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03/03/2014

La messagère de l'au-delà de Mary Hooper

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La messagère de l'au-delà de Mary Hooper, Les Grandes Personnes, 2012, 239p.

 

J'avais repéré Mary Hooper chez Bianca il y a quelques mois. Depuis, elle était restée patiemment dans un coin de ma mémoire, jusqu'à ce que je découvre le titre d'aujourd'hui et Waterloo Necropolis dans une librairie d'occasion début février. Ni une ni deux, je n'ai pas hésité une seconde à sauter le pas de la découverte !

La messagère de l'au-delà s'inspire d'une histoire vraie qui défie les lois de l'imagination !

Dans l'Angleterre de 1650, une loi particulièrement odieuse permet d'accuser d'infanticide toute femme victime d'une fausse-couche, accouchant d'un enfant mort-né ou dont ce dernier décèderait de la mort subite du nourrisson. La malheureuse est alors présumée coupable tant que son innocence n'est pas prouvée. Évidemment, peu de nobles ont souffert de cette loi qui touchait surtout les femmes de basse condition.

C'est donc d'infanticide que se trouve accusée la toute jeune Anne Green, quatorze ans. Servante dans la maison du seigneur Thomas Reade, elle se laisse avoir par les promesses fallacieuses du jeune maître Geoffrey et s'en trouve enceinte ; l'enfant pourtant n'arrivera pas à terme et elle accouchera d'un petit être à peine formé et sans vie à six mois de grossesse. Anne Green pense enterrer l'enfant dans un coin du domaine et cacher tout cela au reste du personnel. Malheureusement, elle est découverte et Thomas Reade apprécie bien peu que la réputation de son petit-fils soit salie par Anne. Dès lors, elle est emprisonnée puis jugée coupable d'infanticide malgré le témoignage d'une sage-femme. Sa peine est la pendaison jusqu'à ce que mort s'en suive, puis son corps sera légué à la science pour être disséqué. Ce qui devait être le point final d'une existence bien douloureuse est pourtant le théâtre d'un évènement hors du commun : Anne Green, sur la table de dissection, cligne des paupières et donne des signes de vie ! Incroyable mais vrai : la jeune Anne Green a survécu à sa pendaison !

L'auteur raconte dans une mini-note finale ce qu'on sait de cette affaire aujourd'hui et les hypothèses qui permettent d'expliquer ce "miracle" ; probablement une sorte de cryogénisation du cerveau due au grand froid le jour de l'exécution qui aurait évité à celui-ci d'être privé d'oxygène.
Supposition scientifique mise à part, Mary Hooper souhaite imaginer toute cette histoire du point de vue de la principale intéressée. C'est donc dans la pénombre de son coma que nous la retrouvons au début du roman. Elle ne comprend pas, alors, ce qui lui arrive, elle espère voir bientôt le paradis et craint l'enfer et surtout, elle se rappelle tout ce qui l'a conduite dans cette situation. Parallèlement, un autre récit s'écrit entre les souvenirs d'Anne Green : celui des médecins qui, pensant pratiquer une dissection, constatent peu à peu les signes de vie et tentent de la sauver.

Au-delà des qualités éminemment romanesques de l'affaire dont s'inspire Mary Hooper, elle nous propose également une plongée fascinante dans l'Angleterre inique, précaire, sombre d'Oliver Cromwell. Une période historique que je ne connaissais absolument pas et qui m'a vivement intéressée. L'auteure fait preuve d'un passionnant souci du détail pour un texte de littérature ado et donne vraiment envie d'en connaître plus sur les faits et la période explorés. En outre, elle ne ménage pas son lecteur et certaines scènes sont décrites de manière tout à fait réaliste, notamment celle de l'accouchement d'Anne Green dans les latrines de la laiterie. Si celle-ci ne choquera certainement pas un lecteur adulte, elle fera probablement forte impression sur un 12-13 ans.

Cela dit et malgré mon âge autrement plus avancé que la cible visée, j'ai vraiment adoré ce livre. Je l'ai dévoré goulument et j'ai tout simplement hâte de découvrir le titre suivant présent dans ma PAL. Bien sûr, il faut avoir conscience qu'on lit de la littérature pour ados lorsqu'on attaque ce livre. Cela évitera d'en espérer plus que ce qu'il ne peut offrir. Pour ma part, il est évident que j'apprécierais à présent en lire une version "pour adulte" qui, tant qu'à faire, ne s'arrêterait pas au réveil d'Anne Green mais ferait aussi la part belle à son existence postérieure de "messagère de l'au-delà". Quelqu'un aurait-il l'inspiration de s'y coller ? Avis aux écrivains de talent !

 

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challenge melange des genres.jpgChallenge Le mélange des genres chez Miss Léo

1ere participation pour la catégorie "Roman jeunesse"

24/07/2013

Challenge Amérindiens : Bilan du 1er trimestre !

Comme il est de coutume sur la blogo, je vous propose un premier bilan du challenge amérindien lancé fin avril.

 

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Depuis lors, nous sommes 15 lectrices inscrites et je vous remercie de votre participation à cette thématique qui me tient particulièrement à coeur et que la littérature explore avec une grande richesse.

Mais sans plus de blah blah, voici les lectures proposées ces trois derniers mois :

 

Carlisle-t1-01.jpgCoccinelle nous parle d'Une moitié de Wasicun de Jean-François Chabas, un roman jeunesse paru tout récemment (en mai 2013) écrit par un français. Il raconte l'histoire d'un jeune sang-mêlé élevé chez les Blancs qui, à travers une énigme policière, découvrira la culture Sioux dont il est aussi issu.


Choco nous propose le tome 1 d'une série BD intitulé Carlisle de Seigneuret et Chevret Deighton qui emmène en Pennyslavie au tout début du XXeme et traite de cette épineuse question de l'éducation des indiens dont le credo était "tuer le sauvage pour sauver l'homme"... Une BD qui permet de découvrir une réalité historique dérangeante et trop méconnue.

Sharon nous fait découvrir deux polars teintés de culture amérindienne : Seuls les morts ne rêvent pas de Vidar Sundstol et La danse des chiens tonnerre de Kirk Mitchell et j'avoue que le mélange des genres a l'air très alléchant !

Canel nous propose trois découverte très différentes : Du sang dans les plumes de Joel Williams est le témoignage écrit en prison de sa jeunesse douloureuse de métis amérindien battu par son père. Cochon rouge d'Erik L'homme et Laurent Corvaisier développe les témoignages fictifs de colons et amérindiens au XIXe pour faire kuessipan.jpgcomprendre la colonisation aux plus jeunes. Enfin, le classique La perle de Steinbeck tire son récit d'un conte traditionnel mexicain et questionne la cupidité et la corruption.

Lucie, notre représentante de l'autre côté de l'Atlantique (héhé) chronique L'écorce de nos silences sur 3 courtes pièces autochtones et le roman contemporain de la jeune auteur innue Naomi Fontaine intitulé Kuessipan.

Enfin, nous sommes deux à vous avoir chroniqué l'excellent Chemin des âmes de Joseph Boyden
qui tresse habilement récit de combats de la 1ere guerre mondiale du côté canadien et histoire des indiens Crees. Par ici l'article de Lilly et par ici, le mien.

Je vous ai également parlé de l'avènement progressif du fusil dans la vie des Lakotas à la fin du XVIIIe à travers L'hiver du fer sacré de Joseph Marshal III.

 

J'espère que ces quelques liens vous inspireront et, en attendant le prochain bilan dans 3 mois, je vous souhaite d'excellentes lectures amérindiennes !

 

J'en profite pour vous faire passer le lien d'une série documentaire sur l'histoire de la colonisation américaine et le génocide américain. On va pas se le cacher : ça n'est pas ce qu'il y a de plus réjouissant mais c'est extrêment bien fait et surtout nécessaire. Voici la première vidéo ; toutes les autres sont également disponibles sur youtube.

02/01/2013

Nom d'un viking !

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Le marteau de Thor de Patrick Weber, ed. Gulf Stream, coll. Courants Noirs, 2009, 287p.

 

En l'an 850, en Scandinavie, un village attend le retour d'une expédition menée en terre irlandaise par Bjorn le Brave. A l'arrivée du langskip, tous font la macabre découverte d'un équipage décimé et le corps du chef a disparu. Son fils, Kern, est pourtant persuadé que son père est en vie : il a trouvé le matin même le marteau de Thor que son père portait toujours autour du cou sur son lit, comme un signe. Il décide donc de percer le mystère, malgré sa solitude et les difficultés qu'engendre le nouveau commandement d'Egill le Rusé - opportuniste et sans scrupule. D'autant que de nouveaux évènements viennent ternir un peu plus le tableau.

Un polar sauce viking pour ados, quelle bonne idée ! D'autant que le héros est précisément un adolescent, ce qui facilite l'adhésion du lectorat. Voilà de quoi leur faire découvrir de manière ludique une civilisation trop méconnue et pourtant passionnante.
L'histoire en elle-même est ma foi fort bien menée. L'auteur croque des personnages types et souvent mystérieux auxquels on s'attache d'emblée. Il a, en outre, eu l'intelligence de faire progresser l'intrigue avec suffisamment de suspens pour donner l'envie de poursuivre mais sans trop de rebondissements surréalistes pour ne pas desservir la période historique qui est, au fond, le véritable héros de l'histoire.  A ce propos, je salue un vrai souci de véracité historique. L'auteur utilise les termes viking précis : le plus flagrant étant la désignation du fameux bateau viking comme "langskip" et non "drakkar", considéré comme plus correct par les spécialistes. On trouve de plus en fin de livre un lexique et diverses notes explicatives sur les vikings. Un ouvrage qui ne vend donc pas du rêve et qui ne surfe pas sur un fantasme quelconque mais qui divertit tout en prenant soin d'instruire : n'est-ce pas, au fond, le projet de toute bonne littérature?

 

 

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Challenge Polar Historique

1ere lecture

 

 

 

 challenge petit bac 2013.jpgChallenge Petit Bac 2013

Catégorie Objet





 

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Ingmar le preux de Spiessert et Bourhis, ed. Dupuis, 48p (4 tomes)

 

Quelques mots puisque je suis dans la rubrique "viking" sur une BD en quatre tomes qui m'a bien fait rire : les aventures d'Ingmar, fils ainé d'un chef de clan, totalement couard et opportuniste. Aucun problème pour se mettre en valeur mais s'il peut, du même coup, ne pas trop en faire, c'est encore mieux. Il se plait à inventer des sagas en ce son nom mais est le dernier à se mouiller en mer, par exemple. Il sera pourtant amené à sortir un peu de son cocon douillet pour vivre quelques péripéties rocambolesques.
En le lisant, j'ai beaucoup pensé à  la BD Lincoln que j'avais déjà chroniquée ici. Le même genre de dessin dégingandé et le même genre d'anti-héros pétri de défauts avec lequel on rigole - cette BD-ci est tout de même moins ouvertement fendarde que Lincoln, il faut bien l'avouer mais je vous la recommande tout de même pour passer de forts bons moments.

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