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22/03/2013

Daytripper de Fabio Moon et Gabriel Ba

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Daytripper de Fabio Moon et Gabriel Ba, ed. Urban Comics, coll. Vertigo Deluxe, 2012, 256p.

 

C'est l'histoire de Bras de Olivas Domingos ; ou devrais-je dire les histoires. Car chaque étape de la vie renferme en elle-même une histoire brillante et particulière dont on peut tirer un enseignement. Après laquelle, même, on pourrait mourir ?

Bras travaille à la rubrique nécrologique d'un journal. Il rend hommage chaque jour à mille et un défunts - en somme, il vit avec la mort. Le reste du temps, il aspire à devenir écrivain comme son père, le célèbre Benedito et rêve que sa vie prend une autre tournure.
Au fil des pages, le lecteur découvre une période différente de la vie de Bras dans un ordre aléatoire mais toujours plein de sens dans son évolution. Au terme d'un évènement majeur, Bras imagine chaque fois sa mort et sa chronique nécrologique - une manière de former le cercle de la vie sur cet épisode, de fermer la boucle et de repartir. Et la vie comme une infinité de boucles.

Lorsque j'ai choisi cette BD sur Priceminister à l'occasion du salon d'Angoulême, je m'attendais à quelque chose de chouette. En fait, c'est carrément un bijou ! L'objet en lui-même déjà est vraiment soigné et d'une épaisseur qui promet un voyage au long cours. Quand je l'ai eu en main, j'ai été vraiment surprise par une tel finition. Et puis, le contenu... Que vous dire ! C'est à la fois poétique et d'une lucidité qui érafle. Plus je pénétrais dans l'univers de Bras, plus je me disais que sa vie pourrait être celle de tout le monde, c'est en fait notre histoire ces fameux moments clés dont on ne ressort jamais vraiment indemne. Et puis plus j'avançais dans ma lecture, plus j'avais le coeur serré - c'est rare que je ressente ça pour une BD mais celle-ci était vraiment émouvante et vraie. On ressent quelque chose d'authentique qui touche immédiatement.

Une surprise totale et géniale ! Je ne regrette vraiment pas mon choix (j'en suis à combien de vraiment dans cette chronique là ? Non mais c'est parce que la BD est vraiment bien hein) et je vous conseille sans retenue de vous lancer dedans !

Par ici, la chronique de Natiora qui a été aussi emballée que moi.

Et pour la suivre sur la voie de la sagesse, je lui mettrais également la note de 20/20. Un grand merci à Priceminister pour cette découverte à l'occasion de La BD fait son festival.

 

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04/03/2013

Green Manor de Fabien Vehlmann et Denis Bodart

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Green Manor de Fabien Velhmann et Denis Bodart, ed. Dupuis, coll. Expresso, 48p.
Tome I - Assassins et Gentlemen
Tome II - De l'inconvénient d'être né
Tome III - Fantaisies meurtrières

 

Dans la très classe Angleterre victorienne, le Green Manor fait figure d'autorité : siège d'un des clubs les plus huppés de la capitale, il réunit les notables les plus éminents de la bonne société. Ainsi, s'y retrouvent médecins, hauts fonctionnaires, militaires de renom, juges et avocats pour échanger à batons rompus autour d'un cocktail et d'un bon cigare. Tous ont pignon sur rue ; tous sont irréprochables. C'est du moins, ce que tout le monde croit.
Car on découvre par l'ancien majordome du Green Manor que sous ce vernis impeccable se cache tout l'éventail de ce que l'humanité peut porter de noirceur cynique. Tantôt il s'agit de railler quelque meurtre, tantôt d'en commettre un, tantôt encore de créer des énigmes improbables qui rendront fou. On découvre que ceux qu'on pensait irréprochables sont au contraire de vives crapules en col blanc dont le hobbie favori est de fomenter quelques petits meurtres entre amis - toujours avec élégance néanmoins, il va sans dire !

Repéré sur le blog de Lou, cette série en trois volumes m'intriguait beaucoup ! Certes, je ne suis pas friande de romans victoriens mais j'aime par contre vivement cette période dès lors qu'elle est écrite ou croquée par nos contemporains. Et en effet, je n'ai pas été déçue ici : Le vif contraste entre le statut des personnages, leur flegme tout anglais et leurs propos acides crée une ambiance vraiment désopilante dont j'ai eu du mal à décrocher !
Vehlmann au scénario a su créer suspens, drôlerie et surprise à chaque nouvel épisode tandis que Bodart au dessin à allier un graphisme classique à un humour merveilleusement expressif.

Une série que je recommande vivement - et je vous recommande en outre d'aller lire la chronique de Lou sur le sujet !

 

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14/02/2013

Marvel 1602 de Neil Gaiman, Andy Kubert et Richard Isanove

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Marvel 1602 de Neil Gaiman, Andy Kubert et Richard Isanove, ed. Panini Comics, 2007 (pour l'édition française)

 

Je crois que ça devient tranquillement officiel : J'adore les comics ! Comme quoi, j'ai trente ans (presque) et c'est maintenant que je m'amuse avec les supers héros. La preuve que ce n'est pas une question d'âge mais de garder son âme d'enfant ^^
Mais revenons à nos moutons !

L'édition que voilà regroupe les huit épisodes d'une série originale scénarisée par l'excellent Neil Gaiman dans laquelle il imagine les héros Marvel dans l'Angleterre élizabéthaine. Un projet pour le moins audacieux et déconcertant. On a du mal à concevoir, de prime abord, Spiderman ou les 4 fantastiques poudrés et engoncés dans une colerette.
Pourtant, Gaiman s'en sort à merveille. Dès la première scène, le ton est donné : Elizabeth 1er, Nick Fury ici son espion et le Dr Strange, ici son médecin personnel, discutent d'une possible fin du monde. Les éléments naturels se déchaînent, l'inquisition multiplie les assassinats de prodiges considérés comme l'oeuvre du diable et la succession est incertaine. Le peuple craint pour l'avenir ; la déliquescence semble inévitable. Sans parler du Comte Von Fatalis (ah ah) a la recherche de l'arme suprême et de la jeune Rebecca qui revient du Nouveau Monde pour réclamer de l'aide. Bref, vous l'aurez compris, l'intrigue est dense, mouvementée et parfaitement surréaliste.

Néanmoins, au-delà de cet exposé de surface, il faut reconnaître que cette transposition menée tambour battant révèle admirablement la nature universelle et intemporelle des super héros qui sont avant tout des archétypes. J'allais dire comme les figures mythologiques mais au fond, c'est exactement ce qu'ils sont, particulièrement ici : ils forment une mythologie de l'Amérique (on a les mythes qu'on peut quand on a pas eu Sénèque et Euripide huhu) multiculturelle, multiforme mais unie dans une quête de justice et de liberté (sortons les violoooooons). Ainsi, à la fin de Marvel 1602, les héros quittent une Europe déclinante et tyrannique, pour un Nouveau Monde où s'épanouira l'altérité et la paix. Oui, c'est caricatural, partial et totalement fantasmé quand on connaît l'Histoire - on ne peut décemment pas penser autre chose. Mais en toute franchise, même si les comics délivrent souvent une philosophie de comptoir, je m'y amuse follement et puis ils sont révélateurs, au fond, de la vision que l'Amérique a d'elle-même.

Bref, une mention toute particulière pour cette courte série qui a le mérite de nous offrir avec une grande originalité un hommage aux héros Marvel.


 

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