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07/04/2012

Les colis du SWAP du Printemps, Part I

Bonjour à tous !

Les colis se faisant un peu attendre cette saison, je vais vous les donner à voir en deux articles différents histoire de ne pas trop vous faire attendre !

Pour l'instant, c'est une très chouette session, pleine de belles attentions et d'inspirations de lectures, héhé !

 

champs_de_coquelicots_mamie_nova.jpg

 

Place aux photos :

 

Le colis de Julie, envoyé parmi les premiers par Chloé :

 

Colis Zum.JPG

"Les Fleurs du mal de Baudelaire et Le chant des secrets de Tamara McKinley,

un paquet de chocolats,

des stickers,

une lettre sympathique,

une chanson,

et des post-it pour commenter tout ça! "

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le colis de Nina, envoyé par Anis


Colis Nina 2.JPGUne jolie carte aux couleurs printanières,

Un livre blanc illustré de chats,

Lorsque je suis déprimée d'Eleonore Zuber, Désirs et réalités de Nancy Huston et Je me souviens de Zeina Abirachid,

Une boîte de chocolats,

et un recueil de cartes postales japonaises

"Merci Anis pour avoir confectionné avec autant de soins ce colis. Je suis profondemment touchée par ce colis réalisé avec beaucoup de finesse et d'originalité."

 

 

 

Le colis d'Anis, envoyé par Nina

 

Colis Anis.JPGSido de Colette, Du rouge aux lèvres - Haïkus de japonaises et Tom, petit Tom, tout petit homme Tom de Barbara Constantine, 

du thé Margaret hope first's flush, des gourmandises,

des marque-pages,

et des jolis carnets :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le colis de Clara, ma binômette !

 

Dedans, j'ai glissé :

 

photo colis Clara 2.JPGGrand bal de printemps de Prévert, Printemps au prater de Zweig, Neige de printemps de Yukio Mishima et Ce que je sais de Vera Candida de Véronique Ovaldé,

du thé au coquelicot et des M&M's,

des graines de mini-tournesols et un livre sur les huilles essentielles,

le tout avec une petite carte fleurie :)

 

 

 

 

 

 

 

 

Suite au prochain numéro !

09:00 Publié dans Swap | Lien permanent | Commentaires (4)

05/04/2012

1984 de George Orwell

george_orwell_1984_roman_novel_lorin_maazel_4.jpg

1984 de George Orwell, 1949, 400p.

 

Big Brother vous regarde, partout, tout le temps. Si vous parlez dans votre sommeil, vous en payerez les conséquences. Si vous sourcillez bizarrement, si vous n'êtes pas en transe pendant les deux minutes de la Haine et plus encore, si vous tombez amoureux, vous en payerez les conséquences. A titre individuel, vous n'êtes rien, ne l'oubliez jamais.
C'est dans ce monde là que vit Winston Smith, employé gris et anonyme du Parti pour qui il falsifie (mais bien sûr, il n'est pas question d'employer ce terme) un certain nombre de documents. Il s'agit de donner l'illusion que tout a toujours existé et que Big Brother est maître suprême en toute chose. Malgré son manque de conviction, il donne le change et fait ce qu'on lui dit. Malgré tout, il achète en parallèle un vieux cahier blanc et commence à y rédiger quelques pensées séditieuses, planqué dans un recoin sombre et inaccessible au télécran espion de son appartement.
Et puis advient Julia, avec qui il va commettre bien des fautes : celle d'avoir des sentiments, du plaisir physique, et celle de croire qu'il pourrait être possible d'échapper à Big Brother. Or, nul n'échappe à Big Brother : sur cette question, aucun espoir n'est permis.


Peu originale sur mon immédiat ressenti de lecture, je dirais que ce livre est tout simplement terrifiant parce qu'incroyablement lucide, visionnaire et pessimiste.
Orwell le rédigea à une époque marquée par la montée en puissance des régimes totalitaires et il y a bien sûr à en voir dans ces pages une dénonciation virulente (comment ne pas penser à Staline lorsqu'il évoque les bonnes moustaches de Big Brother ?). Mais au delà de cette évidente critique acerbe, Orwell nous invite à une réflexion sur l'Homme et ses aspects les plus sombres.
Deux éléments principaux me semblent ici fustigés :
Premièrement, cette soif destructrice de pouvoir qui anime les dirigeants, poussée jusqu'à la bestialité de la torture. A force de ne plus considérer l'autre comme son semblable mais comme un non-être, eux-mêmes apparaissent totalement déshumanisés. Aveuglés par l'ambition, rien ne saurait s'y opposer - ni la révolte, ni la raison, ni la science, ni les arts, ni les pensées. Tout est détruit - seul reste le pouvoir despotique et son corollaire suprême, la haine.
Le second élément de critique est cette extraordinaire capacité qu'à l'Homme à se déresponsabiliser, à abdiquer volontairement et consciemment de sa liberté au profit d'un tiers pour jouir du confort de l'esclavage. Comment ne pas lire dans ses lignes que la majorité de la population d'Océania est consentente ?! Heureusement appauvri de toute capacité de pensée - même le langage s'appauvrit pour que les pensées séditieuses ne puissent plus être formulées - l'Homme évolue telle une enveloppe décérébrée. Les prolétaires eux-mêmes, soumis à moins de pression mais aussi bien moins considérés, ne se soulèvent pas. Il est dit pourtant à bien des reprises que leur nombre suffirait à renverser le Parti si seulement ils avaient en eux l'once d'une envie de révolte, l'once d'une pensée active. Mais non, chacun se complait dans une étourdissante médiocrité.
Ce sont bien ces points de réflexions qui apparaissent terrifiants parce qu'il offrent la vision sans fard de ce que peut être l'Homme et surtout, de ce vers quoi notre siècle tend dangereusement à force d'abrutissement volontaire.

Plus que jamais ce livre est à relire et à méditer. Il n'est certainement pas à considérer comme un gentil classique de SF à lire entre 15 et 18 ans pour se faire une culture littéraire qui se remplira progressivement d'autres livres et qu'on oubliera. 1984 doit être sorti des étagères, dépoussiéré et médité profondément. Il est l'électrochoc nécessaire pour nous rappeler quelques-uns de nos devoirs essentiels pour ne pas tomber aussi bas : l'amour, la conscience de soi, l'accès à la connaissance et à la culture (mais la vraie hein, pas le bourrage de crâne lamentable qu'on voit trop souvent dans trop d'institutions), l'esprit critique et surtout, surtout nom de Dieu, la responsabilité (non, il n'y a pas de bouc émissaire extérieur idéal, il y a nous et juste nous)

 

 

Logo-challenge-gilmore-girls-Karine.jpgChallenge Gilmore Girls

3/3

 

 

 

 

 

 

Classique-final-4.jpgChallenge Un classique par mois

Avril 2012






Challenge les 100 livres.jpgChallenge "Les 100 livres qu'il faut avois lus" chez Bianca
Billet rétroactif 1

02/04/2012

Dernier rapport sur les miracles à Little No Horse de Louise Erdrich

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Dernier rapport sur les miracles à Little No Horse de Louise Erdrich, traduit de l'américain par Isabelle Reinharez, ed. Albin Michel, 2003 / Le livre de poche, 2009, 530p.

 

Réserve indienne de Little No Horse, Dakota du Nord. Le très vieux père Damien, témoin de vie des Ojibwés depuis le début du XXe siècle, pourvoyeur d'amour et d'une foi plus universelle que catholique, n'a jamais cessé d'écrire au Pape. Dans ces nombreuses missives, il a consigné tous les évènements "ordinaires et extraordinaires" du quotidien de la réserve ainsi que ces interrogations mais n'a jamais reçu aucune réponse. Jusqu'au jour où, à l'aube de sa vie, il reçoit la visite du père Jude Miller, en mission d'étude pour la sanctification de soeur Leopolda. A partir de leurs entretiens, et surtout de leur non-dits, va se dérouler sous nos yeux une série de mystères délicats comme autant de pétales qui s'effeuillent.

Etonnant roman fleuve que voilà qui ballotte mais surtout ravit le coeur du lecteur. L'histoire incroyable de Little No Horse se déploie en longues ramifications poétiques aussi savoureuses que complexes tant se joue une multitude de détails et de personnages. C'est vrai, il n'est pas du bois des romans facilement lus et oubliés mais tient plutôt de ces pages magnifiques et fouillées que l'on égraine avec lenteur jour après jour. Louise Erdrich compose la symphonie d'un univers lumineux où l'amour, coeur vivant du propos, est servi par une langue musicale aux accents divins.

Eblouissant travail d'écrivain, ce roman brasse l'émotion et la vie à pleins mots, et transcende toutes ces notions qui trouvent enfin ici un sens, bien loin des dogmes sclérosants : L'abnégation, le pardon, la rédemption, l'amour. Comme dit si bien le père Damien : Qu'est donc la totalité de notre existence sinon le bruit d'un amour effroyable ?

 

*

 

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