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08/01/2012

Le croque-mort a la vie dure de Tim Cockey

(Oui, je pique pleins d'idées de lecture chez Manu en ce moment, j'avoue tout)

 

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Le croque-mort a la vie dure de Tim Cockey, ed. Points, 2009, 402p.

 

 

Hitchcock Sewell a la trentaine bien sonnée et dirige une entreprise de pompes funèbres avec sa tante. En dehors des enterrements qui rythment joyeusement sa vie, il fait du théâtre amateur, remet le couvert à l'occasion avec son ex-femme nymphomane et farfelue, promène son chien et tombe par hasard sur une inconnue voulant organiser ses propres funérailles. Jusque là, rien que la normale. Sauf lorsqu'arrive sur sa table une belle endormie répondant au même nom que l'inconnue mais sans être elle. La question est, qui était-elle donc? Hitch va le savoir, pas tellement de suspens là-dessus, et ça va l'embarquer dans un embrouillamini chevaleresque et politique.

Le croque-mort a la vie dure est un polar rafraîchissant, pince-sans-rire, à l'humour continuel, bien choisi - clairement télévisuel : je suis d'accord avec toi, Manu, on aimerait en voir une adaptation version HBO! L'enquête est bien menée et se savoure avec plaisir même si elle ne fait pas montre d'une folle originalité. Je lui ferais même le petit reproche de connaître un démarrage trop long et une fin qui se déroule étonnamment trop vite mais ça encore, ça rend quelque chose de très télévisuel. Pour moi, l'intérêt réside essentiellements dans les personnages truculents, aux personnalités vives et bien marquées. Ce sont eux qui donnent envie de poursuivre la série. Et puis, ce cher croque-mort. On imagine ces professionnels comme d'austères dépressifs vieillis avant l'âge et voilà qu'on se trouve un fringant beau gars (spéciale dédicace) théâtreux, galant et buveur de bière. Les croque-morts en deviendraient presque craquants dis donc !

La suite au prochain numéro.

 

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09:04 Publié dans Polar | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : croque-mort, polar, enquête

17/11/2011

Le Noël d'Hercule Poirot d'Agatha Christie

[Edit : Rooooh ça alors! Le hasard (mais existe-t-il d'abord?) est merveilleux : Le Poirot diffusé aujourd'hui sur TMC est précisément l'adaptation du roman chroniqué ici par votre humble servante ! J'en suis toute émoustillée (non, il ne m'en faut pas peu, c'est juste tellement merveilleux, voyons!)
Verdict : c'est bien mieux que le bouquin]

 

Un de mes premiers réflexes lorsque je me suis inscrite au challenge "La Magie de Noël" de Mia : Regarder du côté des Agatha Christie, voir s'il n'y n'avait pas un Poirot de Noël quelque part. Je ne suis pourtant pas une inconditionnelle de l'auteur à part quelques bouquins lus il y a fort longtemps mais je suis par contre totalement fan du personnage lorsqu'il est incarné par David Suchet dans la série de la BBC (oui, je suis parfois une vraie grand-mère devant TMC, j'ai (même pas) honte). Et bien évidemment, dans son oeuvre prolifique, Agatha Christie a bien pondu un Poirot de Noël. Nickel ! Voyons voir ce que cela donne en version originale papier!

 

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Le Noël d'Hercule Poirot d'Agatha Christie, 1938, réédité des centaines de fois avec des centaines de couvertures différentes - j'ai choisi ici une des plus jolies (celle que j'ai réellement dans la main est assez moisie, il faut bien le dire)

 

Le vieux et détestable Simeon Lee décide de réunir toute sa famille pour Noël. Loin d'un ultime acte altruiste de vieillard pour retrouver la paix, il semble plutôt animé par l'envie sadique d'attiser les haines latentes entre ses fils. Et lorsqu'il est retrouvé assassiné le soir du 24 décembre, dans une pièce mystérieusement fermée de l'intérieur, on comprend que c'était jouer avec le feu.
Sont immédiatement sur l'enquête le surintendant Sugden, le colonel Johnson et Hercule Poirot - car Hercule Poirot est toujours là comme par magie où se trouve un meurtre! Tous l'oeil et les cellules grises à l'affût pour démêler ce huit clos où chaque membre de la famille est le suspect idéal.


Pour tout vous dire, je suis assez déçue par ce petit bouquin. J'avais gardé un souvenir émoustillant d'Agatha Christie, elle était pour moi la romancière qui tient en haleine et qui, à tous les coups, nous prend par surprise.
Ici, j'ai été saisie par une superficialité générale - du style tout d'abord- en même temps, après avoir lu James Ellroy, je ne suis sans doute pas objective, mais tout de même, c'est plat comme la Belgique-, des personnages ensuite - survolés et caricaturaux même si j'aime cette ambiance anglaise surannée -, de l'intrigue - Elle manque de détails, de consistance ; elle semble tirée par les cheveux. Pas mystérieuse pour autant puisque pour une fois, j'avais trouvé le meurtrier avant le dénouement. Juste inconsistante.
Et puis le personnage de Poirot est finalement peu présent et manque de charisme dans cette enquête là. Bien sûr, c'est son génie qui débrouille tout mais pendant le déroulement, il reste en retrait. Il ne parle de lui qu'une seule fois à la 3eme personne, vous imaginez ?!

 

Bref, j'en viens à me demander si ce n'est pas l'adaptation télé de la BBC qui donne du charme à une oeuvre dont l'intérêt principal est finalement son caractère prolifique?
Mais avant de me résoudre à affimer cette hypothèse, je vais aller fouiller dans d'autres Agatha Christie pour tenter d'y retrouver mes souvenirs d'enfance. Après tout, je suis peut-être tombée avec malchance sur un des rares pourris de la série.
Vous qui peut-être êtes inconditionnels de l'auteur, que me conseillez-vous pour continuer ?

 

hercule poirot,noël,polar

Challenge "La Magie de Noël"

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hercule poirot,noël,polarChallenge Agatha Christie

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10/11/2011

L.A. Confidential de James Ellroy

Bon voilà, la lecture de ce bouquin s'est bien éternisée. Non qu'il soit mauvais, bien au contraire, mais c'était laborieux - le style et le propos d'Ellroy ne sont définitivement pas à lire dans n'importe quelle condition. Il faut avoir le temps, la tête dispo et le coeur bien accroché, sinon c'est un coup à avoir les neurones qui flambent et la flemme de continuer.

 

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L.A. Confidential de James Ellroy, ed. Rivages, coll. Noir, 1990 - ed. en poche, 1991, 663p.

(Oui, mais la couverture de l'édition originale est vachement mieux)

 

 

Mais revenons-en au propos, justement. L.A. Confidential : 3eme volet du "Quatuor de Los Angeles" ; précédé du Dahlia Noir (roman excellent, adaptation ciné trop manichéenne pour l'être), du Grand Nulle Part et suivi de White Jazz. Cette série de polar plonge avec une violence glaciale dans l'Hollywood des années 40 à 60 (entre 50 et 58 pour le présent roman).

Trois flics - Ed Exley, jeune premier intelligent avec lunettes et dents qui rayent le parquet, Jack Vincenne dit "La Poubelle", obsédé par les drogues et collabo attitré d'un torchon à scandales et Bud White, la fureur incarnée avec un faible pour les poulettes en détresse - sont embarqués dans l'affaire d'un sextuple meurtre et dans une enquête de pornographie, le tout franchement sordide (j'ai rarement lu un truc aussi sombre - je peux vous dire qu'avec des bouquins comme ça, la foi en l'homme, elle est partie loin aha)

Au départ, j'ai commencé ce Quatuor parce que j'aime les ambiances de polar rétro qu'on imagine en noir et blanc et qu'on lit avec un petit morceau de jazz en fond sonore. En prêtant l'oreille, on peut même entendre la voix off d'un vieux film nous conter l'histoire - vous voyez ce que je veux dire?
En substance, je le continue parce qu'Ellroy a un style d'une noirceur implacable et d'une intelligence cinématographique à la limite du génial. Certes, pas facile à coup de phrases télégraphiques et de rythme hâché (d'après ce que j'ai lu, ce style expérimental est à son apogée dans White Jazz, ça promet!) mais on est plongé dans une ambiance hallucinatoire où on oscille entre l'effroi et la blague - tant les extrêmes s'attirent. Résolument décapant et sans concession mais franchement inventif, à lire de toute urgence si vous ne craigniez pas le glauquissime pour vos soirées hivernales.

Et sur ce, cher amis, je vais me refaire le film (datant de 1997) et aller baver devant Russel Crowe (gniak gniak gniak!)

 

 

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