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21/03/2012

Veuf de Jean-Louis Fournier

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Veuf de Jean-Louis Fournier, ed Stock, 2011, 157p.

 

 

Sylvie est morte le 12 novembre 2010 ; et l'auteur brode son absence en petits épisodes de la vie, en réflexions piquantes, drôles et douces. Dans ces fragments, on lit la nostalgie de ces quarante années de mariage et l'anecdotique de toute relation mais aussi l'universalité de la peine et du manque de l'autre - le sac à main ou un manteau qui se rappelle au vivant, des objets perdus qui réapparaissent fortuitement, le numéro à effacer du téléphone "Mon écran a affiché une terrible question : "supprimer Sylvie?", l'angoisse de mourir seul.

En somme, un récit émouvant, clairement emprunt d'une grande tendresse et de beaucoup d'amour qui ne laisse pas indifférent mais il plaira surtout à ceux qui y retrouveront leur propre expérience ou qui sont plus friands de récits autobiographiques. Pour ma part, malgré la délicatesse du message et la sincérité enlevée du verbe, je ne suis pas très bonne cliente de ce genre de littérature...

 

 

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Extrait :

 

"Je n'ai jamais pleuré, je crois, quand tu es morte. J'ai envie de dire que j'étais trop malheureux, et les larmes paraissaient dérisoires. Je pleure seulement au cinéma, parce que c'est du cinéma.
Toi, tu ne seras pas triste quand je vais mourir. J'ai envie de dire "au contrair". Ca ne m'amuse pas follement de mourir seul. Qui va me tenir la main? Qui va me rassurer? J'avais promis que, le jour de ma mort, si j'entendais dire "C'est la fin", j'ajouterai "des haricots", pour te faire rire une dernière fois."

 

 

 

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19/03/2012

Semaine de la presse #1 : Books à l'honneur !

Décidément, mes consoeurs bloggeuses sont toujours pleines de riches idées (et moi, il faut avouer que je suis bon public) ! Après l'initiative de Sophie lors de la journée des droits des femmes, voici qu'Hérisson nous propose à l'occasion de la semaine de la presse à l'école de mettre également la presse à l'honneur sur les blogs en chroniquant notre (ou nos) magazine(s) favori(s).

Ca tombe bien, un magazine me tient particulièrement à coeur - encore trop peu lu et ce n'est pas justice!

Mesdames, Messieurs, big up pour Books !

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C'est quoi ? C'est l'actualité par les livres du monde. Et là, vous allez me dire, mais encore ? C'est très simple, Books saisit un livre au vol, dégage son propos et s'en sert de tremplin pour traiter un sujet d'actualité, quel que soit le domaine. Ainsi donc, vous trouverez aussi bien des articles littéraires que scientifiques, historiques, sociologiques, j'en passe et des meilleurs. Books n'est pas un magazine littéraire : vous n'y trouverez pas de critiques des dernières sorties, c'est par contre un merveilleux outils pour sortir un peu le nez de ses bouquins et se tenir au courant des restes du monde.

C'est comment ? Toujours pertinent et très bien écrit, c'est aussi souvent original et audacieux. Vous trouverez fréquemment des points de vue peu conformistes et sans bien-pensance dans ces pages (ce mois-ci, il y a notamment un article de géopolitique qui questionne les aides militaires dites humanitaires apportées aux pays en guerre actuellement. On est d'accord ou pas avec la personnalité interviewée mais ça a le mérite de soulever quelques questions inédites)

C'est quand ? Books est mensuel. Un tout beau, tout neuf tous les mois, c'est pas beau ça ?

C'est où ? Chez tous les bons marchands de journaux certes mais c'est surtout sur www.books.fr pour s'abonner ou pour acheter un ancien numéro.

C'est combien ? Le numéro à l'unité coûte 6,90€, l'abonnement d'un an, 49€ et l'abonnement de 6 mois, 25€. Avec chacun des deux abonnements, vous recevrez en outre un texte lu. C'est sûr, c'est pas la revue la moins chère du marché mais bon, on peut pas avoir la qualité, le prix au rabais et le crémier dans sa baignoire en prime. Comme dirait l'autre, il faut ce qu'il faut ! Et puis ça va, on a connu pire quand même.

Good News : A partir du printemps, Books inaugure en plus du magazine une maison d'édition qui publiera des livres divers et variés du monde entier, croisés au fil des articles, plébiscités par la rédaction et non encore traduit en France. Là, j'ai envie de dire "fête du sliiiiiip" !


Sur ce, je vous laisse aller feuilleter un Books pour vous faire un avis !


 

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14/03/2012

American Gods de Neil Gaiman

Dans la catégorie du genre de livres sur lequel je n'aurais pas misé un kopeck quant à mon appréciation, voilà une excellente surprise ! Ce n'est pourtant pas mon premier Neil Gaiman, mais les deux précédents étaient classés en littérature ado et donnaient plutôt dans le gothico-mignon. Là, on a à faire à du pavé pour caller la table bancale de mamie (700 pages), l'auteur s'y tape un gros trip syncrétique autour de mythologies tous azimuts et flirte avec le fantastique à travers plaines - bref, une série d'ingrédients incongrus qui ne peut que trancher les avis de lecture et pour ma part, il est super positif !

 

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American Gods de Neil Gaiman, traduit de l'américain par Michel Pagel, ed. Au Diable Vauvert, 2002

 

Ombre envisageait sa sortie de prison sous les meilleurs auspices : il devait retrouver sa femme adorée et travailler dans la boutique de son meilleur ami. Sauf que le jour J arrivé, il découvre que ces derniers avaient une liaison et qu'ils viennent de se tuer en voiture au retour de leur coucherie d'adieu. Douche froide et moral dans les tongues.
Dans l'avion qui l'emmène vers cet avenir désormais nul, il fait la connaissance d'un comparse mystérieux et passablement horripilant qui se fait appeler Voyageur, le genre de personnalité magnétique à qui on ne peut pas dire non. Et d'ailleurs, Ombre ne dit pas non à son étrange proposition : devenir son homme de main.
A partir de là, les évènements et les rencontres improbables s'enchaînent, les dangers se mettent à pleuvoir et il apparait de plus en plus clair qu'un orage spirituel se prépare en coulisses.

American Gods, c'est une métaphore complètement dingue de la société américaine contemporaine, vidée de toutes ces croyances ancestrales pour déifier le consumérisme. C'est aussi la remise en question d'une foi aveugle qui pousse à la manipulation consentie.
Neil Gaiman s'en donne à coeur joie dans l'exploration des mythologies de tous temps et de tous poils, avec un oeil aiguisé et faisant fi d'un quelconque manichéisme. Les dieux sont finalement parfaitement humains, bourrés de qualités et surtout de défauts, à l'image de ceux qui les ont créés. De plus, il mixe avec bonheur les genres du thriller, de l'épopée, du road movie et du récit mythologique avec un brio savoureux.

Soyons clairs, cela ne plaira pas à tout le monde. Parce que c'est long, dense et surtout parce que c'est complètement barré - il ne faut pas craindre les enchaînements de grand n'importe quoi (saviez-vous, par exemple, qu'Anubis était devenu entrepreneur de pompes funèbres en collaboration avec Thot et qu'il était possible de s'envoler avec les dieux à partir d'un carrousel?) Néanmoins, la maitrise de l'auteur concernant son propos et son talent extraordinaire de conteur (oui, moi et le talent de conteur des écrivains en ce moment, c'est la grosse lubie), fait de ce pavé un délicieux divertissement culturel que je vous recommande de goûter.

 

 

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Challenge mythologies du monde chez Cottage Myrtille

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