17/04/2014
La poésie du jeudi avec Emile Verhaeren
Une fois n'est pas coutume, je découvre le poète d'aujourd'hui en même temps que j'en choisis un texte. Car je me suis dit que j'allais faire d'une pierre deux coups en participant à la fois à l'excellent jeudi poétique d'Asphodèle et au mois belge d'Anne et Mina. Souci : à part Henri Michaux que j'ai déjà cité en ces augustes pénates, je ne suis pas spécialement calée en poésie belge... Hmm... J'ai donc fureté sur google pour découvrir quelles plumes se cachaient derrière quelques noms qui ne m'étaient pas inconnus (les noms seulement) et j'ai particulièrement pris plaisir à déguster quelques pièces d’Émile Verhaeren empruntes de symbolisme et de lyrisme, le tout en vers libre et lumineux. J'ai opté pour un court texte - la poésie me semble décidément toujours mieux fonctionner dans la brièveté, le saisissement fulgurant, pas vous ? - dont le message m'a touchée.
Bon jeudi poétique à toutes et tous !
Au bord du quai
Et qu'importe d'où sont venus ceux qui s'en vont,
S'ils entendent toujours un cri profond
Au carrefour des doutes !
Mon corps est lourd, mon corps est las,
Je veux rester, je ne peux pas ;
L'âpre univers est un tissu de routes
Tramé de vent et de lumière ;
Mieux vaut partir, sans aboutir,
Que de s'asseoir, même vainqueur, le soir,
Devant son oeuvre coutumière,
Avec, en son coeur morne, une vie
Qui cesse de bondir au-delà de la vie.
08:00 Publié dans Challenge, Poésie | Lien permanent | Commentaires (22)
Commentaires
Merci pour cette jolie découverte. J'associe toujours Verhaeren à un autre poète que je n'apprécie pas et passe à côté de jolis textes comme celui-ci. Comme toi, je les préfère brefs et saisissants.
Écrit par : Mina | 17/04/2014
A quel poète fais-tu référence ?
Pour ma part, je n'ai pas aimé tout ce que j'ai lu de Verhaeren en furetant ici ou là mais celui-ci m'a touchée par son mélange de vigueur, d'espoir et de mélancolie, le tout sous forme brève.
Écrit par : Lili | 17/04/2014
Beau texte !
Écrit par : Nadège | 17/04/2014
Oui ! ^^
Écrit par : Lili | 17/04/2014
J'imagine un quai, un bateau, une ville qui sent la pêche et la bière...
Écrit par : Syl. | 17/04/2014
Ces images m'inspirent également, Syl. ! Ce poème donnerait presque envie de prendre le large !
Écrit par : Lili | 17/04/2014
Merci pour la découverte, Lili, ce poème gonflé de regrets et d'espérance me parle beaucoup !
Écrit par : Anne | 17/04/2014
Avec plaisir Anne ! Tu as mis le doigt sur la dualité qui me plait tant dans ce poème. Je suis contente qu'il te touche également.
Écrit par : Lili | 17/04/2014
"Mieux vaut partir sans aboutir", cela fait envie.
Écrit par : jacou | 17/04/2014
... "que de s'assoir même vainqueur"... Rien n'est pire que l'immobilisme, n'est-ce pas ? :)
Écrit par : Lili | 17/04/2014
Ha Verhaeren, le poète (avec Maurice Carême) des récitations de mon enfance ! Il y a une mélancolie poignante dans ce poème de départs qui n'en sont pas. J'aime aussi la brièveté qui condense un maximum d'émotions plutôt que de les diluer ! ;) Bises Lili.
Écrit par : Asphodèle | 17/04/2014
Autant je me rappelle de Maurice Carême autant je ne crois pas avoir croisé Verhaeren dans mon enfance, tiens ^^
Je crois que la forme brève et puissante fait l'unanimité !
Écrit par : Lili | 17/04/2014
Un poète très connu ici mais bon, moi et la poésie ...
Écrit par : Manu | 17/04/2014
Hihi, c'est vrai que ce n'est pas trop ton genre de prédilection ^^
Écrit par : Lili | 17/04/2014
J'associe toujours Verhaeren et Verheggen, sans doute en raison des sonorités proches. J'ai détesté les textes du second vu en cours (la scatologie, sans façon pour moi)
Écrit par : Mina | 17/04/2014
Je ne connais pas le deuxième poète en question, mais bon, s'il est question de scatologie hein, je vais passer :D
Écrit par : Lili | 18/04/2014
"Je veux rester , je ne peux pas" ... Rester et partir ? Paradoxe insoluble
Écrit par : Valentyne | 18/04/2014
Hmm, des fois je me demande si ce n'est pas ce paradoxe qui est l'essence même de la vie (mais je ne m'étalerai pas là-dessus au risque de virer philosophe de comptoir ^^)
Écrit par : Lili | 18/04/2014
Lili, c'est la grande mode la philosophie de comptoir !
A Lyon ce genre de cafés fleurissent.
Comme Miss Aspho, Verhaeren m'a accompagnée quand j'étais à l'école.
Je ne connaissais pas ce texte qui me plaît beaucoup. On peut y lire tant de choses entre ces lignes... Souvent je suis au carrefour de mes doutes ne sachant quel est le bon chemin à prendre. Combien de fois, dans ma vie, je suis partie sans aboutir...
Bon we pascal et gros bisous de Lyon
Écrit par : Soène | 20/04/2014
Je suis justement à Lyon ce week-end ! Mieux vaut toujours partir, n'est-ce pas !
Bises douces Soène¨¨*
Écrit par : Lili | 20/04/2014
Pour ceux qui auraient le projet de faire un petit tour en Belgique prochainement, le Provinciaal Museum Emile Verhaeren propose une exposition intitulée : "Une passion pour Verhaeren : acquisitions marquantes 2006-2013 (jusqu'au 25 mai 2014).
Sinon, le musée a également publié un vélo-guide sur les traces de Verhaeren dans la région de Sint-Amands.
Écrit par : Nadège | 21/04/2014
Merci pour cette info, Nadège !
Écrit par : Lili | 23/04/2014
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