09/07/2012
De l'amour et autres démons de Gabriel Garcia Marquez
De l'amour et autres démons de Gabriel Garcia Marquez, traduit de l'espagnol (Colombie) par Annie Morvan, ed. Grasset, 1995, 248p.
En un temps reculé et dans l'exotisme humide des Antilles s'épanouit Sierva Maria de Todos los Angeles. Cette extraordinaire petite fille de douze ans à la chevelure flamboyante, fille du comte de Casalduero, vit et converse avec les esclaves mais reste muette à sa langue maternelle, dort dans un hamac et arbore des colliers santeria. Telles sont les conséquences d'une obscure détestation nourrit par ses parents à son égard mais dont elle ne semble pas souffrir.
Cette farouche liberté vacille le jour où un chien errant couleur de cendre, une lune blanche au front, la mord : En ces temps où la rage sévit, la peur envahit tout un chacun au moindre coup de dents. Une folie s'empare alors du père, soudainement concerné par sa progénitude, alors même que Sierva Maria n'exprime aucun symptôme de rage. Il se laisse convaincre qu'elle est possédée par le démon et la fait enfermer dans un convent en vue d'un exorcisme. Sierva Maria y rencontre Cayetano Delaura, Bibliothécaire en chef de l'évêque parachuté comme exorciste bien malgré lui, et une passion aussi fulgurante que puissante les embarque dans les affres de la joie et de la destruction, dans la moiteur hasardeuse des nuits tropicales.
Je n'avais jamais lu Garcia Marquez bien que, comme beaucoup d'entre vous j'imagine lorsqu'il s'agit de grands auteurs, on a toujours un ou plusieurs de leurs bouquins dans la PAL, attendant le moment propice de s'y plonger. Et voilà que sur l'impulsion d'une amie, j'ai enfin plongé dans son oeuvre avec délice et délectation. J'ai découvert dans cet ouvrage un étonnant territoire de magie, de beauté et de tragédie où, avec une troublante fluidité, se déroule un phrasé évocateur de contes et de légendes. Où l'on retrouve un espace et un temps lointain, un grand méchant loup, instrument de destruction malgré lui, des personnages marqués et emblématiques : la jeune fille, belle comme le feu, troublante et forte, portant haut et fort sa liberté comme un étendar et le religieux, pétrie d'une foi délétère qui le fera d'autant plus plonger dans la passion dévorante (comment ne pas penser à Notre Dame de Paris ?^^) et les soubresauts de l'amour contre l'écrasante fatalité. Un petit bijou narratif intemporel qui se lit à l'envi, sans voir passer le temps - car il transporte, tout simplement.
"Il n'est de médecine qui guérisse ce que ne guérit pas le bonheur"
Vous trouverez ici les premières pages de roman.
09:03 Publié dans Littérature hispanique | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
Quel billet merveilleusement écrit... J'y retrouve les couleurs du livre... :)
Des bises *
Écrit par : Charline | 09/07/2012
Je ne connaissais pas ce titre mais j'ai adoré L'amour aux temps du choléra. Je te le conseille !
Écrit par : Manu | 09/07/2012
Il fait que je me décide à le lire un jour celui-là (c'était le commentaire insignifiant du jour... sorry!)
Écrit par : Karine:) | 09/07/2012
Coucou!! Joli billet qui me donne grandement envie de lire ce roman, je le note donc, je l'achèterai sûrement cet été. Je rentre en France demain je sens que je vais faire des folies!! Je connais de nom de cet auteur L'amour au temps du choléra mais je ne l'ai pas lu. Passe de bonnes vacances!! Bisous
Écrit par : Missycornish | 17/07/2012
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