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01/07/2016

Harry Potter et l'Ordre du Phénix de J. K. Rowling

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Harry Potter et l'Ordre du Phénix de J.K. Rowling, Folio Junior, 2003, 1031p.

 

La fin du tome 4 était claire : Voldemort is back ! Selon toute logique, je m'attendais donc à ce que le 5 attaque fort et je n'ai pas été déçue : dès le premier chapitre, Harry se fait alpaguer par des détraqueurs et l'on ignore qui est à l'origine de cet ordre. Grosso modo, notre héros va d'ailleurs passer les mille pages à en prendre plein la poire, plus à tort qu'à raison, car le Ministère de la magie décide lui aussi de lui mettre des bâtons dans les roues. En effet, Cornelius Fudge, loin de croire au retour de vous-savez-qui, s'ingénie à saper la crédibilité d'Harry et de Dumbledore. Ainsi, la presse se défoule sur notre pauvre héros en le faisant passer pour un menteur pathologique en mal de célébrité, il manque de se faire renvoyer de Poudlard et, le pire de tout, il se retrouve affubler d'une nouvelle professeure de défense contre les forces du mal particulièrement détestable et accréditée par Fudge, Dolorès Ombrage. C'est un peu le pompon pour Harry qu'elle va torturer à loisir à coup de punitions et d'interdictions toutes plus vaches les unes que les autres. Bref, la vie est dure pour Harry dans ce tome 5 et on comprend aisément que, du haut de ces 15 ans, il prenne un peu tout pour une injustice.
Je ne vous cache pas qu'à l'occasion, ça a aussi été un peu le pompon pour moi : le personnage de Dolorès Ombrage m'a semblé too much en toutes occasions, beaucoup trop caricatural et répétitif pour être amusant.

Cela rejoint les fameuses longueurs que j'avais soulevées dans le tome 4 et qui se sont retrouvées dans ce titre-là. Il y a toujours ce ventre mou dans la première moitié du roman où la lecture n'est pas exactement réjouissante. Passé le tout début et avant que le propos du roman en question commence, on se retrouve dans le récit du quotidien de Harry dont on s'ennuie un peu tant il ne change pas tellement depuis cinq romans. Bien des scènes ont été coupées dans la version cinématographique, à juste titre à mon sens, ce qui m'a fait beaucoup l'apprécier contrairement à la précédente.

Par contre, j'ai adoré la brigade montée par Harry, Ron et Hermione pour s'entraîner à la défense contre les forces du mal (à défaut d'avoir un enseignant potable, on est jamais mieux servi que par soi-même) car elle permet à tous les participants de prendre une consistance nouvelle : Harry prend sa dimension de leader de groupe, Hermione se détache de son costume de parfaite première de la classe pour s'investir dans une lutte à plus grande échelle, Neville gagne en assurance et en profondeur, Ginny mûrit et devient progressivement l'égale de nos héros. Mention spéciale pour Luna Lovegood, totalement improbable, dont j'ai particulièrement aimé l'interprétation dans la version ciné. Bref, tous nos personnages ne sont plus seulement des ados boutonneux et on sent poindre l'adulte sous leurs visages frêles et leurs entreprises encore maladroites. C'est ainsi qu'ils combattent sans hésiter une tripotée de Mangemorts à la fin, dans une bataille qui coûtera cher à Harry (qui n'a pas déjà assez payé son tribut à Voldemort).

Je me rends compte que la teneur des tomes changent pas mal depuis le virage du quatrième. Auparavant, chaque volume était vraiment indépendant, bien que des échos puissants se jouaient entre eux. Ils formaient tout de même des étapes à part entière. Le cinquième tome me semble au contraire fonctionner nécessairement avec les deux suivants car il n'expose que l'une des batailles que constitue la guerre nouvelle contre Voldemort. La prophétie racontée à Harry par Dumbledore l'indique bien : tout cela tend vers l'affrontement final auquel seul Harry ou Voldemort pourra survivre...

La suite au prochain numéro !

 

Challenge a year in England.jpgChallenge A Year in England chez Titine

10ème participation

 

 

 

 

challenge-un-pave-par-mois.jpgChallenge un pavé par mois chez Bianca

Participation de Juillet 2016

28/06/2016

Le train bleu d'Agatha Christie

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Le train bleu d'Agatha Christie, LGF, 2001 [1928], 253p.

 

Difficile de résumer l'intrigue du Train bleu tant elle met en scène de nombreux personnages d'horizons divers. Agatha Christie, d'ailleurs, se voit dans l'obligation de nous gratifier d'une longue mise en place - bien plus longue que les autres romans que j'ai lus d'elle, pour présenter tous ces personnages au lecteur. Nous avons d'un côté les Van Aldin père et fille, américains richissimes. Le père est de ces hommes d'affaires dont on ne sait pas de quoi ils s'occupent au juste mais semblent le faire avec brio vu sa fortune considérable. A tel point qu'il se paye le luxe d'offrir à sa fille un bijou d'un rareté exceptionnelle, au risque d'attirer quelques convoitises. La fille, quant à elle, végète dans un mauvais mariage avec Derek Kettering, un noble anglais désargenté et frivole et aspire à s'évader sur la Riviera. On sent très vite, à la suite du père, qu'elle ne dit pas tout. Nous avons ensuite l'ancien amant escroc et la maîtresse danseuse du mari : l'un comme l'autre ont l'appât du gain comme point commun. Enfin, et l'on se demande au début ce qu'elle vient faire ici, se colle au tableau Katherine Grey, une dame de compagnie campagnarde qui vient d'hériter d'une somme colossale. Cette nouvelle inattendue va la conduire à croiser tous nos personnages, à plusieurs reprises, et à élucider l'enquête avec notre fameux Hercule Poirot.

Fameux, certes, mais finalement peu présent dans cette enquête ! Poirot apparaît tardivement et avec parcimonie, à tel point que la résolution de l'enquête semble tenir du miracle. Même en revenant en arrière, on se demande comment il a pu arriver à certaines conclusions. Le personnage de Katherine est par contre délicieux : voilà une jeune femme sobre, pudique, toute en nuances, dotée d'un caractère bien trempé et d'une intelligence certaine. J'aime trouver de ces femmes qui ne payent pas de mine a priori mais se révèlent des petits trésors ! Pour l'enquête elle-même, je l'ai trouvé un peu lente, un peu laborieuse et assez peu prenante. La masse des personnages est ici au détriment d'un mystère vraiment haletant. Un peu déçue de ce retour aux sources christiennes, j'ai fait quelques recherches sur ce titre et ai découvert qu'Agatha Christie elle-même ne l'aimait pas. Elle dut l'écrire à une période trouble de sa vie (son divorce et sa mystérieuse disparition) pour des raisons purement financières et n'y prit aucun plaisir. Ceci explique donc cela et je me sens moins honteuse de le juger moi aussi avec un certain déplaisir. Il ne me reste plus qu'à espérer que ma prochaine lecture de Poirot sera plus réjouissante !

 

Le mois anglais 2016.jpgLe mois anglais 2016 chez Lou et Cryssilda

7ème participation

LC Agatha Christie

 

 

 

 

 

20/06/2016

Expiation de Ian McEwan

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Expiation de Ian McEwan, Folio, 2005, 488p.

 

Suite à ma découverte très plaisante de Ian McEwan avec Sur la plage de Chesil, je n'ai glané que des éloges d'un autre de ses romans (jusqu'alors inconnu à mon bataillon, je l'avoue) : Expiation. Un élément a retenu alors tout particulièrement mon attention et précipita non seulement l'achat mais la lecture du dit-titre : la question de l'écriture romanesque.

En 1935, Briony est une jeune demoiselle de treize totalement obnubilée par l'écriture. On peut, très franchement, parler d'une sorte d'obsession. Son quotidien, précieux et ordonné au centimètre près, est l'occasion perpétuelle d'une création ou, du moins, d'un projet créatif. Au début du récit, elle s'apprête à jouer sa première pièce avec des cousins fraîchement arrivés pour l'été. Briony se révèle très vite autoritaire, presque maniaque et, surtout, persuadée de décrypter au plus près faits et gestes tandis qu'elle ne fait que lire l'existence des gens qui l'entourent comme un roman à ciel ouvert : il y a bien du vrai, mais où commence l'imagination ?
Autour de cette auteure en devenir, évolue sa soeur Cecilia, elle aussi en pleine construction. Ce n'est plus l'adolescence qu'elle franchit mais l'âge adulte, où il lui faut doser l'affirmation de soi et comprendre ce qu'on ressent exactement entre le dégoût, la colère et l'attirance.
Le problème lorsque bien des êtres se cherchent et cherchent à comprendre les autres et le monde, c'est qu'ils n'aboutissent pas tous aux mêmes conclusions. Briony, pour le malheur de beaucoup, aboutira à une réponse romanesque dont elle est l'héroïne tragique salvatrice. Échec cuisant.
Quelques années plus tard, lorsqu'un peu de maturité et la tornade de la Seconde Guerre Mondiale seront passées par là , il sera tant de retrouver nos personnages sur le cheminement du pardon et de l'expiation.

Le début m'a déroutée : j'y retrouvais exactement un McEwam woolfien (je n'ai pu m'empêcher de sourire et d'acquiescer en lisant une référence aux Vagues de Woolf au fil du livre, d'ailleurs) mais je ne saisissais pas exactement où il m'emmenait. Soit, je ne boudais pas mon plaisir au départ : les pages relatives à Briony sont subtiles et savoureuses. Quel talent de saisir avec tant d'acuité le passage compliqué de l'adolescence et l'émergence d'un écrivain qui se cherche et se construit ! Malheureusement, je me suis très vite aperçue qu'absolument tous les personnages du roman m'irritaient profondément. Impossible de ressentir autre chose que de l'ennui chatouilleux pour Briony - les réflexions sur l'écriture et son processus mises à part -, pour Cecilia et les autres (dont j'ai déjà oublié les prénoms). Par conséquent, la première partie est lentement devenue un exercice de persévérance, m'accrochant péniblement à la promesse que bientôt, je n'allais plus pouvoir lâcher le livre.

Et là, c'est donc la dégringolade à partir de la deuxième partie, bien pire que la précédente dans l'ennui mortel car le style d'Ewan qui a le don de faire miroiter joliment les âmes au gré d'un rayon de soleil a disparu. Je tombai donc dans un roman lambda, où les personnages sont passés d'irritants à totalement inintéressants à mes yeux. Je n'ai développé aucun intérêt ni goût pour notre trio devenu fade et mièvre - Briony avec cinq ans de plus décroche la palme de la platitude - encore une fois, quelques très brèves réflexions sur l'écriture romanesque (et la fameuse référence aux Vagues) mises à part. Je me suis accrochée encore jusqu'aux dernières pages, tenue par la promesse d'une fin inattendue à faire pleurer les plus dures. C'est donc officiel : je suis un cœur de pierre et n'ai absolument pas saisi où était l'inattendu dans l'affaire. C'était terriblement attendu au contraire, non ?! (eu égard aux cinquante mille réflexions sur l'écriture romanesque sus-citées).

Bref, tout comme Briony avec sa conclusion romanesque à l'affaire familiale de 1935 : échec cuisant. Je me faisais une telle joie de ce roman ! J'étais tellement persuadée de l'adorer comme tout le monde ! Mais comme plusieurs blogueuses l'ont fait remarquer dernièrement, entendre trop de commentaires dithyrambiques d'un titre, c'est peut-être le meilleur moyen d'en être déçue... Je crois qu'à force, je m'en étais faite une idée tellement élevée, qu'évidemment, la déconvenue ne pouvait qu'être au bout du chemin...

 

Le mois anglais 2016.jpgLe mois anglais 2016 chez Lou et Cryssilda

6ème participation

LC autour d'un auteur contemporain