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05/03/2016

Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban de J.K.Rowling

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Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban de J.K.Rowling, Folio Junior, 1999, 461p.

C'est avec une certaine délectation que j'ai entamé (et dévoré) ce troisième tome car je ne me rappelais rien de son propos. Contrairement aux deux premiers, je n'ai dû voir qu'une seule fois le film qui en a été tiré et, en dehors du fait que Gary Oldman joue le fameux Sirius Black, je n'avais plus aucun souvenir de quoique ce soit. Et mine de rien, c'est tout de même bien plus agréable de découvrir l'histoire en la lisant ; l'envie de tourner les pages avidement n'en est que décuplée.

On m'avait cependant avertie que la série prenait un tournant avec ce tome. Je ne savais pas exactement en quoi. Aussi m'attendais-je à un changement dans le déroulé de la narration, ce qui n'est pas le cas : les mêmes dates rythment toujours l'année scolaire. Rien de nouveau sous le soleil de ce côté-là (et je crois qu'il faut que je l'intègre définitivement puisqu'il reste encore 4 ans d'études à Harry !). Par contre, il m'a semblé que J.K.Rowling s'écartait doucement de l'intrigue (un peu trop) huilée des deux premières aventures pour amorcer plus de subtilités et de psychologie :

Dans Le prisonnier d'Azkaban, Harry Potter ne combat plus de gros monstres dont les apparitions progressives se font, mine de rien, assez grossières entre Halloween et les examens de fin d'année. Il est face à lui-même ; il grandit. L'auteure retranscrit avec une certaine pertinence la pleine adolescence avec un Harry aux réactions intempestives, passionnées (face à Rogue, face à l'évocation des prétendus méfaits de Sirius Black), égoïstes à l'occasion (en faisait fi des efforts déployés pour sa protection afin de partir en goguette au village d'à côté se pinter à la bièraubeurre aha) ou carrément futiles (quel beau "je t'aime, moi non plus" tout au long du récit entre Hermione, Ron et Harry, tout ça pour des broutilles ! Pas de doute : les personnages ont treize ans !).

Le professeur Lupin le mentionne subtilement lors du TP avec les épouvantards : Ici, Harry est confronté à la peur elle-même. Pendant un bon bout de temps, on ne sait pas vraiment qui est Sirius Black et on ne le voit apparaître physiquement qu'à la toute fin du roman. On comprend qu'il est surtout un prétexte à un cheminement que Harry doit mener seul face à lui-même, confronté aux réminiscences de la mort de ses parents. Celle-ci devient sensible au sens premier du terme. Dans le processus identitaire que j'avais soulevé à la fin du premier tome, il m'a semblé que J.K.Rowling développait ici une nouvelle étape : après la connaissance, il s'agit d'accepter, d'intégrer, de faire soi. La révélation de Sirius intervient finalement à un moment où Harry a déjà accepté de voir lucidement ce qu'il porte en lui. Il est plus fort d'avoir su regarder la peur en face pour s'en faire une force (psychanalyse de comptoir, bonsoir).

Étonnamment, alors même que l'intrigue semble moins riche d'évènements, les personnages gagnent, eux, en consistance, en profondeur et l'ensemble s'étoffe de réflexions universelles sur l'adolescence. Un fort beau tome, en somme.

La suite au prochain numéro !

 

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8ème participation

16/02/2016

Harry Potter et la chambre des secrets de J.K.Rowling

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Harry Potter et la chambre des secrets de J.K.Rowling, Folio Junior, 1999, 358p.

 

Avec ce deuxième tome, on prend les mêmes et on recommence, littéralement. Je ne parle pas seulement des personnages dont on n'attendait pas moins que de les retrouver tous mais d'une trame narrative quasiment à l'identique, rythmée par les mêmes phases importantes de l'année scolaire de nos apprentis sorciers. Ainsi, tout débute durant les grandes vacances, le jour de l'anniversaire de Harry qui est, cette fois, secouru de l'enfer des Dursley par Ron et ses frères. Après les réjouissances de la rentrée, c'est à nouveau la fin octobre et Halloween qui marquent un tournant décisif - moment où Harry entend pour la première fois le fameux monstre de la chambre des secrets et où la chatte de Rusard est pétrifiée ; puis suivront Noël et la période du Printemps et des révisions avant les examens. Chaque fois, le mystère progresse en même temps que les grandes dates de l'année scolaire comme c'était le cas dans le premier tome. Du coup, il y a un charme douillet et rassurant à lire ce deuxième titre, à défaut d'aller de surprise en surprise.

Par ailleurs, l'auteure poursuit sa volonté de faire de Harry et de Voldemort le miroir inversé l'un de l'autre, tous deux pleins des mêmes qualités employées à des desseins opposés, comme Dumbledore ne manquera pas de le souligner à la fin. Cette opposition est décidément cristallisée par un manichéisme entre les maisons rivales des Gryffondors et des Serpentards, nettement plus appuyé me semble-t-il que dans le premier tome, et parfois sans trop de finesse. J'avoue qu'à ce stade, je n'ai plus aucun souvenir des films, je n'ai donc aucune idée de la manière dont ce manichéisme et cette réflexion autour de la part sombre de chacun vont évoluer, ce qui rend la perspective d'entamer le troisième tome d'autant plus enthousiasmante. J'espère cependant que, comme beaucoup me l'ont laissé entendre, Le prisonnier d'Azkaban fera prendre un virage à la série pour que l'on puisse rentrer dans plus de subtilités à tous points de vue.

Comme je l'avais fait précédemment, j'ai enchaîné la lecture du roman avec le visionnage de son adaptation ciné. Je confirme que dès ce second volet, on sent la nécessité dans laquelle se sont trouvés les scénaristes d'opérer des coupes et des simplifications afin de faire tenir le récit en 2h30. Néanmoins, à l'heure actuelle, ses remaniements me semblent judicieux et sans grande conséquence quant au bon déroulement de l'intrigue - sans doute cela est-il dû au fait qu'elle est construite sur un schéma identique à la première. Aucune frustration de me part donc ; je ne me suis pas sentie dans l'envie de pester contre une adaptation arbitraire ou lacunaire. Je pressens que ce ne sera peut-être plus le cas lorsqu'il s'agira d'adapter un tome de 900 pages...

La suite au prochain numéro !

 

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7ème participation

09/02/2016

Harry Potter à l'école des sorciers de J.K.Rowling

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Harry Potter à l'école des sorciers de J.K.Rowling, Folio Junior, 1998, 306p.

 

Il était une fois une gonzesse qui arrivait 18 ans après la bataille avec un bouquin que tout le monde a déjà lu. Pour vous dire vrai, je n'ai jamais ressenti aucune espèce d'envie de lire Harry Potter : j'ai vu les films et, malgré tout ce que les lecteurs de la saga peuvent dire, jusqu'ici, ça me suffisait amplement. Et puis je me suis vue en conseiller la lecture à deux de mes crapules de 5e en leur disant que c'était "fantastique blah blah blah". Du coup, rentrant chez moi, je me suis dit que ce serait peut-être pas plus mal de m'appliquer mes propres conseils de lecture. So be it.

Alors, que retirer de ce premier opus, fort mince par rapport à ceux qui m'attendent ? (Oui, je vous passe le résumé de l'histoire hein, je ne voudrais pas me faire canarder avec des oranges confites pour inutilité bloguesque flagrante). L'air de rien, sous les atours de l'univers magique le plus farfelu, J.K.Rowling raconte l'histoire d'un gars dont les dix premières années de vie sont les pires qui soient et qui ignore parfaitement qui il est. Ou pour le dire autrement : son identité est tout bonnement en mousse. Magie ou pas, Harry Potter, c'est un roman d'apprentissage, un point c'est tout, mais un roman d'apprentissage vachement sympa (c'est toujours mieux avec des licornes et des fantômes, de toutes façons). Il s'agit pour le jeune héros de se construire avec - avec ses pairs, avec un nouveau monde, avec l'art de la magie, et surtout avec la connaissance de son passé trouble et troublé - et contre son antithèse, son ennemi juré, le fameux Voldemort. En articulant ces éléments extérieurs qui, tous, ont à voir avec une part de lui, Harry Potter saura devenir lui-même.

Par ailleurs, la mort colle perpétuellement aux frusques de Potter : en arrière avec la mort brutale de ses parents et devant avec sa propre mort qui ne cesse de le frôler. Voldemort lui-même est le non-mort toujours encore là - une sorte de présence envahissante de ce qu'on ne peut expliquer, de ce qu'on redoute et ne peut éviter comme le vampire l'incarne si bien dans la littérature fantastique. Alors évidemment, cette réflexion identitaire empreinte du souci de notre finitude a été explorée en long, en large et en travers dans toute la littérature mais il faut tout de même noter l'originalité de J.K.Rowling de la brosser dégagée de toute métaphysique. Des créatures imaginaires, on en a à foison mais de Dieu ou de dieux, il n'est pas question, du moins dans ce premier volume. C'est tout juste si les centaures lisent l'avenir dans les astres mais ici encore, c'est factuel. Nulle présence transcendante pour soutenir la quête de soi : l'être doit se débrouiller seul avec lui-même. Ce pourrait-être l'expression la plus contemporaine de ce roman de Rowling.

Quid de la suite ? Et bien j'ai passé tout le premier tome à me dire que c'était bien agréable mais pas fabuleux non plus, que je serai bien contente de passer à autre chose à la fin. Évidemment, que nenni : je me suis fait prendre comme tout le monde et j'ai enchaîné directement avec le tome 2. Tralala.
La suite au prochain numéro, donc !

 

challenge-des-100-livres-chez-bianca.jpgChallenge des 100 livres à lire chez Bianca

23ème participation

 

 

 

 

 

Challenge a year in England.jpgChallenge A Year in England chez Titine

6ème participation