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29/12/2011

Maus d'Art Spiegelman

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Maus d'Art Spiegelman, Flammarion, 296p.

Prix Pulitzer 1992


C'est la lecture du billet de Manu qui m'a inspiré cette lecture et je l'en remercie, tant la découverte est excellente !

Art Spiegelman se lance à la fin des années 70 dans une entreprise délicate : raconter la vie de son père durant la seconde guerre mondiale. Il aura donc avec lui de longs entretiens pour balayer la fin des années 30 avec les premières restrictions jusqu'en 46 lors de ses retrouvailles avec sa femme après les camps. De longs entretiens également relatés tout au long de la BD où l'on voit l'oeuvre en train de se faire et les tensions vives entre les deux hommes qui ne s'entendent que peu. Vladek Spiegelman n'est pas un homme facile, pétri de défauts que les camps de concentration ont sans aucun doute exacerbés (l'avarice, la maniaquerie...)

Ce récit graphique est tout simplement époustouflant et émouvant. L'auteur a réussi à trouver l'équilibre parfait entre l'histoire personnelle et familiale, et la grande Histoire. A aucun moment il ne se fait le chantre d'une dénonciation de "ce qui se passait pendant la guerre ou dans les camps" mais du coup, il le dénonce encore mieux en racontant cette histoire simple et atrocement extraordinaire. C'est vraiment le genre de lecture qui scotche et qui coupe le sifflet parce que, juste, c'est ce qui s'est passé et franchement, ça fait froid dans le dos... Heureusement que l'art, quelque part, permet de mettre des mots sur les souffrances et de les transcender...

 

 

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20/11/2011

Chroniques birmanes de Guy Delisle

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Chroniques birmanes de Guy Delisle, ed. Delcourt, Coll. Shampooing, 2007, 263p.

 

Deuxième lecture de Guy Delisle après mon enthousiasme pour Pyongyang.
On retrouve dans ces chroniques un propos sensiblement identique : le regard d'un "monsieur tout le monde" sur une dictature paranoïaque. Le choc de deux cultures, de deux univers radicalement opposés.
Cette fois-ci, pourtant, ce n'est pas pour son travail qu'il part mais pour celui de sa femme. Aussi, même s'il continue à croquer son quotidien, on a moins un regard sur des situations professionnelles que de longs moments de baby-sitting de son jeune fils.

En fin de compte, j'ai beaucoup moins accroché à ce volume. Les chroniques sont réparties en courtes séquences titrées contrairement à Pyongyang qui n'était que d'un bloc et je crois que je préfèrais le format long carnet de voyage plutôt que ces petites nouvelles dont certaines sont assez plates.
J'ai aussi été irritée parfois par une bien pensance latente. Rien de nouveau sous le soleil dans les réflexions, des prises de positions attendues, bien sous tout rapport et à d'autres moments une petite condescendance occidentale. La dénonciation m'a paru parfois trop facile et sans grande prise de risque.

J'ai tout de même pris beaucoup de plaisir à cette lecture hein, pas mal de situations restent tordantes, et je plongerai avec joie dans sa nouvelle publication dès que possible mais tout de même, je l'ai fini en diagonale avec une petite pointe de déception. On verra le prochain !

 

 

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13/11/2011

Pyongyang de Guy Delisle

 

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Pyongyang de Guy Delisle, ed. de l'Association, 2003, 176p.

 

 

La Corée du Nord est le pays le plus fermé au monde. Pourtant, elle accueille régulièrement des dessinateurs, les studio de films d'animations étant quasiment tous délocalisés en Asie (et oui, il n'y a pas que les usines, hmm) et c'est dans le cadre d'un de ces séjours professionnels que Guy Delisle passe deux mois dans ce microcosme tellement lisse qu'il en file la chair de poule.

Sous la crayon de Guy Delisle, on a pourtant souvent envie de sourire - de pertinence, de tendresse, de justesse. Il a l'oeil affûté pour croquer l'expérience de l'alterité en une série de courtes séquences rythmées. Le ton est enlevé et le gouffre des cultures créent quelques situations cocaces, à la limite de l'absurde, d'autres font plutôt froid dans le dos.

Ce n'est pas tant un reportage qu'un journal d'impressions et d'instantanés qui tend à mettre en lumière la différence à travers le quotidien d'une subjectivité.
Tout simplement savoureux !

 

Merci bcp à Elo de m'avoir offert ce roman graphique il y a un bail ! Comme quoi, il y a un temps pour chaque lecture et même si j'y ai mis du temps, ça valait le coup d'attendre !

 

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