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12/08/2012

Happy Birthday !

Très chers amis littéraires,

Comme vous pouvez le constater, je suis toujours par monts et par vaux et pas tellement sur mon blog ces derniers temps ! Comme dirait l'autre : ça s'appelle les vacances !
Divers déplacements, la préparation de mes cours et d'un déménagement et l'envie tout simplement de paresser à loisir m'éloignent un brin de mes contrées bloguesques mais rassurez-vous, ce n'est que temporaire : je reviens en forme et pleines de passionnantes lectures début septembre !


Cela dit, je ne pouvais m'empêcher de passer aujourd'hui pour fêter l'anniversaire de cet univers que j'affectionne tant !

 

Mon blog a un an !

anniversaire gâteau.jpg


A cette occasion, j'offre un livre à qui retrouve en premier l'auteur de cette lettre facétieuse : (Je l'ai évidemment citée et chroniqué l'ouvrage par ici ^^)

"Chère Lisa, 

Il a été porté à notre  connaissance l'exposition publique de votre postérieur à chaque passage devant votre casier. Que cette exhibition soit inconsciente, motivée par une recherche de courant d'air, ou par un désir de faire carrière dans l'industrie pornographique, elle doit cesser.

Vos camarades se trouvent forcés d'apercevoir vos dessous discutables et cette distraction n'a rien de plaisant. S'il est possible que vous preniez du plaisir à dévoiler votre string au reste du monde, le reste du monde n'a pas forcément envie de le voir.

Aussi nous vous prions instamment , Lisa, de rentrer le sparadrap qui vous sert de culotte et les fesses qu'il ne dissimule pas dans votre jean trop serré, et de nous épargner la nausée qu'il nous inspirent. 

Bien à vous,

La ligue de défense des strings maltraités."


En un autre livre cadeau pour retrouver cet extrait-là :


"Soudain son ton redevint amer :

 

- C'est le côté déprimant de ces endroits, de ces pensions de famille dirigées par des gens bien nés, ruinés : elles sont pleines de ratés, de gens qui n'ont jamais rien réussi et ne réussiront jamais rien, qui ont été vaincus et brisés par la vie, de gens vieux, fatigués, finis.

Sa voix s'éteignit. Une profonde tristesse m'envahit. C'était tellement juste ! Nous étions tous là des gens au crépuscule de la vie : têtes grises, coeur gris, rêves gris. Moi-même, j'étais triste et solitaire, et la femme qui me côtoyait, amère et désillusionnée. Le Dr Franklin, plein d'ardeur et d'ambition, était contrecarré, avait les ailes coupées. Sa femme était la proie de la maladie. Le paisible petit Norton boitillait à la recherche d'oiseaux."



J'attends vos réponses en commentaires !

En attendant, bon courage à tous et toutes, mazel tov à mon petit commerce de prose et rendez-vous dans quelques semaines avec les feuilles d'automne !


01/08/2012

Manazuru de Hiromi Kawakami

kawakami-hiromi-manazuru.jpg

Manazuru de Hiromi Kawakami, traduit du japonais par Elisabeth Suetsugu, ed. Picquier Poche, 2012, 288p.

 

Des années après la disparition de son mari Rei, Kei se laisse porter par la vie comme une petite barque sur le grand océan. Présence douce, aimante, mais béante, elle habite avec sa mère, sa fille adolescente qu'elle ne comprends pas toujours, et entretient une relation adultère avec Seiji. Elle écrit, aussi. Qu'est-il advenu de Rei depuis plus de dix ans, parti un beau jour du domicile pour ne plus jamais reparaître ? Personne ne le sait.
Pour une raison qu'elle ignore, elle est guidée par une ombre amie vers Manazuru. Une première fois puis plusieurs autres. Cette station balnéaire japonaise semble être la clé de sa quête de compréhension, de son deuil de Rei - du détachement, du lâcher-prise.

La quatrième de couverture parle d'une "romancière de l'invisible, attachée à l'énergie ensorcelante des petites choses du quotidien" et de fait, il s'agit bien de cela. Apparemment, rien ne se passe dans ce roman si ce n'est quelques allers-retours à Manazuru, quelques discussions entre les personnages. Tout se passe à l'intérieur, dans les actions modestes et insignifiantes du vivre - c'est dans cet espace où Kei, progressivement, chemine.
Hiromi Kawakami articule brillamment en outre à ces scènes du banal les ficelles du fantastique - ce glissement progressif, étrange et subtil.
J'ai été touchée et portée agréablement par cet ouvrage qui se médite plus qu'il ne s'avale. Je ne l'encenserais point pour autant, ayant peut-être peiné un peu sur la durée à cause d'une écriture trop blanche, trop simple à mon goût et des scènes parfois peu passionnantes. Dans le même genre de romancière de l'invisible, je préfère définitivement l'écriture plus virtuose et poétique de Virginia Woolf. En somme, un joli roman à la fois doux et mélancolique, une pause aérienne et méditative dans le paysage serein des vacances estivales.

 

Merci à Aurore* douce pour cette découverte dans mon swap de l'été !

 

 

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