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06/02/2012

Swap saisonnier : le retour ! Cette fois-ci, on s'inscrit pour le printemps !

 

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L'édition hivernale ayant été un franc succès et un grand plaisir pour tou(te)s, j'ouvre à présent les inscriptions de la nouvelle saison :

Le SWAP du Printemps !



Petit récap :


Timing et fonctionnement du SWAP :

- Les inscriptions (à envoyer sur swap.de.lhiver@gmail.com [ouais, je crée pas une nouvelle adresse pour chaque swap sinon, ça va être le bordel, on reprend donc la même que précédemment] avec votre nom, prénom, adresse postale et adresse blog (si vous avez)) sont ouvertes jusqu'au 21 février (soit deux semaines).

- Au fur et mesure des inscriptions, j'enverrai à chaque participant un questionnaire sur ses goûts littéraires mais pas que.

- A réception de tous les questionnaires seront constitués les binômes de choc dans la semaine qui suivra. J'enverrai alors à chacun le questionnaire de son binôme pour qu'il puisse y trouver l'inspiration nécessaire à la création de son colis surprise.

- A noter que vous pouvez, évidemment, arriver directement avec votre binôme si vous formez déjà un duo de choc avec quelqu'un ;)

- Vous aurez jusqu'au 21 mars, soit un mois supplémentaire pour vous amuser à sa constitution. Les colis devront ensuite être envoyés à votre binôme à compter de cette date (qui coincide, comme c'est étrange, avec le printemps.... Roooohhhh) histoire de bien commencer la saison. 

 

 

Le colis :

Il contiendra au minimum et en rapport avec le thème printanier (qu'il soit évoqué par le titre, la photo de couv', l'histoire, les couleurs, tout ça tout ça):

- 2 oeuvres littéraires

- 1 gourmandise

- 1 surprise autre que littéraire en rapport avec les hobbies/passions et autres intérêts divers et variés de votre binôme et selon vos envies.

Vous pouvez bien sûr vous amuser à grossir cette base de tout ce qu'il vous plaira!

 

Le SWAP étant basé sur le partage et l'envie de faire plaisir, cela fait partie du jeu de soigner l'emballage et les petites attentions !

Par contre, l'idée n'est vraiment pas de se ruiner donc il est tout à fait autorisé de se lâcher sur du fait-main ou sur des livres d'occasion (tant que ceux-ci sont en très bon état, parce que recevoir un cadeau en déliquescence, c'est pas génial)

 

 

 Le SWAP est ouvert aux bloggeurs littéraires et aux non-bloggeurs (mais dans ce cas précis, je limite aux personnes que je connais pour avoir l'assurance de leur sérieux)

 

 

 

Voilà, à vos participations pour les inspirés!

 

09:00 Publié dans Swap | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : swap, printemps

02/02/2012

Narayama de Shichirô Fukazawa

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Narayama de Shichirô Fukazawa, traduit du japonais par Bernard Franck, Gallimard, 1956 / Folio, 152p.

 

 

Cette nouvelle s'apparente aux contes initiatiques que l'on découvre aux coins du feu de la bouche des aînés. La langue est simple, le déroulement implacable et l'univers semble immuable. Les pages se tournent avec la régularité des choses nécessaires et l'on suit ce petit récit de pas grand chose nous délivrer bien des enseignements. D'où que viennent ces récits et quelle que soit l'emprunte culturelle qu'ils véhiculent, ils semblent tous être puisés à la même source : celle de l'humanité.

Dans les tréfonds de la montagne japonaise, en un temps qui ne se dit pas et qui pourrait bien être toujours, survit une société rudimentaire dont les règles s'articulent autour de leur principale angoisse, la faim. Là-bas, même le riz est luxe. C'est donc à travers le spectre de la faim que tout s'ordonne. C'est pour ne pas être traitée de goulue insatiable qu'O Rin, matriarche d'une des familles du village, tente inlassablement de se casser les dents. C'est pour avoir volé de la nourriture que des envies de meurtres s'érigent contre la famille de la maison qu'y pleut. Et c'est au nom de la nourriture que les anciens, lorsqu'ils entrent dans leur soixante-dixième année, effectue un pélerinage à la montagne de Narayama. Développé innocemment tout au long du récit comme un aboutissement spirituel, il s'agit, en fait, d'un suicide consenti puisqu'aucun ancien n'en revient jamais. Assis sur une modeste natte en méditation, ils attendent de rencontrer le dieu de la montagne - ils attendent la mort. Est alors considérée comme une chance l'apparition de la neige qui leur évitera une trop longue agonie dans la faim et la soif. C'est donc au nom de la faim que toute une société envoie avec le plus grand naturel les anciens devenus "inutiles" se sacrifier.

Il y a quelque chose de scandaleux dans cette progression inéluctable vers une mort imposée. On y verra, bien sûr une critique sociétale virulente sous les abords trompeurs de l'écriture blanche. Néanmoins, il me semble que ce texte peut aussi questionner notre animalité - on rencontre chez d'autres espèces cette mise à l'écart macabre des vieux membres d'un troupeau ou d'une meute pour continuer d'avancer.
On notera aussi l'emprunte bouddhiste, suggérée par le traducteur en préface et qui éclaire effectivement le contexte spirituel dans lequel s'inscrit ce récit et donc, sa manière de le lire. Car, n'oublions pas, il est question du karma et des réincarnations dans le bouddhisme. De fait, les deux morts à la fin du récit évoquent ce point : O Rin, matriarche pleine d'abnégation, meurt entourée de neige immaculée, tandis que le vieux Mata-San connu pour son avarice, est jeté dans la vallée au dessus de laquelle s'élève une bruyante nuée de corbeaux.
Comme si les lignes semblaient dire à demi-mot qu'au-delà des défisciences sociétales des hommes, la roue éternelle de la vie ne cesse de tourner.

 

 

Merci à Charline pour ce petit bijou qu'elle avait glissé dans mon colis de swap hivernal.

 

 

japon,pélerinage,chanson,narayama,mort,faim,nourriture,loi,sacrifice,suicide,familleChallenge Dragon 2012

1/5 pour les livres

 

 

 

 

 

 

 


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02/01/2012

Neige de Maxence Fermine

 

 

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Neige de Maxence Fermine, Arléa, 1999 / Points 2001, 80 et quelques pages

 

Tandis que Yuko doit choisir sa voie entre la prêtrise et la guerre, il découvre la neige. Cette rencontre sera révélation et inspiration ; Yuko sera poète et, grâce à l'art du Haïku, ne cessera de dire la neige, son éclatante simplicité et la quintessence de sa paix. Sur le chemin de cette entreprise, il fera deux rencontres déterminantes : celle d'une femme mystérieuse en son cercueil de glace, et celle de Sôseki, maître incontesté du haïku dont il magnifiait la poésie, la peinture, la musique, la calligraphie et la danse.

A l'image du haïku, voici un petit livre très court, très simple et dansant. Il croque la destinée de ce jeune japonais du XIXe siècle, hâppé par la beauté d'un élément qui semble renfermer tous les autres et les sublime - puis par la beauté d'une femme funambule, elle-même Neige. Au fond, ce petit livre est une sorte de boucle, de condensé, de miroir occidental du haïku : Funambule est le poète qui écrit la neige qui est la vie. 

Une délicieuse parenthèse zen à la lumière d'une petite lampe. J'aimerais avec joie m'y reporter de temps à autre pour puiser un peu d'essentiel lorsque trop d'éléments du quotidien nous parasitent.

 

Merci au passage à Audrey, qui a eu l'excellente idée d'offrir cet ouvrage à Clara pour le swap de l'hiver et merci à Clara de me l'avoir prêté pendant mon séjour chez elle : Vive le fil rouge des bouquins !

 

Douces fêtes de fins d'année à vous tous !

 

*

Extrait : 

 

"C'était cela, un haïku.
Quelque chose de limpide. De spontané. De familier. Et d'une subtile ou prosaïque beauté.
Cela n'évoquait pas grand chose pour le commun des mortels. Mais pour une âme poétique, c'était comme une passerelle vers la lumière divine. Une passerelle vers la lumière blanche des anges."