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10/05/2018

Un printemps à Edimbourg, part. I : Promenons-nous avec Harry

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Mettre le pied dans le centre historique d'Edimbourg, ce qu'on appelle la Old Town, c'est tout bonnement débarquer dans le chemin de traverse - J.K. Rowling ne risquait pas de nous enfumer sur sa source d'inspiration. Tout n'est que vieilles pierres, devantures colorées absolument british et brouillard. Parce que oui, au risque de vexer certains écossais, le brouillard, ici, n'est pas une légende : on peut y aller à la machette (tu m'étonnes que certains y voient des monstres !).

Commençons d'ailleurs en sa compagnie, tout en haut du Royal Mile, cette fameuse enfilade de rues qui descend jusqu'à Holyrood Palace (Édimbourg est fort vallonné. Toi qui pénètres en ces lieux, munis-toi de chaussures confortables et prépare-toi à te faire le cuissot pour l'été) et qui s'affuble de ce joli surnom car il est l'itinéraire officiel du souverain britannique lorsqu'il visite la capitale écossaise. Tout en haut de ce Royal Mile, donc, le fameux château d'Edimbourg. LE château-fort par excellence, sorte de Tardis médiéval que l'on n'a fait que deviner, dans un premier temps - Merci, Brouillard (je ne retouche pas la photo : il faut que tu voies ça de tes propres yeux). 

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Oublie toute idée de visiter ici une demeure royale toute de pièces richement décorées (je te montrerai cela en un autre lieu). Il s'agit du château-fort par excellence, disais-je, et extraordinairement bien conservé - fouler du pied la basse et la haute-cour ; admirer la vue imprenable sur la ville que percent de leur visée quelques canons : quelle expérience insolite et grisante. Ainsi, le maître mot de cette bâtisse impressionnante, c'est la guerre.

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(oui, la photo est moche ; c'est raccord avec le temps. Il fallait quand même que tu vois le château qui se cache sous la brume)

Pour immerger le visiteur dans cette optique belliqueuse, tout ce qui a été aménagé dans l'enceinte des remparts que voilà s'y rapporte : le musée écossais de la guerre - où l'on découvre avec un petit sourire en coin la délicieuse propension britannique à ne parler QUE de ses plus éclatantes victoires, faut quand même pas déconner, et où l'on admire de fort belles pièces d'armement -, les prisons de guerre - où l'on pourra constater la sacrée évolution dans les conditions de détention militaire entre le XVIIIème et l'époque victorienne (on passe du bouge collectif insalubre à l'eau courante dans des cellules individuelles. C'est pas Byzance mais c'est mieux que rien), le mémorial de guerre, la sainte-chapelle, le trésor de la couronne écossaise - avec la fameuse pierre du destin restituée dernièrement - et la salle d'armes qui donne envie de se mettre à l'escrime avant d'aller ripailler quelques cuisses de poulet bien grasses. 

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Pour digérer, rien de tel que de descendre Victoria Street (tu te rappelles qu'on était juste au dessus), petite rue charmante qui tournicote jusqu'à Grassmarket (où tu pourras pousser la porte d'un charmant petit magasin de fossiles et pierres semi-précieuses, Mr wood's fossils). Victoria Street est réputée pour avoir inspiré le chemin de traverse (pour de vrai, cette fois-ci, ce n'est pas juste une impression), alors forcément, s'y trouve la plus grosse concentration de magasins Harry Potter de la ville et visiblement, à Édimbourg, on ne déconne pas avec ça. Certains magasins, dont le Museum Context, font de leurs boutiques de véritables reconstitutions de l'univers de la saga. C'est assez impressionnant. C'est assez magique surtout. Et ça remplit pleinement son office de te donner envie de craquer instantanément le PIB du Burkina Faso. 

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Nous avons poursuivi ainsi jusqu'au Greyfriars Cemetery qui respire l'époque victorienne à plein nez. De nombreuses visites sont proposées, parfois même la nuit, pour déambuler en écoutant des histoires de fantômes ou aider les visiteurs à repérer les fameuses tombes sur lesquelles J.K. Rowling a piqué quelques noms pour ses romans -  il paraît qu'on peut ainsi croiser le professeur McGonagall. On a préféré se balader par nous-mêmes, à l'impro. Le lieu dégage une atmosphère tellement propice à l'imagination que mieux vaut se raconter sa propre histoire. 

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En plus, en sortant, tu pourras tomber sur Greyfriars Bobby : la superstition veut que lui toucher le museau porte chance. On est tombé dessus un vendredi 13, c'était doublement banco.

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Juste en face, se trouve le Musée National d'Ecosse. Il renferme une collection extrêmement diversifiée qui va de l'histoire naturelle aux arts déco en passant par toute l'histoire de l'Ecosse. Nous n'avions pas prévu de le faire mais le temps écossais bien pourri en a décidé autrement (le brouillard tout seul, passe encore, mais quand il s'associe à la pluie continue, rien ne va plus, faites vos jeux. Dans ces cas-là, le musée est ton ami) et on n'a pas été déçu. C'est dans cette même rue (George quelque chose, perpendiculaire au Royal Mile, tu retrouveras facilement), qu'on a déniché fortuitement (si, si, je t'assure) The Elephant House, le café dans lequel J.K. Rowling... Bref, tu connais la suite. Pris par l'élan du hasard, on a envisagé brièvement la possibilité d'aller y prendre un thé jusqu'à ce qu'on s'aperçoive que c'était pété de touristes et que l'intérieur n'avait rien de spécialement attrayant. Du coup, on a passé notre chemin et achevé, par la même occasion, notre promenade de Potterhead (mais pas que) dans Édimbourg. Fort heureusement, cette merveilleuse ville a encore bien d'autres délices à offrir... que je garde pour plus tard... 

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To be continued. 

PS : en cadeau bonus avant de te laisser filer, le meilleur frontispice de bibliothèque du monde. Que la lumière soit ! 

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31/12/2017

Au revoir à l'une, salut à l'autre*

Le miracle de l'instant, l'éternité de ce qui va mourir.

Gaëlle Nohant

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Tiens, 2017

Tandis que le bilan que voilà est censé être littéraire, je dois avouer que là, tout de suite, ce qui me vient à l'esprit à brûle pourpoint n'a rien de littéraire... 

A vrai dire, je pense d'abord à mes chats*, et particulièrement à celle qui nous a quittés tout début novembre, Nina dite affectueusement le vieux slip. Elle était antédiluvienne, ne nous mentons pas, et elle n'était pas chez nous depuis très longtemps, ayant préféré courir les montagnes savoyardes en toute liberté les vingt premières années de sa vie. Nous n'aurons été que sa maison de retraire mais, comme tout personnel soignant qui se respecte, nous nous sommes attachés à elle au fil des mois. Aussi, mes premières pensées volent vers elle au moment de tourner cette page 2017. 

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Je pense aussi forcément aux deux nouvelles débarquées en juillet, Comète et Galatée, qui remplissent mon quotidien de câlins et d'espièglerie. Je ne peux que souhaiter, avant de clore le chapitre félin, de ne plus jamais avoir à récupérer qui que ce soit salement accidenté au bord de la route... J'ai eu beaucoup de chance cette année de parvenir à sauver mes trois blessées et je n'ose imaginer que le vent tourne un jour sur cette question-là...
*Coucou, j'ai 95 ans.

bilan,bilan2017,2017,lectures,roman,poésie,littérature ado,classiques,voeux,bonne annéeDans un autre domaine, je retiens l'heureuse concrétisation de quelques envies de voyages qui me trottaient dans la tête depuis un bout de temps : Amsterdam au printemps et Vienne en automne (part I et II). Deux villes différentes et si dépaysantes chacune à leur manière. J'ai évidemment déjà quelques idées d'ailleurs pour 2018. L'avenir décidera dans quelle direction penchera la boussole ! 

Le contour de mes os était bordé de noir. J’étais une balise. D’un bout à l’autre de la nuit je ne cessai de palpiter, rappelant à moi les uns ou les autres.
Louise Erdrich

Mais revenons donc aux livres ! 

Je sens que le cap des six ans du blog commence à peser. J'ai toujours envie d'écrire sur mes lectures mais les livres s'accumulent de plus en plus en attendant d'être chroniqués. Je n'ai pas même l'excuse du travail par dessus la jambe pour expliquer cette lenteur à la tâche. Clairement, il y a un creux de vague. La plupart des blogs que je suivais dans les premières années sont éteints ou pas loin de l'être et je ne trouve pas vraiment de motivation pour aller découvrir d'autres univers. De manière générale, je dois reconnaître que je parcours de moins en moins régulièrement les blogs, me limitant à quelques lieux aimés une fois ou deux par semaine grand max. Les commentaires, aussi, sont de moins en moins présents ; un dommage collatéral de tout le reste sans doute. J'ai la sensation que la vive émulation littéraire que j'ai pu ressentir et apprécier sur la blogosphère dans les jeunes années du blog s'amenuise doucement. Suis-je la seule à ressentir cela ?

Liminaire l'ombre.jpgAutre dommage collatéral de cette baisse de régime : la raréfaction de certains genres littéraires dans mes chroniques.
L'élan passionné pour donner plus de visibilité à la poésie en dialogue avec les arts, formulé dans le bilan 2015, n'aura pas duré bien longtemps. Je ne totalise que 4 rendez-vous poétiques cette année, et aucun entre avril et octobre ! Ça se passe de commentaires ! Il faut dire qu'en matière de poésie, j'aime me limiter aux coups de cœur, or, dans ce genre comme dans tout autre, la médiocrité (pour rester polie) gagne de plus en plus de terrain, même sous la plume de grands noms qui ont pignon sur rue (spéciale dédicace à Laurent Gaudé et Mahmoud Darwich qui décrochent le pompon cette année), et je n'ai aucune envie de perdre du temps à en faire cas.  

Je me dois, néanmoins, de faire une place de choix dans mon bilan à LA découverte poétique de 2017 : le poète belge Harry Szpilmann et son recueil Liminaire l'ombre chez Le Taillis Pré. Franchement, pour paraphraser le poète, s'il ne devait en rester qu'un, ce serait celui-là. Je ne vous dis pas comme il me tarde de découvrir son nouveau recueil, Petite suite désertique, paru en décembre chez Le Coudrier (quand les librairies de ma région l'auront enfin dans leur base de données pour pouvoir le commander quoi #parcoursducombattant)

Danser, écrire ou maintenir sa flamme à flot
            à la suture de toute lumière.

Harry Szpilmann

Autre genre qui déserte mes modestes pénates : la BD. Pourtant, je me suis remise à en lire plus activement cette année, mais de la même façon qu'en poésie, je commence doucement à me limiter aux chroniques de coups de cœur, pour une bête question pratique. Honnêtement, les BD se lisent trop vite. Si je devais écrire sur tout ce que je lis (et je n'en lis pas des tonnes hein), j'aurais une tour de Pise sur le bureau en attente de chroniques. Bref, trop de contrainte au rendement tue le plaisir. 
De cette année, je retiens particulièrement deux titres à forte teneur animale. Le drôlissime Grand méchant renard de Benjamin Renner qui m'a fait mourir de rire et l'univers un poil gothique (mais un poil seulement) des Histoires de chats de Guillaume Bianco, indispensable à tous les amoureux des chats qui passeraient par ici ! 

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Le garçon.jpgDu côté du roman, puisque c'est tout de même la plus grosse tranche de chroniques du blog, 2017 aura été l'occasion de premières rencontres mémorables !
Chez les contemporains, c'est Marcus Malte qui me saute premièrement à l'esprit avec Le Garçon, cette extraordinaire vie inclassable où le merveilleux se frotte à la rudesse du quotidien et à la violence de la guerre. Une poésie aussi brillante que détonante à lire absolument.  Dans une version moins fictive, j'ai passé un excellent moment de lecture aux côtés de Gaëlle Nohant et de son Robert Desnos libre par excellence dans Légende d'un dormeur éveillé.  
Du côté des classiques, c'est encore une vie, et une vie encore extraordinaire qui plus est, qui m'a accompagnée tout le mois d'août : celle du Comte du Monte-Cristo d'Alexandre Dumas. Si le style de l'auteur ne m'a pas conquise sans réserve, force est de constater que ce Comte est de ces romans que l'on n'oublie pas. Grandiloquent et parfois invraisemblable certes, romantique en un mot, mais aussi d'une inventivité folle, et particulièrement addictif : c'est la parfaite lecture de vacances. 

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Le livre de perle.jpgEnfin, j'ai frayé aussi dans quelques contrées plus magiques... En littérature jeunesse, mon gros coup de cœur est indéniablement pour Timothée de Fombelle dont j'ai adoré Le livre de Perle. Quel bonheur de soulever parfois le voile de la réalité pour s'en aller à saut et à gambade au pays de l'imaginaire - tout cela, évidemment, pour révéler un peu mieux la dite-réalité. Tout est affaire de contre-points habilement menés et de Fombelle, à ce jeu-là, est maître incontesté (et mon avis en demi-teinte sur son dernier titre n'y change rien). 

Elle porta son verre à ses lèvres. Elle but. Elle écouta. Elle entendait les mots d'une syllabe couler et rejoindre la boue. Elle s'assoupit, dodelinant de la tête. La boue devenait fertile. Les mots s'élevaient au-dessus de l'attelage silencieux des bœufs intolérablement chargés, avançant lentement dans la boue. C'étaient des mots dénués de sens. Des mots merveilleux.

Virginia Woolf

Parmi les belles relations déjà initiées et délicieusement poursuivies en 2017, j'ai enfin fini de découvrir l'oeuvre romanesque de Virginia Woolf avec Entre les actes où théâtre et poésie de mêlent de façon étonnante  - il me reste, maintenant, à tout relire encore et encore ; j'ai retrouvé avec bonheur les frasques de Lila et Lenù dans Le nouveau nom d'Elena Ferrante, tome que j'ai encore préféré au précédent et dont j'attends la suite en poche avec impatience ; et j'ai enchaîné avec un nouveau Jane Austen, le célèbre Raison et sentiments, qui me permet, décidément, d'aimer l'auteure de plus en plus à force de m'aguerrir à sa subtilité ironique sans pareille. 

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C'est un temps de mue. Corps et âme. Les poils chassent le duvet et la lucidité déchire de ses griffes acérées le voile de l'innocence - et la voilà qui pointe à travers les lambeaux son triste museau d'huissier. On peut en prendre le pari, assis le soir le regard dans le feu et les lèvres qui ânonnent en silence. C'est un temps où le garçon commence à entrevoir de quoi pourrait bien être, hélas, constituée l'existence : nombre de ravages et quelques ravissements.

Marcus Malte

 

Salut, 2018 !

Finalement, quand on fait le compte, il ne reste pas tant de souvenirs d'une année de lecture... J'aime décidément cet exercice : c'est là qu'on s'aperçoit de ce qui nous a vraiment marqués. Et certains titres que j'avais notés comme coup de cœur à l'époque sont finalement passés à la trappe de ce bilan. C'est la dure loi de la mémoire. 

Pour 2018, j'espère ne pas m'essouffler, tout simplement. Que perdure l'esprit de partage qui rend le fait de bloguer si intéressant. En somme, comme je le souhaitais l'an dernier à la même date : entretenir la flamme, continuer à prendre du plaisir et pétiller toujours plus à l'idée d'ouvrir un nouveau livre. A ce propos, je remercie tous ceux qui ont participé activement à grossir ma PAL par quelques présents judicieusement choisis pour Noël. Il me tarde de les découvrir ! 

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Je vous souhaite à tous une excellente année 2018. Qu'elle ne soit que folie, émulation, douceur ou, comme disait le poète (pas celui de tout à l'heure, l'autre), luxe, calme et volupté.  

Abolissons tous les filtres qui nous empêchent de jouir pleinement et véritablement de l'hic et nunc.

Elena Ferrante

 

04/11/2017

Un automne à Vienne, part II. : Art et Histoire

(Previously, in Part I.)

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Gloriette au palais Schönbrunn

On va être clairs : la plupart des lieux à visiter, estampillés incontournables sur les guides touristiques et autres blogs voyages, le sont effectivement. Vous pouvez cependant rayer instamment de vos prévisions la maison de Mozart, proche de la Cathédrale St Etienne. L'inintérêt de ce lieu vide, uniquement constitué de panneaux de fac-similés, et dans lequel on se retrouve à déambuler l'oreille vissée à un audioguide bavard (qui ne fait pas oublier le vide des expositions mais l'exacerbe au contraire) est tellement flagrant que je ne comprends pas comment j'ai pu lire autant d'avis positifs sur ce lieu. Vous pouvez tout aussi bien rester à la maison et lire une biographie du compositeur avec son Requiem en fond sonore : vous en apprendrez bien plus pour moins cher. 

Vous pouvez par contre vous lancer sans crainte dans un pélerinage Sissi, à condition d'arriver à l'ouverture de Schönbrunn et du palais Hofburg. Vous vous éviterez ainsi la déception de ne jeter que quelques coups d’œil entre deux touristes inopportuns sur les lieux dont vous avez tant rêvé. Nous sommes arrivées à Schönbrunn une heure après l'ouverture, et c'était déjà trop tard (je n'ose imaginer les tranches horaires plus tardives). Si ce palais fait beaucoup penser à Versailles par son architecture (à ceci près qu'il est jaune et vert, ce que les photos rendent rarement avec justice. Quelle surprise, dès lors, de le découvrir en vrai !), il n'en a pas du tout la taille. Ce qui est valable pour l'ensemble l'est, a fortiori, pour chaque pièce, dont les dimensions nécessitent peu de foule pour être appréciées. La joie de fouler le sol de ce splendide palais est évidemment présente, et les jardins se goûtent avec calme et sérénité (n'hésitez pas à crapahuter jusqu'à Gloriette afin d'admirer une vue panoramique sur le palais et une partie de Vienne), mais très sincèrement, trop de monde gâche une partie de la fête. Seulement quelques jours après ma visite, je m'aperçois que le nombre de touristes est ce qui m'a le plus marquée ; à égalité tout de même avec la découverte qu'il n'y a nulle cheminée dans ce palais (ni dans Hofburg d'ailleurs) : Marie-Thérèse avait déjà compris l'efficacité du poêle à bois ! 

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Pour la petite histoire, on attribue le nom du domaine à l'empereur Matthias (XVI-XVIIème siècle) après sa découverte d'une fontaine naturelle (schöner Brunnen = belle fontaine)

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Inutile de dire qu'on est arrivé le plus tôt possible au palais Hofburg ! Nous nous sommes ainsi délectées des trois lieux offerts à la visite avec notre billet (et il n'y a qu'un sens de circulation, vous ne pouvez donc pas aller et venir comme bon vous semble - spéciale dédicace à Ikea). Contre toute attente, même le musée de l'argenterie par lequel commence la visite nous a stupéfiées. Les collections sont impressionnantes à tout point de vue. C'est en observant une fourchette plusieurs minutes sans voir le temps passer qu'on réalise qu'il n'y a pas de petit détail au regard de l'Histoire... Quant au reste (le musée Sissi et les appartements impériaux), je vous passe mes couinements dignes d'une souris devant un kilo de Beaufort face aux robes, aux effets personnels et aux plus célèbres tableaux de Sissi. Les appartements impériaux sont par ailleurs d'une grande beauté (c'est-à-dire point trop clinquante, esprit germanique toujours) et la visite est agencée de telle façon que l'on se représente exactement la circulation qui devait s'opérer entre et dans les appartements de François-Joseph et d'Elisabeth. Ce lieu réussit donc le pari un peu fou de séduire autant la gamine qui a longtemps fantasmé que l'adulte qui s'est depuis renseignée. Banco sur tous les plans ! Merci Hofburg pour ce voyage total. 

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Salle de conférence de l'empereur

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Chambre à coucher de l'impératrice - A noter que François-Joseph et Sissi dormaient tous deux dans des lits très simples en fer et bois. 

Sortant d'ici, vous vous devez d'aller prendre un chocolat chez Demel, le fournisseur historique de Sissi en pâtisseries (qui était fort gourmande, au passage) et l'un des plus grands cafés viennois. Ce chocolat fut réellement une expérience gustative orgasmique, en plus d'être l'occasion pour moi de goûter quelque chose de typique (si tu as souris en lisant ça, c'est qu'on est sur la même longueur d'onde ♥), le Sachertorte, gâteau autrichien à base de chocolat (encore - parce que, quand on aime, on ne compte pas). Et si jamais vous avez des doutes sur la véritable qualité des produits à la carte, vous pouvez observer au rez-de-chaussée les pâtissiers au travail (comme cela se pratique de plus en plus dans tous les bons salons de thé/pâtisseries bobo).

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Artistiquement parlant, tenter de tout voir est une gageure et serait prendre le risque de se dégoûter. Nous avons joué la carte du raisonnable pour trois jours seulement sur place avec deux musées aux collections réputées. Le Palais du Belvédère tout d'abord qui expose, certes, Le Baiser de Klimt, mais pas seulement. les collections embrassent le Moyen-Âge, représenté à travers une série de peintures sublimes, et la première moitié du XXème siècle. On croisera ainsi au détour des galeries Le Napoléon franchissant le Grand-Saint-Bernard de David, quelques romantiques dont Caspar David Friedrich, et d'autres grands sécessionnistes viennois dont Schiele ou Kokoschka, le tout dans un écrin baroque à couper le souffle. Honnêtement, on s'est autant délecté des œuvres aux murs que des murs eux-mêmes et c'est suffisamment rare pour être noté. 

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Vient le Musée Léopold ensuite, radicalement différent : construit tout récemment dans le MuseumsQuartier (je n'ai pas besoin de traduire sur ce coup-là, je pense), il s'agit d'un gros cube tout ce qu'il y a de plus contemporain. Beaucoup moins de cachet donc, mais on peut lui reconnaître l'avantage d'avoir été conçu pour mettre en valeur les œuvres exposées, dont la plus importante collection de tableaux d'Egon Schiele au monde, rien que ça. Le recul et la disposition étaient parfaits ; on en a pris plein les yeux. Les sécessionnistes sont décidément saisissants. Au passage, on a croisé quelques meubles de l'époque. Que n'ai-je les moyens de meubler ma maison de la sorte, que diantre ?!

Et voilà que mon escapade s'arrête déjà ! Une chose est sûre : j'y retournerai ! A Vienne, bien sûr, mais plus largement en Autriche. Je réalise que le pays entier gagne à être découvert en road trip. Et réaliser ça à la seule visite d'une ville durant trois jours, c'est dire comme la beauté respire à chaque fenêtre.