01/06/2016
Rendez-vous poétique avec John Keats et J.M.W. Turner
Here lies one whose name was writ in water
(Ici repose celui dont le nom était écrit dans l'eau)
A défaut d'avoir terminé le livre prévu pour débuter le mois anglais, voici un rendez-vous poétique comme il y a longtemps, et très romantique pour une fois. Entre les mailles du contemporain, merveilleux, à découvrir, il est bon parfois d'effeuiller à nouveau quelques textes classiques pour se rappeler la beauté de ces vers qui n'ont rien perdu de leur lumière. Ainsi en est-il du bien nommé Bright Star de John Keats, plein d'un lyrisme exalté et d'une solitude solaire. Bon mois anglais à tous !
Bright star, would I were stedfast as thou art --
Not in lone splendor hung aloft the night,
And watching, with eternal lids apart,
Like nature's patient, sleepless eremite,
The moving waters at their priestlike task
Of pure ablution round earth's human shores,
Or gazing on the new soft-fallen mask
Of snow upon the mountains and the moors ;
No -- yet still stedfast, still unchangeable,
Pillow'd upon my fair love's ripening breast,
To feel for ever its soft swell and fall,
Awake for ever in a sweet unrest,
Still, still to hear her tender-taken breath,
And so live ever -- or else swoon to death.
1819, dans Life, Letters and Literary Remains of John Keats (1848)
(Etoile lumineuse, puissé-je être immobile comme toi
Non pas solitaire, resplendissant au-dessus de la nuit,
Les yeux toujours ouverts,
Veillant avec patience, tel un ermite de la Nature,
Observant les eaux mouvantes à leur tâche sacrée
De purification des hommes,
Ou encore contemplant la neige fraîchement
Tombée sur les monts et bois,
Mais plutôt, toujours immobile, immuable,
Assoupi sur le sein fleuri de ma bien-aimée
Pour ressentir à jamais son doux mouvement,
Éveillé pour toujours dans une douce insomnie,
Encore et encore à l'écoute de sa tendre respiration
Et vivre ainsi toujours, - ou sinon m'évanouir dans la mort.)
Norham Castle, Sunrise, J.M.W. Turner, about 1845
Le mois anglais 2016 chez Lou et Cryssilda
1ère participation
09:00 Publié dans Art, Challenge, Littérature anglophone, Poésie | Lien permanent | Commentaires (8)
Commentaires
Il y a un film qui s'appelle Bright Star, non ?? Joli début en tout cas, avec Turner c'est parfait.
Écrit par : Anne | 01/06/2016
Oui, c'est un film de Jane Campion sur John Keats justement :)
Écrit par : Lili | 02/06/2016
Tu me rappelles que j'avais bien aimé le film "Bright star" justement :-)
bonne suite de mois anglais!
Écrit par : FondantGrignote | 02/06/2016
Moi, assez peu, étonnamment ! Mais il faudra peut-être que je le revoie ?
Bon mois anglais à toi aussi !
Écrit par : Lili | 02/06/2016
Magnifique, merci !
Écrit par : Hélène | 02/06/2016
Avec plaisir, Hélène !
Écrit par : Lili | 02/06/2016
Le film m'avait fait découvrir la poésie de Keats même si je le connaissais de nom. Je lis peu de poèmes mais m'étais tout de même offert un beau recueil à cette occasion, puis j'ai visité sa maison un peu par hasard à vrai dire. Un très joli souvenir... Quant à Turner, ses toiles dans ce style me ravissent toujours à travers le traitement de la lumière.
Écrit par : Lou | 02/06/2016
Ahhh les maisons d'écrivains sont toujours un plaisir. On y ressent toujours comme une présence, ou on a l'impression de pénétrer une part de mystère. Un peu comme lorsqu'on regarde un tableau de Turner !
Écrit par : Lili | 03/06/2016
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