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06/05/2012

Dimanche graphique

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Chroniques de Jérusalem de Guy Delisle, ed. Shampooing, 2011, 334p.
Fauve d'or du meilleur album 2012 au festival d'Angoulême

 

Je vais pas vous refaire le topo en détails parce que les ouvrages de Guy Delisle ont toujours plus ou moins la même base : l'auteur part dans un pays aux antipodes pour un sacré paquet de mois et en croque, au quotidien, les surprises, les déconvenues, les petits riens et les grosses claques. Pour le présent voyage, c'est pour le travail de sa femme médecin à MSF qu'il débarque à Jérusalem pendant une année.

Concernant mon avis, je vais également vous la refaire courte : décidément, j'aime le ton de Guy Delisle ! Sa fausse naïveté et ses faux éléments banals savamment réorganisés en post-prod offrent un regard parfaitement juste et dépouillé sur une situation à haute tension. Là où les journalistes ont des scrupules et les têtes pensantes tergiversent, Guy Delisle relate ce qu'il voit, expérimente, vit et supprime par la même occasion toute forme d'écran déformant pour ne dire que ce qui est. On est en prise direct avec un réel parfois trivial, souvent étonnant et toujours éloquent.
En somme, mieux que n'importe quelle essai de géopolitique, un saisissant aperçu de la situation Israëlo-Palestienne vu par le petit bout de la lorgnette.

 

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Quelque part les étoiles de Conz, ed. Même pas mal, 2011, 270p.

 

 

Quelque part les étoiles traduit et regroupe en un seul volume trois parties initialement éditées séparément : Ringo/Martha/Anne. Trois points de vue de plus en plus sombres sur une même histoire, trois personnages qui décodent les douleurs de la vie et les évènements qui font évoluer.
Tout commence en 1993. Maurice alias Ringo, rencontre Anne et vit avec elle une belle histoire qui se finit quelques temps plus tard. Dix ans après, il part la rejoindre en Australie : une volonté de remonter le temps et d'échapper à des démons dont on comprendra le sens au fil de l'ouvrage.

Voilà une BD pour laquelle j'ai un avis mitigé, et cela faisait bien longtemps (je m'étais habituée aux perpétuels coups de coeurs graphiques ^^). Autant j'ai apprécié le découpage scénaristique, ce jeu de l'auteur avec des cases étonnantes, de longues scènes exclusivement dessinées, des visions un brin démente. Une orchestration filmique extrêmement agréable à lire. Autant, l'histoire en elle-même ne m'a pas vraiment passionnée (même si elle se conclue de manière un poil plus intelligente qu'on ne s'y attendrait) et le dessin ne m'a vraiment pas emballée. Je l'ai trouvé gauche voire carrément laid sur certaines cases.

A noter tout de même, la transcription d'un très intéressant entretien de Conz en fin de volume. Il permet avec plaisir de découvrir l'envers du décor, les questionnements inhérents à la création et les volontés de l'auteur.

 

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