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19/10/2011

Challenges !

 

 

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Allez hop, un nouveau challenge organisé par Karine! (Même s'il y a tjs pleins d'autres bouquins en attente sur ma PAL mais ceci est un autre débat). Il s'agit de lire d'ici le 31 décembre au moins 3 livres parmi tous ceux que lit Rory tout au long de la série Gilmore Girls (je parle comme si je la connaissais mais en fait quedalle, d'ailleurs je vais de ce pas me procurer l'intégralité des saisons)


Cinq lectures me tentent pour l'instant et je réparerais ainsi quelques honteuses omissions dans ma vie de lectrice (oui, Jane Austen, je vais tâcher de m'attaquer à toi)

 

- Orgueil et préjugés de Jane Austen

- Au coeur des ténèbres de Conrad

- Les possédés de Dostoïevski

- 100 ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez

- Quand l'empereur était un Dieu de Julie Otsuka

 

 

(Quelques temps plus tard parce que j'ai laissé le billet en plan)

Bon là, j'ai Les possédés sous les yeux. 800 pages. Hmm... Note pour moi-même : tjs se méfier des russes, ce sont de fourbes prolifiques. Il a intérêt à être bien ce bouquin, j'vous l'dis !

 

 *

 

 challenge,gilmore girls

 

Et  puisque je dois bourriner dans les lectures de Noël pour préparer un atelier d'écriture en décembre, je cumule un autre challenge chez Mia qui me motivera à bosser : La magie de Noël. Il s'agit de lire des ouvrages comportant "Noël" dans le titre. Plusieurs catégories sont ouvertes ; je me suis inscrite dans celle des lutins de Noël pour lire entre 3 et 10 bouquins. Motivée!

 

*

 

Let's play !

15/10/2011

Le palais de mémoire d'Elise Fontenaille

 [Ante-Scriptum : Les inscriptions pour le swap de l'hiver sont toujours d'actualité, elles se font ici et sr swap.de.lhiver@gmail.com]

 

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Le palais de mémoire d'Elise Fontenaille, Calmann-Levy, 2011, 154p.

 

 

Dans la Mandchourie du XVIIIe, le jésuite Artus de Leys déambule dans son palais de mémoire -aidé de quelques fumées d'opium-  et égrène les instants de sa relation perdue avec le prince Jade.
Le récit se tisse de fragments amoureux et poétiques où pointe en filigrane l'histoire des campagne de christianisation de l'Orient et du martyr des jeunes convertis.

 

La faute à mes récentes lectures denses et fouillées sans doute, mais je ne me suis pas sentie investie par cette lecture. Le propos de base pourtant me passionnait mais son traitement me laisse un arrière-goût de superficiel. Je n'ai pas senti la richesse foisonnante de la Chine d'alors, ni le contexte spirituel dans lequel s'inscrit le récit. L'histoire d'amour m'a semblé assez simpliste, la manière de s'exprimer du personnage et l'utilisation de l'opium comme vecteur du rêve/souvenir assez artificiels (parce que mine de rien, les souvenirs du jésuite sont sacrément ordonnés et cohérents pour un gars sensé être défoncé jusqu'au trognon et sa manière de parler sacrément anachronique - en fait, il a pas du tout l'air d'être ce qu'il est si ce n'est un personnage construit de toutes pièces). Le style de l'auteur est pourtant plaisant, poétique, doux ; certains morceaux vraiment très agréables à lire. Mais, je suis restée là, sur ma faim, avalant les pages en 2h comme s'il ne s'était pas passé grand chose. Dommage!

 

*

 

Extrait :

 

"A peine descendu des collines, le Fils du Ciel s'étiola, s'alita et fit un rêve dont il ne se remis pas ; la musique et la gaieté de cette journée de printemps avaient consumé ses dernières forces. Son songe le ramena des années en arrière...

Vêtu de soie blanche, en deuil de son maître et ami, le jésuite Verbiest, celui qui lui avait enseigné l'ars memoriae dans son enfance à la demande de sa grand-mère tant aimée, Kangxi pénètre dans son palais de mémoire.

En Chine, le deuil se dit l'absence de couleur, et c'est beauté ; comme nos habits de ténèbres semblent triviaux, à côté. Car la mort, bien sûr, c'est cela : toute coleur nous est ôtée. Le noir est une orgie de couleurs, jusqu'à l'anéantissement ; la blancheur seule sait dire ce qui nous manque. Sur la poitrine du Fils du Ciel, neuf dragons perle chevauchent un nuage de neige ; un ruban de vison souligne l'immaculé de la robe, la rendant plus livide encore.

Et c'est splendeur, puissance, sérénité."

 

 

rentrée littéraire,mémoire,chine,jésuites,li po,elise fontenaille,amourChallenge de la rentrée littéraire 2011

6/7

 

08/10/2011

Muse de Joseph O'Connor

[Ante-Scriptum : Les inscriptions pour le swap de l'hiver sont toujours d'actualité, elles se font ici et sr swap.de.lhiver@gmail.com]

 

Bien que toujours passionnément chérie et désirée, il y a de ces périodes, chers visiteurs, où la lecture, est juste laborieuse. Mais vraiment, hein. Un premier livre puis un deuxième tombent des mains ? Peu t'importe, c'est la faute du livre. Sauf que c'est pareil pour tous les suivants pendant plusieurs jours et on s'ennuie toujours comme un rat. Pendant ce temps là, on est en manque en mots, évidemment. En gros, c'est l'angoisse - yeux hagards, mains moites, écume aux lèvres et hallucinations aux coins des murs etc.

Heureusement (car il y a un happy end), un livre m'a sauvé de ce désert littéraire.

 

 

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Muse de Joseph O'Connor, traduit de l'irlandais par Carine Chichereau, Phébus, 2011, 278p.

 

 

De loin, et surtout avec cette liberté qui sied si bien aux artistes, Joseph O'Connor s'inspire de faits ayant réellement existés. Molly Allgood alias Maire O'Neill a vraiment vécu et l'on sait qu'elle a eu une liaison avec le dramaturge John Millington Synge pendant l'écriture de son Baladin du monde occidental - au début du XXe siècle. Ce dernier mourra cependant avant que leur union soit officialisée, à 37 ans. Molly Allgood avait 19 ans.

Le reste relève de l'imagination talentueuse de Joseph O'Connor qui bâtit un chant du cygne à deux temps, aussi poignant qu'acéré. Le premier temps est dilaté et cruel ; il est une des dernières journées de Molly qui n'est déjà plus que son ombre. Quasiment plus de rôles, beaucoup d'alcools et l'écrasante solitude de la déchéance. On la suit au gré de Londres, il semble qu'on épaule son dernier chemin avec cette narration à la deuxième personne. Elle reste pourtant digne "Tu es Maire O'Neill. Tu ne ficheras pas en l'air une scène. Le spectacle doit continuer quel qu'en soit le prix."
C'est le deuxième temps qui est son souffle, le rappel vivant - vraiment vivant - de son cher Vagabond, son vieux Millington Trillington Monchoullington. Ce temps ponctue systématiquement le premier et donne la vie. Molly a vécu depuis Synge, pourtant. A eu deux maris, deux enfants. Mais au fond, il est toujours là, l'amour imparfait mais puissant, celui qui a fait d'elle l'enchanteresse. Tous leurs souvenirs semblent être d'hier.

C'est poignant, sensuel, d'un éclat taillé dans le vif où la réalité ne fait aucune concession à l'amour - ou bien est-ce plus certainement l'inverse.
C'est tout simplement beau. Oui, je pourrais me creuser un peu plus le cerveau pour vous trouver un commentaire plus recherché mais très franchement, je n'en vois pas de plus approprié (et puis d'abord, le mieux est l'ennemi du bien). C'est une voix, une vie et c'est un amour.

 

 

 

muse,joseph o'connor,synge,yeats,irlande,théâtre,amour sans mièvrerieChallenge de la rentrée littéraire 2011

5/7

 

 

 

 

 

 

*

 

extrait :

 

"Elle considère le cancer qui le dévore comme une armée de minuscules lumières envahissant peu à peu ses entrailles sans laisser le moindre recoin intact. Elle se voit elle-même les éteignant une par une, à chaque fois qu'elle se montre gentille avec lui. Cela vient d'un sermon qu'elle a entendu petite, dans le grand bastion voûté de l'église de St Nicholas of Myra. Le prêtre avait dit que la grâce était un rassemblement de bougies attendant que le pêcheur les allume Cette métaphore lui est toujours restée, même quand sa foi a cédé du terrain devant l'âge adulte. Dieu, la providence, le baume de Galaad - il faut les regarder de loin.

S'il tousse en sa présence, elle le bénit en silence. S'il a le souffle court, elle fait une prière pour lui. Comme si elle observait une grande ville à l'approche de l'aurore, elle voit les lumières de son cancer s'éteindre l'une après l'autre. Elle imagine ses poumons - rayonnant de douleur - et l'éteignoir de sa bienveillance se met à l'oeuvre. Si seulement elle pouvait les toucher - les toucher physiquement -, l'air qui est en eux s'en trouverait adouci, purifié, renouvelé, et les flammes qui ne cessent de les consumer s'évanouiraient en fumée, telles des mèches pincées entre ses doigts."