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09/04/2012

Lundi graphique : prends ta claque !

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Jolies ténèbres de Vehlmann et Kerascoët, ed. Dupuis, 2009

 

Ayant récemment découvert Vehlmann et Kerascoët avec Voyage en Satanie, il me tardait de goûter aux précédentes associations des deux acolytes pour en savoir plus. Pas déçue, ce Jolies ténèbres m'a donné une bonne claque dans la gueule!

Le début commence comme un aimable conte de fées : une douce jeune fille reçoit son prince pour le thé et engage un échange ampoulé. Et puis, à la troisième page, le décor se met à tomber en lambeaux (que de bonne augure, vous imaginez) jusqu'à les projeter dans une toute autre réalité, moins idyllique : ils rejoignent une petite communauté de lilliputiens à la lisière d'une forêt et surtout d'un cadavre de petite fille (oui, vous lisez bien). Au fil des saisons et de la décomposition de la morte, la communauté s'organise tout d'abord autour de l'altruisme d'Aurore puis, à l'image de Sa majesté des mouches, c'est la violence froide et l'absence totale de compassion et d'empathie qui vont prendre le dessus. Un coup de poing d'autant plus magistral que la naïveté du dessin, la douceur des couleurs et le scénario alerte en petites aventures très courtes créent un contraste saisissant.

A ne pas mettre entre toutes les mains (jeune public et sensibles s'abstenir, je pense) mais à lire absolument pour les autres tant cet objet graphique est unique en son genre à tous points de vue. Un ovni BD qui te prend, te retourne comme une crêpe, et se termine comme si de rien n'était.

 

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La fin du monde de Wazem et Tirabosco, ed. Futuropolis, 2008

 

Une jeune fille n'a plus goût à grand chose. Elle passe son temps allongée sur le sol, à ne rien faire, à parler avec sa petite voix intérieure tandis qu'à l'extérieur, un déluge progresse et inonde peu à peu tout l'espace. On sait que sa mère est morte ; elle apprend maintenant que son père est dans le coma. Réagissant avec peu de tristesse, il lui parait pourtant évident de devoir se rendre dans sa maison d'enfance et nourrir le chat malgré l'apparente inconscience d'un tel acte. Sur place, elle recontre une vieille femme qui va l'aider à faire toute la lumière sur ses origines, à trouver des réponses et à continuer à avancer en laissant le passé.

L'univers graphique de Tirabosco, sombre et anguleux, sert à merveille le propos de la quête de soi traitée peu joyeusement, j'en conviens, mais surtout avec beaucoup de justesse, d'empathie et de pertinence. A lire par beau temps et avec le moral, histoire d'en saisir toute la qualité sans être touchée de trop près !

 

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