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21/12/2012

Une vie de lectrice ; Taguée par Natiora !

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1) Es-tu une acheteuse compulsive de livres ?

Oui, mais une acheteuse compulsive qui se soigne pour des raisons financières évidentes. Cela étant dit, il est rare que je rentre dans une librairie ou chez un bouquiniste sans repartir avec un petit quelque chose pour me sustenter.

Je suis néanmoins bien plus emprunteuse en bibliothèque qu'acheteuse en librairie.

 

2) À quelle fréquence achètes-tu des livres ?

J'achète entre trois et cinq livres par mois à présent, je dirais. Cela comprend les livres lus en prêt qui m'ont vraiment marqués et que je souhaite posséder, les livres que j'achète pour les swaps occasionnels, les envies spontanées... Fut une époque, j'achetais tout ce que je lisais et j'avais du coup une bibliothèque plus importante. Depuis, j'ai pas mal revendu dans l'optique de constituer une bibliothèque idéale composée uniquement de pièces qui me semblent de qualité. C'est mieux que la quantité ^^


3) As-tu une librairie favorite ?

Non. Ce n'est pas très reluisant mais j'achète très peu en librairie en fait (il faut dire que là où j'habite, il n'y en a pas pléthore). J'achète donc essentiellement sur le net et en librairies d'occasion losque je retourne sur Lyon (c'est mon pélerinage obligé !). De manière générale, je n'achète quasiment jamais de livres neufs.
Par contre, j'adore ma médiathèque !

 

4) Fais-tu tes achats livresques seule ou accompagnée ?

 Seule, clairement ! Je peux ainsi prendre tout le temps que je veux (et j'en prends, du temps^^)

 

5) Librairie ou achats sur le net ?

 Je crois que j'y ai précédemment répondu : sur le net.

 

6) Vers quels types de livres te tournes-tu en premier ?

 Les romans.

 

7) Préfères-tu les livres neufs, d’occasion ou les deux ?

J'aime les deux ! J'aime recevoir des livres neufs, qui sentent bons, qui sont tous beaux. Par contre, j'achète toujours de l'occasion parce que... c'est moins cher tout simplement. Par contre, je n'aime pas lire des livres sur lesquels on a crayonné, surligné etc.

Et j'aime tout particulièrement fouiller toutes les brocantes estivales pour dénicher des exemplaires tout vieux d'Agatha Christie en poche. Un jour, j'aurai tous ses romans ^^

 

8) Qu’aimes-tu dans le shopping livresque ?

 Tout l'espace de découverte qui s'offre à moi lorsque je rentre les bras chargés de livres.

 

9) Te fixes-tu une limite d’achat pas mois ?

 Pas vraiment, la limite se fixant d'elle-même avec ce que j'ai sur mon compte ;)

 

10) À combien s’élève ta wish-list ?

 Je n'en fais pas : je n'aime pas le principe de la wish-list. En fait, j'en faisais à une époque avec des livres dont j'entendais des échos qui me donnaient envie ici ou là. Et puis, j'ai assez régulièrement été déçue de ce que je lisais tiré de cette wish list (parfois la quatrième de couv ou les chroniques des autres sont alléchantes mais ce n'est pas garant de l'entier du livre). Depuis, je laisse à 100% le hasard guider mes découvertes (même si, bien sûr, il m'arrive toujours de louer en biblio en fonction de bons avis extérieurs)

 

11) Cite 3 livres que tu veux TOUT DE SUITE !

La dame en blanc de Wilkie Collins : j'avoue que ce côté précurseur du polar victorien me tente beaucoup ! Je vais le chercher demain à la médiathèque, d'ailleurs!

Sans parler du chien de Connie Willis : Manu a su me donner sacrément envie de le découvrir !

Wisconsin de Mary R. Ellis : Idem que le précédent ^^ (Oui hein, comme quoi, je prends toujours en considération vos avis bloggesques :p)

 

12) Pré-commandes-tu tes livres ?

Absolument jamais. De manière générale, je ne suis aucune série, aucun auteur en particulier donc aucune utilité pour moi de le faire.

 

13) Pourquoi un tel pseudo/nom de blog ?

Parce que je le trouve particulièrement poétique et évocateur. Ce n'est pas un hommage à un éventuel amour de Pennac par contre, qui m'est toujours tombé des mains jusqu'ici... Peut-être n'est-ce pas encore le temps pour moi d'apprécier :)

 

14) Parle-nous de ton prof préféré.

 Mr Jérôme Thélot, mon professeur de littérature du XIXe à la fac. Tout simplement extraordinairement érudit et plein de passion, il nous captivait en déclamant des vers de Rimbaud ou de Baudelaire pendant ses cours - le tout en ôtant théâtralement ses lunettes. Un vrai moment de bonheur. Je peux vous dire que quasi personne ne séchait ses cours tant ils étaient fantastiques !

 

15) Parle-nous de ton premier concert.

 Non : j'ai trop honte :p

 

16) Quel est ton endroit préféré au monde ?

Hmmmmmm. Je ne suis pas une grande voyageuse, je suis plutôt du genre casanière à 300%. Aussi, même s'il y a beaucoup de coins que j'apprécie, que j'aime beaucoup même, mon endroit préféré au monde, c'est définitivement chez moi. There's no place like home, you know !

 

17) Un endroit que tu aimerais visiter ?

Les pays scandinaves m'attirent énormément. La civilisation, l'Histoire, la littérature, la solitude des grands espaces, une nature ébourrifante... A priori, tout m'inspire là-bas. Je n'irai pas en hiver par contre : je ne suis pas maso !

 

18) Parle-nous de quelque chose qui te rend complètement folle en ce moment.

Le gavage des canards pour régaler les gens à Noël avec leur foie gras... De manière générale, la tendance humaine à se croire supérieur à tout autre être vivant m'horripile, et pas qu'en ce moment.

 

19) Si tu pouvais posséder instantanément quelque chose, rien qu’en claquant des doigts, qu’est-ce que ce serait ?

 Un budget illimité pour achater des livres, pardi !

 

20) Qui tagues-tu ?


Je tague Manu et Missycornish, deux bloggeuses que j'aime tout particulièrement lire et suivre :)
Et Ayma, ma future binôme de swap ^^

12:44 Publié dans Tag | Lien permanent | Commentaires (5)

20/12/2012

Le journal d'un fou de Nicolas Gogol

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Le journal d'un fou, suivi de Le portrait et La perspective Nevsky de Nicolas Gogol, ed. Librio, 2007, 120p.

 

Les trois nouvelles du court livre que voilà composent à l'origine un plus large recueil de récits fantastiques de Gogol intitulé Arabesques. Cette extraction, bien qu'un peu arbitraire, m'a permise de découvrir l'univers de ce classique russe, qui brouille avec brio les pistes du rêve (souvent angoissant) et de la réalité (qui ne l'est, du coup, pas moins).

Dans la première nouvelle, Le journal d'un fou, un petit fonctionnaire ministériel du nom de Propichtchine écrit son quotidien au jour le jour. Entre des considérations prosaïques sur son travail ou ses soirées solitaires, se glissent rapidement des éléments incongrus qui créent une brèche fatale dans le réel : il entend les chiens parler, il peut même lire leur correspondance... A partir du moment où il découvre que la femme aimée est sur le point de se marier, il sombre irrémédiablement dans la folie. Persuadé d'être le roi d'Espagne, il ne comprend pas pourquoi sa cour s'obstine à le malmener et lui faire subir des traitements de choc...

Dans Le portrait, Gogol nous offre une variante russe de ce thème fantastique si cher aux écrivains du XIXeme : Le tableau aux multiples pouvoirs - le visage si réel qu'il en est terrifiant, guidant son possesseur (ou bien est-ce son possédé) vers la fortune, mais à quel prix ?

Enfin, dans La Perspective Nevsky, c'est celui de l'amour fatal qui prend le relai. Le jeune peintre Piskariov suit un soir dans cette rue de St Pétersbourg, une jeune femme à l'allure délicieuse, à la beauté fascinante. Totalement saisi, il la suit mais cet éblouissement se mue en accablement lorsqu'elle se dévoile comme une vile prostituée. Dès lors, Piskariov s'évade dans le rêve et, avec l'aide de l'opium, se construit une autre réalité où cette douce présence est à l'image de son désir : pure, sensible et lumineuse, jusqu'à la chute mortelle.

Trois nouvelles ; trois thèmes phare du fantastique donc. Brillamment menées, elles plongent dans un univers suranné et hypnotique où le lecteur lui-même se doit d'être attentif, tant les méandres sont nombreux.
A noter que la femme, décidément, est toujours objet du désir et de la perte - figure diabolique et tentatrice. Gogol le dit bien dans la première nouvelle d'ailleurs : La femme est l'épouse du diable. Voilà encore bien un thème fantastique - on pensera par exemple au Moine de Lewis ou aux ouvrages de Barbey d'Aurevilly. Tremblez messieurs, nous avons le pouvoir !

 

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 3926815867.jpgChallenge Un classique par mois

Décembre bis, et hop, challenge complet !

 

17/12/2012

Le faucon maltais de Dashiell Hammet

 

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Le faucon maltais de Dashiell Hammet, ed. Folio Policier, 2007 (ed. originale, 1929), 232p.

 

Pour une fois, je vous fais un résumé à la sauce "je suis le personnage principal et je vous narre moi-même l'affaire avec la musique qui va bien". Avant toute chose, enclenchez cette musique, donc. La meilleure des ambiances, oh oui !

 

 

La journée avait bien commencé. J'étais seul au bureau, mon associé en retard comme toujours. Et puis, elle est entrée avec sa mine de p'tite fille triste. J'ai rien cru à son histoire mais ses billets avaient l'air vrai. Miles décide de filer son gars et v'la qu'on m'appelle à 2h du matin : il s'est fait trouer la peau comme un bleu. Saleté d'nuit. Et elle, toujours aussi fragile. Arrête ton char, que j'lui dis, tu joues pas assez bien la comédie. Alors elle commence à lâcher un peu l'histoire, en même temps que rapplique une tripotée de gars louches, tous à la recherche de la même chose : le faucon maltais. Une obscure affaire qui remonte aux chevaliers de l'Ordre de Malte et qui vaut un paquet d'pognon. Ok, j'suis dedans, autant la jouer à fond pour voir jusqu'où ça va. Mais celui qui prendra Sam Spade pour un pigeon est pas encore d'ce monde, c'est moi qui vous l'dit. 

 

Quand on aime les polars old school, devrais-je dire hard-boiled school, ne pas goûter à Dashiell Hammet, c'est comme qui dirait une hérésie. Il était donc temps que j'aille tâter le précurseur de ces romans à l'ambiance typique : Une grande ville américaine et ses quartiers sombres, un détective ambivalent, aussi fin limier qu'il est fréquemment détestable, des verres de whisky et des clopes à tire l'arigot, une femme fatale et une dangereuse affaire à démêler.
Et oui, je confirme, il y a tout ça dans ce fameux Faucon Maltais. Je vais même vous dire : tout y est tellement qu'un lecteur contemporain, trop habitué à ces ficelles aujourd'hui exploitées jusqu'au noyau, pourrait le trouver un poil archétypal. Ce serait oublier que ce roman a été écrit en 1929 et qu'il marque donc d'une pierre blanche l'histoire du polar : Il n'est pas archétypal, il a inventé ce qui deviendra un archétype, nuance.

Très franchement, archétype ou pas, j'ai beaucoup ri en lisant ce roman. Tout est si attendu dans les rapports entre les personnages que je me suis beaucoup amusée à imaginer ses scènes d'un autre temps, ses réflexions calibrées parfaitement.
Quant à l'enquête en elle-même - car il est tout de même question de cela AUSSI -, elle m'a semblé ma fois plutôt bien menée et l'ultime rebondissement particulièrement intelligent et réaliste. Il joue sur la psychologie des personnages plus que sur l'effet de chute artificielle et c'est à la fois juste et surprenant.

Au passage, cette fin est extrêmement bien rendue dans le film de John Huston avec Humphrey Bogart et Mary Astor. Autant je ne dirais pas la même chose de l'entier du film qui, bien que très fidèle à l'oeuvre dont il s'inspire, m'a plutôt ennuyée (pourtant, j'aime les vieux films mais je n'ai définitivement pas trouvé celui là aussi brillant que la postérité cinématographique veut bien le dire), autant la fin est plus que bien mise en scène et jouée. Humphrey Bogart en Spade et Mary Astor en Brigit O'Shaughnessy expriment brillamment l'ambivalence des personnages.

 

 

Bref, à recommander sans modération aux aficionados du genre (bien que, si on est aficionados du genre, on connait déjà depuis longtemps). Pour les autres, jetez-y un coup d'oeil, ça vaut toujours le détour !

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