25/12/2011
Comme qui dirait, c'est de saison
Joyeux Noël à tous !
14:29 | Lien permanent | Commentaires (2)
22/12/2011
Du domaine des murmures de Carole Martinez
Du domaine des murmures de Caroles Martinez, Gallimard, Coll. Blanche, 2011, 200p.
Où que nous soyons, la voix d'Esclarmonde traverse les âges et nous murmure son histoire. Toute jeune fille, elle refuse le destin de sa caste qui la destine à un mariage arrangé et à faire naître les héritiers du domaine. Elle dit non devant l'autel et se donne à Dieu - devient recluse pour l'éternité dans une cellule de la chapelle de Sainte Agnès. Pourtant, victime d'un viol le matin même de son entrée en solitude, elle ne se trouvera pas si seule dans sa réclusion... Elle sera tour à tour jeune fervente, mère puis prêtresse enflammée capable de visions nocturnes mais jamais elle ne quittera sa prison de pierres.
Ce roman là, on peut le dire, est un sacré succès de cette rentrée littéraire 2011! Chroniqué sur tous les blogs et dans toutes les revues littéraires, il a également raflé le prix Goncourt des lycéens. J'étais donc très curieuse de m'y plonger pour toucher du doigt les secrets d'un tel engouement, d'autant plus que le propos est particulièrement original ! Le moyen-âge et la recluse, Carole Martinez n'a pas choisi la facilité !
Finalement, je suis mi-figue mi-raisin. J'ai apprécié le style doux et poétique, et l'évolution du personnage, évoquant une complexité humaine plus forte que n'importe quelle foi aveugle. Où l'on touche du doigt aussi la question de la femme, de la liberté et de la religion en un temps où les Croisades font rage. Néanmoins, j'ai survolé tout ça et je suis loin d'avoir ressenti l'intensité et l'éblouissement de beaucoup de lectrices. Il m'a semblé que tout cela était trop lisse et trop attendu pour retourner les tripes. Tout est évoqué ou touché du doigt mais je suis restée sur ma faim, trouvant que cela manquait cruellement de consistance. Ce style doux et poétique, clairement de qualité, donne pourtant une tonalité gentillette à l'ensemble qui ne colle pas avec l'époque ni avec ce que vit le personnage. En refermant le bouquin, je me suis dit "c'est mignon". Voilà, sans plus.
Merci beaucoup à Leiloona pour ce livre voyageur !
Challenge de la rentrée littéraire 2011
11/7
09:00 Publié dans Challenge, Littérature française et francophone | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : carole martinez, recluse, foi, moyen-âge, enfant, viol, murmures, rentrée littéraire
19/12/2011
Némésis d'Agatha Christie
Je ne sais pas si vous vous rappelez, mais j'avais été fort déçue de ma récente lecture du Noël d'Hercule Poirot (hop, un petit lien ni vu ni connu je t'embrouille au cas où) qui m'avait laissé l'étrange impression que l'oeuvre originale n'était pas à la hauteur de son adaptation télévisuelle. Il n'était pourtant pas question que j'en reste là parce que, dans mon souvenir, Agatha Christie, c'est quand même la fête du slip à pois violets.
Décidée, donc, à retrouver cette saveur inimitable de l'écrivain, je suis allée fureter du côté de la médiathèque pour m'apercevoir qu'elle a écrit une Némésis! Ceux qui me connaissent* sauront pourquoi cela m'a fait rire et pourquoi, inévitablement, je suis repartie avec pour me pencher sur ce bouquin.
Némésis d'Agatha Christie, 1971
Et là, paf, Némésis m'a remis les idées en place : effectivement, Agatha Christie, c'est fantastique. J'étais juste mal tombée précédemment avec un moins bon opus (ça arrive, quand on est si prolifique ; on lui pardonne donc).
Ici, l'auteur joue autant avec la curiosité de son lecteur qu'avec celle de son héroïne, puisque Miss Marple se trouve plongée dans une affaire dont elle ne connaît de prime abord strictement rien.
Après le décès d'un certain Mr Rafiel qu'elle avait connu dans une affaire précédente (Le Major parlait trop), celui-ci lui "lègue" par courrier le soin d'enquêter sur un crime. Lequel, datant de quand, commis présumément par qui ? Telles sont les questions. Commence alors un tatônnement au petit bonheur la chance qu'une mise en oeuvre savante du défunt va progressivement orienté au cours d'un mystérieux voyage en car... Et l'on découvre en même temps qu'elle de quoi il s'agit, ce qui se trame et qui est le coupable.
Tout bonnement savoureux ce petit jeu enigmatique! Les amateurs de l'auteur retrouveront à plaisir la sagacité de Miss Marple maquillée sous de faux airs de vieille chouette et cet univers presque hors du temps, so british et so kitschounet, fort heureusement peu entâché par les seventies (bien que nous ayons la mention de cette satanée mode des minis jupes). Je ne me la rappelais pas ainsi mais sur ses vieilles années, Agatha Christie est quand même sacrément réac! Ainsi, elle y va l'air de rien de ses réflexions sur les femmes qui se mettent à travailler et sur la libération sexuelle, cause de la dépravation des jeunes filles et de cette recrudescence de viols qu'elles ont sûrement bien cherchés! Ahhhh Agatha, je t'aime réac, ça fait partie de son charme de vieille chouette (car tu en es une aussi) mais tout de même, n'allons pas trop loin !
Et deux choses peu communes qui méritent d'être notées dans l'écriture d'Agatha Christie : Un meurtre passionnel original et un espoir en le rachat de la nature humain. Mais je n'en dis pas plus, je ne voudrais pas spoiler ! Tout simplement amusant. Autant vous dire que j'ai passé une fort bonne après-midi, vicée à mon livre, mon thé et mon canapé! Je t'aime, Miss Marple!
Challenge Agatha Christie
2
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*Pour les autres, voici le fantastique petit specimen ratounesque dont je suis la maîtresse, qui porte le nom de Némésis et qui est, à elle seule, la représentante de cet esprit chafouin et amusant que j'aime tant chez cette race d'animaux. (Oui, j'ai pleins de rats chez moi, I'm such a grande malade)
09:00 Publié dans Polar | Lien permanent | Commentaires (6)