouvoir de l'éducation, il s'ennuie : Paulette est superficielle, frivole et pétrie d'idées arrêtées. Il ne faut pas très longtemps à Pierre pour s'en désintéresser cordialement, puis pour haïr la prison que ce mariage représente. Cette décrépitude du couple, entamée sous le regard monstrueux de la Tour Eiffel qui sonne le glas d'un siècle grandiose, devient une complète Béréniza à l'été 1897 lors d'un séjour familial à Sainteville chez l'oncle de Paulette. Pierre y vit une brève liaison qui réveille le démon de midi tandis que son fils Pascal s'ouvre à la nature et à l'amour. L'un s'enflamme, non d'amour mais d'aigreur, et étouffe tandis que l'autre, le rejeton, découvre tout l'univers des sens. Ils font, l'un et l'autre, l'apprentissage d'une liberté très différente, de plus en plus rageuse et cynique chez notre protagoniste.
Il y a ruine si on regarde derrière soi. Toujours, quoi qu'on fasse. Il y a ruine dans le substance des choses, dans ce qu'on n'a pas osé détruire. Il y a ruine dans le décor de carton-pâte derrière lequel rien ne se cache, rien. Et auquel il aurait fallu foutre le feu. Ah, que ça flambe !
Il eut tout d'un coup conscience de lui-même dans l'avenir, menant une vie médiocre, une vie dérisoire. Mais seul. Si admirablement seul.
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- Ça fait Baudelaire ce que vous me racontez là : Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent... Je ne suis pas voyageur, je suis un type qui ne veut pas faire semblant de penser blanc quand il a la tête au noir... C'est tout. Partir pour partir, entre nous, c'est parler pour ne rien dire... Il y a aussi un autre poète qui a dit : ... Fuir là-bas, fuir ! / Je sais que des oiseaux sont ivres / D'être parmi l'écume inconnue et les cieux... Seulement celui-ci, il est professeur d'anglais, et il continue à faire sa classe. Tenez, j'ai un ami... enfin une relation... un peintre... Il faisait des tableaux bretons, et puis il a eu des désillusions... Ça ne marchait pas très bien matériellement... Il est parti pour Tahiti. Loin de la civilisation, de l'époque et de ses laideurs ! Bon. Il m'a écrit. Il ne parle que du gendarme. Il ne fait plus de tableaux bretons, mais il fait des tableaux tahitiens... C'est comme les ministères : on les renverse, puis on reprend les mêmes et on recommence...
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Ainsi, tout était fini, tout allait se détacher, se libérer, le monde allait partir à la dérive.
Cet été-là change radicalement Pierre Mercadier. Jusqu'ici, précautionneux, organisé, raisonné, son seul travers était de jouer en Bourse, ce qu'il appelait tromper Paulette - et encore, ne s'autorisait-il à miser qu'en accord avec les intérêts du pays. Plus rien de tout ça n'a cours chez lui après 1897. Evidemment, cela couvait depuis longtemps mais voilà que la cocotte explose pour de bon. Il n'y a plus que deux réalités tangibles : l'individu et l'argent. En accord avec ses nouvelles prises de conscience, et de façon éhontément égoïste, Pierre prend ses clics et ses clacs et abandonne tout le monde sans l'ombre d'un remord - comme l'a fait le grand-père de l'auteur dont il s'inspire fort pour ce personnage. S'en suit une parenthèse oisive et pathétique à Venise, à Vérone puis à Monte-Carlo où il rencontre Reine de Brécy qu'il quitte elle aussi, encore. Pierre ne croit plus en la nature humaine. Il est profondément désabusé.
Accoudé au mur crénelé de Vérone, il pense qu si le héros véritable de l'ancienne liberté était le condottiere, le héros d'aujourd'hui, dans le monde de l'industrie, du crédit et du papier-monnaie, c'est après tout l'homme à l'identité fuyante, qui glisse entre les mailles de la loi, ne s'embarrasse d'aucune des sottises de convention, sans place assignée ici ou là, maître de son destin, défiant les limites fixées à son existence, et dont l'histoire est faite de cent romans, de cent désastres...
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On liquidait le vieux siècle et ses luttes périmées, on ouvrait le nouveau sur une parade publicitaire, l'Exposition Universelle qui nécessitait la confiance, on relançait la République avec ses filiales à chicotes, comme une affaire où l'assassin et la victime se pardonnaient mutuellement dans l'idylle des temps nouveaux, où ne comptait plus, enfin, que le profit, la grande loi de l'histoire.
A cet instant précis - on a dépassé la moitié du roman, on a compris deux choses importantes : Ce roman est d'une noirceur implacable et refuser la politique, comme le clame haut et fort Mercadier, c'est en faire encore un peu quand même, en contrastes et ombres chinoises. Ici, il est question d'une tentative de s'évincer de la société. De ne plus prendre part à cette marche dérisoire qui avale les individus pour en faire une masse informe régie par l'argent. Pierre Mercadier a tenté de sauter de l'impériale - sauf que c'est impossible. L'entreprise de Mercadier, peut-être par trop d'égoïsme, de froideur, de cynisme et de mépris de tout, est vouée à l'échec. Pierre Mercadier n'est pas l'idéaliste d'une société nouvelle. Il est celui qui fiche tout par terre pour ne rien recréer. Sa démarche, tôt ou tard, aboutira au néant parce qu'elle est stérile. Et de fait, quinze ans après sa fuite, tandis qu'on a forgé de lui une légende grotesque qui n'est pas sans rappeler celle de Rimbaud avec une ironie bien mordante, il réapparaît à Paris, vieilli prématurément et sans le sou. En bout de course. Il n'a pas d'autres choix que de reprendre une vie de professeur, aux crochets de son ancien collègue Meyer qu'il prend en horreur pour cela, et devient habitué d'un bordel où il ne fait que papoter avec le maquerelle. Elle, Dora Tavernier, développe un amour pur et passionnel pour ce M. Pierre qu'elle idéalise tandis qu'il n'est là que pour faire barrage à sa peur de la mort - c'est dans le même esprit qu'il va, le dimanche, observer son petit-fils Jeannot au parc. Evidemment, ça ne saurait durer. On est au seuil de la Première Guerre Mondiale et bientôt la politique va rattraper tout le monde, y compris ceux qui se pensaient en marge, pour tout engloutir sans distinction.
- Croyez-vous ? la grande majorité des hommes se fichent de l'histoire comme de leur première culotte. La frousse passée, on joue à la manille et tout est comme toujours, à la va-comme-je-te-pousse...
Lire ce roman aujourd'hui, c'est se faire doublement fouetter le museau. D'abord parce qu'on sait qu'il a été écrit en pleine Seconde Guerre Mondiale, et sachant cela, l'entièreté du roman est une forme de procès de l'individualisme de Mercadier et les dernières pages apparaissent d'une ironie cinglante. En même temps, Aragon n'apporte aucune solution. Ici, il n'y a pas de porte de sortie politique comme pour Catherine ou Victor dans Les cloches de Bâle ou pour Armand dans Les beaux quartiers. Là, rien. C'est noir. Aucune foi en rien ne se dessine. Mais ensuite, on réalise qu'on est présentement cent ans après et que ce n'est pas beaucoup plus joli. On oscille perpétuellement encore entre le communautarisme le plus sectaire et l'individualisme le plus chevronné. Voilà. Statu quo. On aimerait croire qu'un repli à la Mercadier est possible pour se soustraire à tout ça mais voilà qu'Aragon nous en démontre la stérilité. Bref : on est dans de beaux draps.
Outre cet aspect extrêmement sombre et, disons-le, lucide de l'existence, Aragon, comme toujours, se surpasse littérairement. Sans tomber jamais dans un genre littéraire ou un autre, il délivre, à coup de discours variés, et quel génie lorsqu'il s'agit de manier l'indirect libre d'ailleurs, un roman multifacettes de fifou grâce aux nombreux satellites de la planète Mercadier. Son fils Pascal vit un véritable apprentissage bucolique à Sainteville qui occasionne des pages sublimes sur la nature, les jeux et l'enfance. Plus tardivement, dans la dernière partie, alors qu'il est patron d'une pension de famille, on le retrouve en petit Don Juan sans envergure, à l'affût des femmes qui veulent de lui et on s'aperçoit qu'il a finalement quelque chose de la froideur et de l'égoïsme de son père. Quant aux femmes, les trois figures qui accompagnent Pierre sur son parcours révèlent tour à tour un monde à bout de souffle : Paulette incarne la bourgeoise qui ne se résout pas à la mort de sa caste et qui s'échine à garder des convenances obsolètes ; Reine veut être libre quoiqu'il en coûte, quitte à s'engager sur des terrains glissants ; et Dora est l'espoir ridicule, tragique, qui se transforme en fantasme impossible. Que Dora est pathétique et touchante ! Les pages qui lui sont consacrées sont d'une infinie beauté, parmi les plus vibrantes du roman.
Ce roman est une tragédie finalement. On sait très exactement comment tout va se dérouler. On le voit venir et la 4ème de couverture ne nous cache rien - ce qui explique que je ne vous ai rien caché non plus. Il n'y a rien à attendre en terme de dénouement : toute l'existence de la planète Mercadier et de son système solaire est vouée à s'abîmer dans le trou noir du vingtième siècle. Exactement comme dans les tragédies antiques, tout l'intérêt de ce roman ne réside donc pas dans le suspens haletant de connaître la fin mais dans le plaisir lucide de décortiquer tous les rouages qui mènent à l'acmé fatale. J'ai beaucoup parlé de noirceur, j'en conviens, et ce n'est peut-être pas très engageant pour beaucoup mais c'est pourtant un des gros points forts du roman au contraire : son absence de concession et son absence d'idéalisme. Chaque page est une gifle assénée au lecteur. C'est sûr, il faut avoir envie de ça lorsqu'on attaque le roman - je vous rassure, les découvertes de Pascal à Sainteville offrent tout de même une jolie parenthèse enchantée - mais si la littérature ne nous fouette pas un peu à l'occasion, qui aura le cran de le faire ? Finalement, je me plaignais en début de mois d'une lecture feel good un peu trop fade à mon goût ; je crois que j'ai déniché là son parfait contraire. J'ai bien fait de les enchaîner : j'ai ainsi vécu l'équivalent littéraire du bain nordique. Ça ravigote les neurones !
Nous nous attristons du malheur des grands hommes comme de l'effet injuste d'une fatalité à leur taille. Est-ce qu'il y a dans la vie un seul roman heureux? Est-ce que chaque vie humaine, la plus humble, ne se termine pas de façon tragique? Le rocher de Napoléon n'est rien d'autre que l'alcôve où se termine toute aventure, et tous les lits des maisons de Paris ont été les témoins d'agonies qui valent Ugolin, le Chevalier de la Barre ou Maximilien.
C'est vers cette issue horrible de la vie que nous sommes tous portés, inconscients du mouvement qui l'anime, du mécanisme de la locomotion, par un immense omnibus lui-même destiné aux catastrophes. Je me souviens d'avoir un soir traversé Paris aux premières lumières sur l'un de ces véhicules cahotants, pareil à une baleine qui glisse sur les ombres naissantes. C'était un soir que je me sentais inquiet et triste, la tête bourrée des chiffres dont dépendait ma liberté, des cours de la Bourse et des noms d'actions et de titres, comme une pauvre cervelle dépossédée qu'habitent les monstres du calcul. Tout d'un coup tout me sembla étrange, les cafés, les boulevards, les pharmacies. Je me mis à regarder mes voisins de l'impériale non plus comme des compagnons de hasard, qui s'égailleraient aux stations successives, mais comme les voyageurs mystérieusement choisis pour traverser avec moi l'existence. Je me mis à remarquer que déjà, sur un parcours bref, des liens s'étaient formés entre nous, le sourire d'une femme, le regard appuyé d'un homme, deux vieillards qui avaient lié conversation: une ébauche ds société. Et je pensais avec une espèce d'horreur que nous étions, nous à l'instant encore des étrangers, également menacés par un accident possible. De telle sorte que ce qui se passait en bas, entre les chevaux et la rue, et dont nous n'étions pas informés, risquait de créer entre nous une solidarité mortelle, et une intimité pire que l'intimité de l'amour, celle de la fosse commune. J'étais d'humeur à philosopher, parce que tout m'était amer. Je pensais que cette impériale était une bonne image de l'existence, ou plutôt l'omnibus tout entier. Car il y a deux sortes d'hommes dans le monde, ceux qui pareils aux gens de l'impériale sont emportés sans rien savoir de la machine qu'ils habitent, et les autres qui connaissent le mécanisme du monstre, qui jouent à y tripoter... Et jamais les premiers ne peuvent rien comprendre de ce que sont les seconds, parce que de l'impériale on ne peut que regarder les cafés, les réverbères et les étoiles; et je suis inguérissablement l'un d'eux, c'est pourquoi John Law qui inventa une façon d'affoler la machine restera toujours pour moi , malgré cette curiosité que je lui ai portée, un homme que je ne pourrai jamais me représenter dans les simples choses de la vie, flânant par exemple ou s'achetant des fruits chez l'épicier, ou jouant avec de petits enfants. Comme il est de toute vraisemblance qu'il fit, et ce n'est pas moins important à connaître de lui, que les opérations par lesquelles il créa la Compagnie des Indes. Voilà quarante années et plus que les miens et moi-même nous faisons vers une fin qui sera sans doute sinistre un chemin que je n'ai pas tracé, que personne n'a tracé. Peut-être pourrais-je m'expliquer l'étrange intérêt que j'ai porté à Law par cette croyance que j'ai qu'il a été l'un des rares hommes qui firent dévier le monde. Il n'était pas, lui, un voyageur de l'impériale...
Pour cette LC aragonaise, Nathalie a lu Les beaux quartiers
Et si toi aussi, tu as lu Aragon avec nous, manifeste-toi en commentaires pour que je recense ici ton billet !
27 commentaires
Quel extrait ! Voilà que tu me donnerais envie, non pas de lire enfin Aurélien, mais de lire le cycle... Je vais essayer de rester concentrer sur le pavé ;)
concentrée ! ( c'est l'émotion ^-^ )
Je suis ravie de susciter cette envie, dis donc ! L'avantage, c'est que tu peux commencer par n'importe lequel, donc Aurélien peut parfaitement être ta porte d'entrée ! (Je comprends l'émotion héhéhé)
Quel beau billet ! Inutile de dire que ça donne envie de continuer (comme si c’était nécessaire).
Quelques petites choses qui me viennent en te lisant.
D’abord comme ce sont des romans très riches et très denses, on ne voit pas forcément tout ce qui les nourrit. Il y a une scène des Beaux quartiers qui se moquent du
Julien du Rouge et le noir et Aurélien cite presque textuellement Proust. Mais il y a aussi les poètes, qui nourrissent l’imaginaire d’Aragon et de ses personnages. Dans les Beaux quartiers, Rimbaud et Baudelaire. Ici Baudelaire et Mallarmé. Il se coltine avec toute la littérature et ses mythes.
Et puis le rapport au temps. C’est curieux, ces trois romans qui piétinent dans l’avant première guerre et Aurélien qui se passe en 1922 et 1940. Comme s’il n’écrivait qu’autour de la guerre.
(Bon je n’ai peut-être pas le cerveau très frais). Y a plus qu’à prendre date pour le dernier !
On est très clairement dans ces romans qui mériteraient plusieurs lectures et des mois d'analyse pour en saisir toutes les subtilités, c'est indéniable. Ici aussi, il est question de Rimbaud d'ailleurs, dans cette parodie de légende créée autour du départ de Pierre Mercadier. Et puis, les peintres ne sont pas en reste : on lit sans difficulté le clin d'oeil à Gauguin dans la citation que j'ai mentionnée ici mais il est aussi question d'impressionnisme et de naturalisme à travers la figure de Blaise, entre autres (sans parler des descriptions sensorielles et picturales de la nature à Sainteville qui rappellent Zola qui rappelle les impressionnistes. Bref !)
Je me suis fait la même réflexion que toi à propos de la Première Guerre Mondiale qui est, ici, résumée en quatre ou cinq pages à la toute fin du roman. En entament le cycle du Monde Réel, j'étais persuadée que les romans se suivraient chronologiquement et surtout, qu'il serait donc question de la guerre dans une bonne partie des Voyageurs de l'impériale. Et puis, non. Va savoir pourquoi. Peut-être Aragon est-il plus intéressé par ce qui conduit à la guerre et ce qui en découle ensuite ?
Que dirais-tu du 15 septembre prochain pour notre ultime lecture commune ? J'espère retrouver le même amour pour Aurélien que j'avais ressenti à ma première lecture !
Celui-ci me tente beaucoup !! Peut-on le lire sans avoir lu les autres romans du cycle ?
Absolument ! Comme les Rougon-Macquart de Zola, les quatre tomes de cycle aragonais se lisent quand on veut dans l'ordre qu'on veut. On retrouve bien sûr parfois quelques échos de personnages de l'un à l'autre mais sans aucune conséquence pour la compréhension globale du récit. Et puis, si mes souvenirs sont bons, tu as déjà lu Les beaux quartiers, non ? Il me semblait que tu m'avais fait un commentaire en ce sens lors de ma lecture de ce titre-là :)
Je n'ai aps celui-là dans ma PAL mais j'en ai d'autres d'Aragon. Il faudrait que je le fasse car au final, je connais mal cet auteur.
Tu auras compris que je ne peux que t'encourager. C'est, à mon sens, un romancier majeur et passionnant du vingtième siècle - en plus d'en être aussi un poète majeur. Le gars avait tous les talents littéraires, en fait !
Pfff oui, chaque fois je me dis que je dois lire Aragon...
Fais-le, fais-le ! ;)
Quel roman! Je l'avais dévoré! En lisant ton billet je me rappelle sa densité. J'avais été complètement imprégnée de cette lecture, c'est pourquoi j'avais tenté de lire à sa suite Aurélien mais sans grand succès. Il faut que je m'y remette. J'ai déménagé et je ne retrouve plus mon livre... C'est ballot! Je trouvais le personnage de Pierre Mercardier fascinant malgré son caractère faible et passif. Le thème de l'individualisme est extrêmement bien traité dans ce roman et Aragon a un tel talent d'écriture! Malgré son épaisseur, le livre ne m'a pas une seule fois ennuyé. Je l'avais étudié durant mes études de Lettres Modernes en première année lorsque je suivais des cours en Angleterre par correspondance, j'avais adoré! Je te laisse mon lien de mon ancien billet, cela m'a rappelé de très bons souvenirs... Presque envie de le relire...
https://artdelire.org/2012/12/14/les-voyageurs-de-limperiale-daragon/
A très bientôt!
Quelle chance de l'avoir étudié ! C'est en effet une passerelle parfaite pour savourer chaque détail de cette oeuvre dense. Pour ma part, c'est Aurélien que j'ai étudié à l'université - c'est sans doute la raison pour laquelle j'en garde un souvenir si vif et passionnant. J'espère que tu retrouveras ton exemplaire et que tu auras envie de reprendre la lecture de ce quatrième tome car, vraiment, il vaut aussi mille fois le coup !
Hello again! Je viens de débuter mon congé maternité donc plus de temps libre. Je termine mon roman du moment et j'enchaîne avec Aurélien comme promis. j'ai une grosse envie de lire un pavé! Je vais le recommencer pour le lire d'une traite. Bises
Merveilleux ! Je te souhaite un bon début de congé et un bon voyage littéraire avec Aurélien. Hâte d'en lire de tes nouvelles.
Fichtre! Tu t'es surpassée! Super billet et lecture super intéressante! Il a l'air de valoir Zola cet Aragon...
Ouais, je me suis un peu trop lâchée même (alors qu'en vrai, j'ai l'impression de n'avoir rien dit. J'ai seulement mis des grandes citations ahaha).
Tu m'étonnes qu'il vaut Zola ! Tu peux y aller les yeux fermés !
15 septembre, OK c'est noté !
Parfait !
Merci pour ce beau billet. Je reprends votre expression : les romans d'Aragon "se bonifient avec le temps". J'ai aimé, beaucoup, lire tous les romans d'Aragon, en son temps. Je m'y replonge parfois et je ne serais pas contre une relecture complète de tout ce monde réel.
Bonne journée.
Je suis sûre que tous les romans de ce cycle gagneraient à être relus tant ils sont denses et riches. Je vais tester cela avec Aurélien en septembre. J'espère l'aimer encore plus que la première fois.
Tu n'en as pas fini avec les belles découvertes. "Aurelien", le suivant, est un chef-d'oeuvre absolu! :-)
Oh oui, je m'en rappelle bien ! C'est pour ça qu'il me tarde d'y revenir !
Eh bien, je vais répéter ce que les autres commentateurs ont déjà dit : quel fascinant billet ! L'analyse que tu en fais donne le vertige. Ces romans se bonifient avec le temps ? Peut-être bien, mais ça part déjà de haut. Moi qui ai lu d'abord Aurélien puis les Cloches de Bâle (billet enfin publié !), je trouve évidemment qu'Aurélien est insurpassable, mais je n'ai pas boudé mon plaisir à la lecture des Cloches.
C'est drôle, moi aussi je pensais que les romans du cycle se suivaient chronologiquement et reprenaient les mêmes "héros". Mais non, ce n'est pas une saga, plutôt une sorte de constellation humaine, éclatée autour de la Première Guerre mondiale. Fascinant, décidément. Cet Aragon n'a pas son pareil pour me surprendre.
Enfin, à propos des influences littéraires, moi j'ai vu du Flaubert dans les Cloches (mais forcément, j'en sortais, et puis combien n'ont pas été influencés par Flaubert ??).
Au taquet pour le rdv du 15 septembre !
Ce cycle est une "constellation humaine", exactement : ton image est parfaitement juste !
Je suis contente que tu sois avec nous pour le 15 septembre. Et bien sûr, en attendant, je file lire ton billet sur "Les cloches..." !
Je l'ai tellement aimé celui-là... je suis heureuse qu'il t'ait autant plu. Ce qui est marrant, c'est que j'ai enchaîné tout Le Monde Réel sans faire de pause, et j'ai autant adoré Les Voyageurs qu'Aurélien juste après. Ca faisait quand même du bien, Aurélien juste après :-D
J'avoue que, pour ma part, j'ai besoin d'un peu de souffle entre chaque volume : ils sont tellement denses et foisonnants ! Vivement tout de même la relecture d'Aurélien
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