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17/06/2018

Coulisses d'une blogueuse littéraire

Je découvre ce tag grâce à The autist reading qui a pensé à moi - et avec qui je partage pas mal de points communs sur le sujet. A défaut d'être originale, je vais soulever à mon tour un coin du rideau. Voilà, à peu près, comment je blogue...

tag,les coulisses du critique1. Avis, Critique, Recension et/ou Ressenti ?

Je dirais un peu de tout ça. Tout dépend du livre, en fait. J'ai été très étonnée de m'apercevoir, en parcourant de nombreuses réponses à ce tag*, que beaucoup évacuaient l'aspect critique pour se concentrer sur le ressenti de leur lecture. Il est important pour moi aussi, entendons-nous bien. D'autant que c'est l'aspect qui a le plus évolué dans ma pratique de blog. Au départ, il était quasi inexistant et puis, à force d'écrire, j'ai réussi de plus en plus à le formuler naturellement - jusqu'à m'amuser régulièrement de quelques métaphores gratinées. Mais l'aspect critique compte aussi et toujours beaucoup pour moi. Une des raisons pour lesquelles j'ai commencé à bloguer, outre de garder une trace de mes lectures pour pallier à ma mémoire défaillante, était de continuer à exercer par écrit mon esprit critique à l'égard de ce que je lis malgré la fin de mes études. J'aime vraiment cet exercice de réflexion, et il participe pour une large part au fait que j'aime lire et, conséquemment, que j'aime écrire là-dessus (tout lien avec le fait que je sois prof est évidemment fortuit). Après, la teneur du dosage critique de mes billets est proportionnelle à ce que je lis : je vais forcément plus me déchirer sur un Flaubert que sur un Agatha Christie, si vous voyez ce que je veux dire. Finalement, ce mélange d'avis, de critique et de ressenti, c'est ce que j'appelle chronique ou billet quand je parle de ce que je fais ici.  

*Pour tout vous dire, je n'avais pas compris certaines questions (hashtag quiche) ; merci aux réponses que j'ai lues de m'avoir éclairée sur leur sens !

2. Le choix du livre

Il ne répond à aucune règle prédéfinie. J'achète ou loue un livre selon l'humeur, à l'impro, parce qu'une couverture, un résumé et l'incipit d'un bouquin m'ont fait de l’œil dans une librairie ou à la biblio, parce que je viens d'écouter des podcasts fabuleuses de La compagnie des auteurs ou bien parce que j'ai lu d'excellentes critiques et citations sur les blogs - force est de constater que je lis de moins en moins la presse spécialisée, par contre, à part Le Matricule des Anges lorsque je le déniche dans mon trou paumé... 

Le fait d'entamer un livre répond exactement à la même absence de logique. Ces derniers mois, j'ai testé de me faire des PAL spéciales mois thématiques. Résultat : c'est le four complet. Tout ce que j'ai tenté de lire pour le mois italien m'a gonflée et ma dernière lecture pour le mois anglais a aussi été un bide total. Je crois que je vais arrêter les frais. J'aime toujours bien l'idée de la lecture commune par contre. Sinon, je pioche ce que j'ai envie de lire sur le moment, tout simplement. 

3. Cas particulier : parfois, pas besoin de choisir, les livres viennent à toi via les SP, ou Service de presse.

Quasiment jamais. J'ai bien réclamé deux ou trois titres qui me tentaient vraiment depuis la création du blog mais ça s'arrête là. Notez que ce ne serait pas pour me déplaire, pourtant. 

4. Mettre ou ne pas mettre la quatrième de couverture ? That is the question

Absolument jamais et je n'en ai jamais compris l'intérêt. Lorsque je visite à l'occasion des blogs qui recopient la 4eme de couverture pour redire ensuite exactement la même chose dans le corps du billet, je me pose toujours la question de ce qui passe par la tête du blogueur à ce moment-là. Vraiment, je veux dire, sans persifler ni rien. Je n'ai toujours pas trouvé la réponse. 

5. Prise de note

Aucune. Je post-it beaucoup par contre et, avant de me mettre à écrire, je retourne toujours voir tout ce que j'ai marqué ainsi. Souvent, la plupart des post-it ne m'évoquent plus grand chose. Ils avaient du sens pendant la lecture mais le perdent une fois qu'elle est terminée. C'est une sorte d'instantané de lecture. Ceux qui subsistent dessinent souvent déjà l'architecture de ce que je vais écrire, par contre.

Tout le reste est dans ma tête. Pas toujours clairement, mais ça se décante petit à petit. 

6. Rédaction

Le processus de décantation sus-mentionné étant plus ou moins long, j'attends plus ou moins longtemps pour écrire un billet. (Ok, parfois, c'est aussi de la procrastination). Lorsque je l'attaque, tout est chevillé à la première phrase. Je peux la réécrire 50 fois avant qu'elle me semble sonner juste ou bien la lancer spontanément du premier coup. Quoiqu'il en soit, une fois qu'elle fait sens pour moi, c'est parti : le reste se déroule naturellement. Parfois, je me relis au fur et à mesure, parfois pas. Le plus important, c'est que j'écrive dans cette phase-là. 

Après quoi, la phase amusante commence : je remanie mon texte et, parfois, ça prend des plombes. Je peux pinailler très longtemps pour une virgule, par exemple. Il n'est pas rare que je passe 3h sur un billet*. Puis je laisse passer plusieurs jours avant d'y retourner et repasser au crible mon texte. C'est l'ultime examen des fautes et encore, c'est pas gagné : j'en laisse souvent subsister après publication. Sérieusement, dans ces cas-là, j'ai envie de me fouetter avec du céleri branche.  

*Et, soyons francs, celui-ci ne fera pas exception aux autres. Voilà, voilà. 

7. Serré ou plutôt long ?

Mes premiers billets étaient plutôt courts. Deux paragraphes et c'était plié. Je suis plutôt du genre synthétique, naturellement ; je ne m'embarrasse pas beaucoup du superflu de manière générale. Mais c'est une grande victoire après presque 7 ans de blog : j'ai gagné en fluidité, en aisance, en capacité à formuler différemment et diversement ce que je pense et surtout ressens d'une lecture. C'est la fête du slip à pois*. Après, on en revient à ce que je disais tout à l'heure sur le différence entre chroniquer un Flaubert et un Agatha Christie, hein. 

*En fait, bloguer, c'est thérapeutique. 

8. Divulgâcher, moi ! Jamais

Alors bon, ça m'arrive quand je chronique au fur et à mesure des bouquins d'une même série (Harry Potter, Enola Holmes ou La passe-miroir dont j'attends encore pour envoyer ma chronique des tomes 2 et 3). Mais dans ces cas-là, je préviens au tout début que je vais spoiler pour ceux qui n'ont jamais lu ou n'en sont pas au même point de lecture. 

Pour les one-shot, non, je fais en sorte de donner envie de lire, pas d'en gâcher le plaisir (comme tout le monde, je suppose). 

9. Ils en pensent quoi les autres blogueurs ?

Donc apparemment, le sens de cette question est "Est-ce que tu relaies sur tes billets les avis des autres blogueurs à propos du titre chroniqué ?". Si oui, la réponse est non en général, parce que j'ai la flemme intersidérale d'aller recenser les blogs avant parution de mon billet. Je le fais par contre quand je participe à une lecture commune. Ça fait partie du jeu, dans ces cas-là, de se faire écho. 

10. Citation

J'ai un parcours chaotique avec la pratique de la citation dans mes billets.

Avant de bloguer moi-même, les citations étaient ce que je lisais en premier dans un billet, car, aussi convaincant que soit le blogueur, je n'irai jamais lire un bouquin sur la seule foi de son avis. J'ai besoin de me frotter, ne serait-ce que deux lignes, au style du bouquin en question.

Aussi, quand j'ai commencé à bloguer moi-même, c'est tout naturellement que j'ai inséré à la fin de mes chroniques un extrait, généralement long, qui m'avait particulièrement interpellée.

Je l'ai fait quelques années puis j'ai arrêté et n'ai plus mis aucune citation pendant quelques années ; non par changement de conviction mais par flemme pure et simple. Ça devenait fastidieux de recopier de longs extraits après plusieurs heures de rédaction de billet. Trop de temps passé tue le plaisir (autant vous dire que je n'écrirai jamais une thèse).

Et puis quand même, ça a fini par me paraître franchement dommage, cette éviction de la citation. Je l'ai donc réintroduite autrement, sous forme d'un ou plusieurs (très) courts passages entre les paragraphes de mes chroniques, comme des échos à ce que j'écris. Ça me convient bien comme ça pour l'instant. L'avenir nous dira le reste. 

11. Taguer ses billets

Idem que pour les citations. Je l'ai fait au début ; j'ai cessé pendant des années par flemme ; puis j'ai repris depuis un an et demi - depuis que je suis sur Instagram en fait, aka le royaume merveilleux du (hash)tag. Je ne suis pas sûre que ça apporte grand chose à la visibilité de mes billets mais ça me prend trois secondes donc c'est pas le bagne à gérer. 

12. Noter ses lectures

Tu veux dire comme noter la musique à l'Eurovision ? Si oui, tu as remarqué la qualité de la musique à l'Eurovision ? Peut-on encore appeler ça de la musique ? 

Pour ma part, et jusqu'à preuve du contraire, ce que je lis s'appelle encore de la littérature, ce qui veut dire que c'est critiquable autant qu'on veut mais pas quantifiable comme un kilo de patates au supermarché. On est quand même en train de parler de création, pas de production selon des calibres quelconques. 

Le jour où je lirai un kilo de patates, par contre, promis : j'irai le peser avant de passer à la caisse. 

13. Les affiliations

On m'en a proposé une, que j'ai refusée, par envie d'être free (like a river) ici. Il faut dire que ce jour-là, Bookwitty devait être mort de faim pour me démarcher, moi (cf. mon influence de fifou). 

14.  La reconnaissance

On ne va pas se mentir, j'apprécie d'être commentée. Pour plusieurs raisons : la première étant que c'est mon seul baromètre pour savoir que je suis lue. Depuis quelques années, la plateforme Haut et fort ne gère plus les stats et, comme je suis une grosse quiche au fromage, je n'ai pas vraiment compris comment fonctionnaient les systèmes de stats extérieurs. Donc je n'en ai plus aucune concernant mon blog. Je ne sais pas qui me visite, quand ni pourquoi et, finalement, c'est incroyablement libérateur. J'écris seulement parce que j'ai envie. Mais du coup, c'est plaisant d'avoir des commentaires. Ça me permet de savoir que je n'écris pas que pour moi, à l'occasion.

La seconde raison découle de la première : ça me permet d'échanger sur ma passion. Je ne la partage pas vraiment avec beaucoup de monde IRL donc le blog et les commentaires qu'il occasionne me permettent d'exprimer et de partager ça autrement. Et puis parfois, rarement mais c'est parce que c'est précieux, c'est l'occasion de se nouer vraiment avec des gens. Et là, pour moi, c'est un peu Noël. 

En parlant de partager, c'est le moment de relayer ce tag à mon tour. Je tague évidemment Ellettres, ainsi que Lilly, Nathalie, Alys et Maggie. Je suis curieuse d'avoir vos réponses ! Bises à vous !