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30/10/2013

Challenge Amérindiens : 2eme bilan !

Trois mois se sont écoulés depuis le premier bilan de lectures que vous retrouverez ici et six depuis le début du challenge. Il est temps de refaire un point sur ce qui a été lu depuis  !

 

Ce qui a dévoré nos coeurs.jpgAnne attaque le challenge avec la lecture enthousiaste de Ce qui a dévoré nos coeurs de Louise Erdrich, une plongée au son du tambour dans les racines Ojibwés et la difficulté à recomposer une identité contemporaine.

De même que Miss Léo avec Mille femmes blanches de Jim Fergus où l'improbable échange post-guerre de sécession entre 1000 chevaux et 1000 femmes. Il donne très envie !

De même enfin que Pasdel avec les mémoires d'un homme médecine sacré : Elan noir parle, propos recueillis par John Neihardt

 

Sharon et Lucie ont complété toutes deux le challenge de deux lectures supplémentaires.

Sharon a lu La morsure du lézard de Kirk Mitchell, un polar sombre dans une réserve indienne de l'Arizona et Le premier qui pleure a perdu de Sherman Alexis qui relate les "péripéties poignantes et drôles de Junior, un jeune Indien Spokane, né dans une Réserve".

Quant à Lucie, elle nous propose L'amant du lac de Virginia Pésémapéo Bordeleau, premier roman amérindien québécois érotique et Sedna, la déesse de la mer, un pièce de théâtre d'après une légende inuit.

 La morsure du lézard.jpg

Pour ma part, j'ai rajouté six titres au challenge (il faut dire que j'ai massivement profité des mois québécois puis du challenge américain) que voici : Deux nouveaux de Louise Erdrich que j'aime décidément beaucoup. Son  tout premier roman, Love Medicine,  et son tout dernier (véritable coup de coeur), Dans le silence du vent. Puis Comme des ombres sur la terre de James Welch qui nous invite à la fin du XIXeme en territoire Pikuni.
Et trois autres titres de littérature amérindienne québécoise : Littérature amérindienne du Québec sous la direction de Maurizio Gatti, Ourse bleue de Virginia Pésémapéo Bordeleau et La Saga des Béothuks de Bernard Assiniwi

 

Pour finir, Choco part à la Découverte du photographe Aaron Huey et de son travail sur les amérindiens de la réserve de Pine Ridge : Tout simplement MAGNIFIQUE !

 

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©Aaron Huey

 

J'espère que ces chroniques vous donneront de belles idées ! Je vous donne rendez-vous d'ici trois mois pour le 3eme bilan et d'ici là, je vous souhaite d'excellentes lectures amérindiennes !

25/10/2013

Love Medicine de Louise Erdrich

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Love Medicine de Louise Erdrich, ed. Albin Michel, 2008/Le livre de poche, 2011 [1984], 509p.

 

Traduit en 2008, Love Medicine est en fait le premier roman de Louise Erdrich. Souvent moins apprécié que les suivants par les lectrices dont j'ai pu lire les chroniques, il pose néanmoins l'univers de l'auteur avec une grande virtuosité.
Ceux qui la connaissent savent que l'existence contemporaine des amérindiens, et plus précisément des Chippewas Ojibwés du Dakota du Nord, jalonne toute son œuvre. C'est ici que ce propos prend racine, à travers l'existence de plusieurs familles que l'on retrouvera par la suite : Les Nanapush, les Kashpaw ou les Lamartine. Le roman brosse cette saga décadente de manière originale puisqu'il ne propose pas une fresque linéaire à rebondissements. Au contraire, il se découpe en courts récits (qui pourraient presque constituer des nouvelles) qui remontent dans le temps pour mieux le redescendre ensuite. Dans chacun, un personnage central et une tranche de vie - qui peut sembler anecdotique mais qui tisse en fait la toile complexe de l'évolution familiale.
La vie n'est pas rose dans la réserve et il faut savoir jouer avec la violence, l'alcool, la solitude, un désespoir sourd et le sentiment lancinant de la dépossession. Pourtant, Louise Erdrich parvient à éclairer ce quotidien de pointes d'humour et à élever le prosaïque avec une poésie presque mystique.

Puisque je connais l'univers d'Erdrich, j'ai éprouvé un grand plaisir à cueillir ces personnages récurrents au seuil de leur création et à repérer ces petits cailloux blancs qui seront ensuite développés dans les romans suivants. Est-ce à dire qu'il faut connaître l'auteur et ses œuvres plus récentes pour apprécier la première ? Je crois au contraire que tout le monde pourra s'y retrouver. Car si Love Medicine est un plaisir de retrouvailles pour les aficionados, il peut aussi être une très belle introduction pour les néophytes.  On pourra peut-être lui reprocher un trop grand nombres de pages (un peu plus de 500) pour un ouvrage qui ne se lit pas comme un page turner mais la construction est si savamment maîtrisée et l'écriture si douce et incisive qu'on l'oublie bien aisément.

J'aime particulièrement ce qu'en dit Toni Morrison et c'est donc en la citant que je clorai cette chronique : "Un livre d'une telle beauté qu'on en oublierait presque qu'il nous brise le cœur".

 

Challenge améridiens.jpgChallenge Amérindiens

10eme Lecture

 

 

 

 

moisamericain.jpgEt lu en lecture commune pour le challenge américain chez Noctembule

5eme Lecture

 

 

24/10/2013

La poésie du jeudi avec Walt Whitman

Poésie jeudi.jpgAsphodèle nous propose nouvellement de partager un morceau poétique tous les quinze jours, au gré de l'envie et de l'inspiration. Grâce à elle, j'ai pu découvrir aujourd'hui un poème automnal de Verhaeren puis relire avec plaisir Mon rêve familier de Verlaine chez Natiora.

A mon tour de vous faire part d'un poème, et d'un poète, qui me touchent tout particulièrement. Il s'agit de Walt Whitman, poète américain du XIXe siècle. Sa voix exprime cette exaltation du Moi et le champ de tous les possibles typiques de la conquête américaine. Il chante la liberté, la fumée sifflante des locomotives dans les plaines et la luxuriante nature qui devient paradis de l'homme dans le vent. Et puis, c'est aussi le fameux poète cité dans Le cercle des poètes disparus... Vous vous souvenez ? « Ô moi ! Ô la vie ! Tant de questions qui m'assaillent, ces interminables cortèges d'incroyants, ces cités peuplées de sots. Qu'y a-t-il de beau en cela ? Ô moi ! Ô la vie ! [...] Réponse : que tu es ici, que la vie existe, et l'identité. Que le prodigieux spectacle continue et que tu peux y apporter ta rime...» Que le prodigieux spectacle continue et que tu peux y apporter ta rime... Quelle sera votre rime ? ^^


En voyage par les États


En voyage par les États, nous sommes sur le départ
(Ce sont nos chants qui nous poussent par le monde, mais oui,
Qui nous font embarquer vers les pays, les mers du globe entier),
Volontiers élèves de tous, professeurs de tous, amants de tous.

 

Nous avons regardé s'éloigner les saisons dispensatrices d'elles-mêmes,
Nous avons dit, pourquoi un homme une femme ne produiraient-ils pas autant que les saisons, ne diffuseraient-ils pas autant ?

 

Nous posons un peu dans chaque cité chaque ville,
Nous traversons le Kanada, le Nord-Est, la vaste vallée du Mississippi, les États du Sud,
Nous conférons d'égal à égal avec chacun des États,
Nous sommes nos propres juges, invitons les femmes les hommes à écouter,
Nous nous disons à nous-mêmes : Souviens-toi, ne crains rien, sois droit, promulgue le corps et l'âme,
Pose un instant passe ta route, sois copieux, tempéré, chaste, magnétique,
Ce que tu diffuseras reviendra comme les saisons reviennent,
Aura peut-être un jour l'importance des saisons.

 

Walt Whitman, dans Feuilles d'herbe

 

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