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02/01/2013

Nom d'un viking !

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Le marteau de Thor de Patrick Weber, ed. Gulf Stream, coll. Courants Noirs, 2009, 287p.

 

En l'an 850, en Scandinavie, un village attend le retour d'une expédition menée en terre irlandaise par Bjorn le Brave. A l'arrivée du langskip, tous font la macabre découverte d'un équipage décimé et le corps du chef a disparu. Son fils, Kern, est pourtant persuadé que son père est en vie : il a trouvé le matin même le marteau de Thor que son père portait toujours autour du cou sur son lit, comme un signe. Il décide donc de percer le mystère, malgré sa solitude et les difficultés qu'engendre le nouveau commandement d'Egill le Rusé - opportuniste et sans scrupule. D'autant que de nouveaux évènements viennent ternir un peu plus le tableau.

Un polar sauce viking pour ados, quelle bonne idée ! D'autant que le héros est précisément un adolescent, ce qui facilite l'adhésion du lectorat. Voilà de quoi leur faire découvrir de manière ludique une civilisation trop méconnue et pourtant passionnante.
L'histoire en elle-même est ma foi fort bien menée. L'auteur croque des personnages types et souvent mystérieux auxquels on s'attache d'emblée. Il a, en outre, eu l'intelligence de faire progresser l'intrigue avec suffisamment de suspens pour donner l'envie de poursuivre mais sans trop de rebondissements surréalistes pour ne pas desservir la période historique qui est, au fond, le véritable héros de l'histoire.  A ce propos, je salue un vrai souci de véracité historique. L'auteur utilise les termes viking précis : le plus flagrant étant la désignation du fameux bateau viking comme "langskip" et non "drakkar", considéré comme plus correct par les spécialistes. On trouve de plus en fin de livre un lexique et diverses notes explicatives sur les vikings. Un ouvrage qui ne vend donc pas du rêve et qui ne surfe pas sur un fantasme quelconque mais qui divertit tout en prenant soin d'instruire : n'est-ce pas, au fond, le projet de toute bonne littérature?

 

 

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Challenge Polar Historique

1ere lecture

 

 

 

 challenge petit bac 2013.jpgChallenge Petit Bac 2013

Catégorie Objet





 

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Ingmar le preux de Spiessert et Bourhis, ed. Dupuis, 48p (4 tomes)

 

Quelques mots puisque je suis dans la rubrique "viking" sur une BD en quatre tomes qui m'a bien fait rire : les aventures d'Ingmar, fils ainé d'un chef de clan, totalement couard et opportuniste. Aucun problème pour se mettre en valeur mais s'il peut, du même coup, ne pas trop en faire, c'est encore mieux. Il se plait à inventer des sagas en ce son nom mais est le dernier à se mouiller en mer, par exemple. Il sera pourtant amené à sortir un peu de son cocon douillet pour vivre quelques péripéties rocambolesques.
En le lisant, j'ai beaucoup pensé à  la BD Lincoln que j'avais déjà chroniquée ici. Le même genre de dessin dégingandé et le même genre d'anti-héros pétri de défauts avec lequel on rigole - cette BD-ci est tout de même moins ouvertement fendarde que Lincoln, il faut bien l'avouer mais je vous la recommande tout de même pour passer de forts bons moments.

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27/12/2012

La maison du péril d'Agatha Christie

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La maison du péril d'Agatha Christie, 1932, 250p.

 

Hercule Poirot prend quelques jours de vacances avec son fidèle ami Hastings tandis qu'une jeune femme échappe de près à la mort à quelques pas de lui. Autant le célèbre détective venait de refuser une affaire en haute sphère sous prétexte de prendre enfin sa retraite, autant on ne peut empêcher le gourmand de mordre dans une friandise ainsi offerte à sa portée.
L'heureuse survivante se prénomme Magdala Buckley alias Miss Nick. Jeune femme moderne et indépendante, elle habite seule une vieille maison de famille vétuste, "La maison du péril". Hercule Poirot parvient à la persuader de prendre au sérieux les différentes tentatives d'assassinat dont elle a été victime et s'engage à assurer sa protection. Malgré cela et suite à une terrible méprise, c'est la cousine de Miss Nick, Maggie, qui est tuée d'un coup de revolver. Ce nouveau rebondissement parvient à ébranler Poirot : il aurait échouer dans sa tâche puisque le meurtre n'a pas été évité. Dès lors, deux priorités s'imposent : mettre Nick en lieu sûr et retrouver au plus vite l'odieux assassin !

Les vacances de fin d'année, période parfaite pour replonger dans des classiques doucereux et dont on sait à coup sûr qu'ils nous feront passer une belle soirée. C'est le cas de cette enquête d'Hercule Poirot dans laquelle Agatha Christie expose à nouveau tout son talent suranné des intrigues alambiquées, des faux indices et des dénouements qui étonnent. Même si une interrogation m'est souvent venue à l'esprit (et il s'avèrera à la fin que c'était bien la question clé - comme quoi, je commence à être aguerrie à la plume d'Agatha Christie!), j'ai pris un plaisir tout particulier à cette lecture dont l'intrigue est fort bien ficelée et originale. En outre, on retrouve un Hercule Poirot précieux et pédant à souhait, doublé d'un Hastings aussi fringant que naïf et leur duo, décidément, fait merveille.

Petit détail fortuit : je rédige cette chronique en regardant l'excellent Mort sur le Nil avec David Suchet. décidément, les vacances commencent bien !

 

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5eme lecture

17/12/2012

Le faucon maltais de Dashiell Hammet

 

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Le faucon maltais de Dashiell Hammet, ed. Folio Policier, 2007 (ed. originale, 1929), 232p.

 

Pour une fois, je vous fais un résumé à la sauce "je suis le personnage principal et je vous narre moi-même l'affaire avec la musique qui va bien". Avant toute chose, enclenchez cette musique, donc. La meilleure des ambiances, oh oui !

 

 

La journée avait bien commencé. J'étais seul au bureau, mon associé en retard comme toujours. Et puis, elle est entrée avec sa mine de p'tite fille triste. J'ai rien cru à son histoire mais ses billets avaient l'air vrai. Miles décide de filer son gars et v'la qu'on m'appelle à 2h du matin : il s'est fait trouer la peau comme un bleu. Saleté d'nuit. Et elle, toujours aussi fragile. Arrête ton char, que j'lui dis, tu joues pas assez bien la comédie. Alors elle commence à lâcher un peu l'histoire, en même temps que rapplique une tripotée de gars louches, tous à la recherche de la même chose : le faucon maltais. Une obscure affaire qui remonte aux chevaliers de l'Ordre de Malte et qui vaut un paquet d'pognon. Ok, j'suis dedans, autant la jouer à fond pour voir jusqu'où ça va. Mais celui qui prendra Sam Spade pour un pigeon est pas encore d'ce monde, c'est moi qui vous l'dit. 

 

Quand on aime les polars old school, devrais-je dire hard-boiled school, ne pas goûter à Dashiell Hammet, c'est comme qui dirait une hérésie. Il était donc temps que j'aille tâter le précurseur de ces romans à l'ambiance typique : Une grande ville américaine et ses quartiers sombres, un détective ambivalent, aussi fin limier qu'il est fréquemment détestable, des verres de whisky et des clopes à tire l'arigot, une femme fatale et une dangereuse affaire à démêler.
Et oui, je confirme, il y a tout ça dans ce fameux Faucon Maltais. Je vais même vous dire : tout y est tellement qu'un lecteur contemporain, trop habitué à ces ficelles aujourd'hui exploitées jusqu'au noyau, pourrait le trouver un poil archétypal. Ce serait oublier que ce roman a été écrit en 1929 et qu'il marque donc d'une pierre blanche l'histoire du polar : Il n'est pas archétypal, il a inventé ce qui deviendra un archétype, nuance.

Très franchement, archétype ou pas, j'ai beaucoup ri en lisant ce roman. Tout est si attendu dans les rapports entre les personnages que je me suis beaucoup amusée à imaginer ses scènes d'un autre temps, ses réflexions calibrées parfaitement.
Quant à l'enquête en elle-même - car il est tout de même question de cela AUSSI -, elle m'a semblé ma fois plutôt bien menée et l'ultime rebondissement particulièrement intelligent et réaliste. Il joue sur la psychologie des personnages plus que sur l'effet de chute artificielle et c'est à la fois juste et surprenant.

Au passage, cette fin est extrêmement bien rendue dans le film de John Huston avec Humphrey Bogart et Mary Astor. Autant je ne dirais pas la même chose de l'entier du film qui, bien que très fidèle à l'oeuvre dont il s'inspire, m'a plutôt ennuyée (pourtant, j'aime les vieux films mais je n'ai définitivement pas trouvé celui là aussi brillant que la postérité cinématographique veut bien le dire), autant la fin est plus que bien mise en scène et jouée. Humphrey Bogart en Spade et Mary Astor en Brigit O'Shaughnessy expriment brillamment l'ambivalence des personnages.

 

 

Bref, à recommander sans modération aux aficionados du genre (bien que, si on est aficionados du genre, on connait déjà depuis longtemps). Pour les autres, jetez-y un coup d'oeil, ça vaut toujours le détour !

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