05/12/2011
Contes de Noël
Contes de Noël, ed du Seuil, 2010
Le Seuil réunit 10 contes de Noël du XIXe pour adultes, ou disons pour "grands enfants".
Vous y trouverez entre autres des textes de Dickens, d'Andersen et de Maupassant.
J'ai particulièrement été marquée par Nuit de Noël de ce dernier. Un jeune homme seul pour sa soirée de réveillon et amateur de femmes plantureuses, cueille dans la rue une jeune fille perdue et physiquement à son goût. Mais voilà t'y pas qu'après le repas elle se trouve mal, se met au lit et l'homme se rend compte qu'elle accouche! Mauvais réveillon pour lui puisqu'il se trouve à l'héberger 6 semaines après ça, à verser quelques sous pour la mise en nourrice du marmot et comble de l'horreur : là où il avait trouvé une belle fille bien grasse, il se retrouve à présent avec une maigrichonne. Le conte se conclut avec l'exclamation du personnage principal qui, bien sûr, a mis la fille dehors manu militari une fois qu'elle se fut remise : qu'aurait-il fait d'une maigrichonne?!
Autant vous le dire tout de suite : il n'y a vraiment pas de quoi rêver, j'ai même été plutôt étonnée de voir des contes de Noël donner autant envie de mourir. Je ne sais pas où ces auteurs ont trouvé leur inspiration, mais c'est pas folichon. Joli talent de conteur soit, mais je ne vous conseille pas de lire ça pour votre veillée de Noël : ça risquerait de plomber l'ambiance.
Et définitivement, je déteste La Petite fille aux allumettes d'Andersen. Ca devrait être interdit d'écrire des contes aussi tristes.
Challenge La Magie de Noël de Mia
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09:00 Publié dans Challenge, Contes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : contes, noël
04/12/2011
Swap de l'hiver : Lâchez les coliiiiiiis !
Oyez, Oyez chères swappées !
A vos paquets cadeaux, scotch, bolducs et stylos :
Voici venu le temps d'envoyer les colis !
Dernières petites recommandations avant le lâcher :
- Vous avez une dizaine de jours pour leur faire prendre le départ.
- Lorsque vous les aurez reçus, ce serait fantastique si vous pouviez les photographier et m'envoyer un petit détail de leurs contenus. Je précise principalement pour les non-bloggeuses (pour les autres, je ne doute pas qu'un petit billet sur votre blog en parlera), ainsi, je pourrais publier ici vos surprises et vos commentaires afin que vos swappées bloggeuses aient un retour de leurs colis ^^
Bonne réception à toutes !
09:00 Publié dans Swap | Lien permanent | Commentaires (13)
01/12/2011
Le philosophe et le loup de Mark Rowlands
Le Philosophe et le loup de Mark Rowlands, ed. Belfond, 2010, 283p.
Jeune professeur de philosophie à l'université d'Alabama, Mark Rowlands adopte un louveteau sur un coup de tête (j'ai découvert par là qu'il était légal, du moins aux USA, d'adopter un loup, tant qu'il ne l'est qu'à 96% - comme si ça changeait fondamentalement la donne, aha). Il le prénomme Brenin, le roi en gallois.
Sa vie en est radicalement changée. Au quotidien tout d'abord, puisqu'il est tout à fait impossible de laisser Brenin seul à la maison ; son côté destructeur s'en donnerait trop à coeur joie. Il le traine donc partout, y compris en cours (un loup philosophe, n'est-ce-pas la classe?!). Et cette cohabitation sera l'occasion d'un nouvel apprentissage de la vie à travers une réévaluation de l'homme et de son rapport au monde.
Toutes les grandes questions y passent : l'amour, la mort, le bonheur, notre prétendue intelligence de singe... et il semble qu'il s'agisse d'un procès en bonne et due forme du genre humain, à travers le regard d'un misanthrope. Un brin misanthrope, il l'est certes, et ne s'en cache pas. A-t-il tort dans ses propos ? Force est de constater que non la plupart du temps, même si on pourrait souhaiter un ton moins péremptoire. L'homme a parfois grand besoin d'être remis à sa place.
Au fond, l'ouvrage est à prendre comme une réflexion anthropologique où le loup apparaît comme l'emblême d'une véritable liberté à reconquérir pour vivre l'instant présent. Une belle leçon à méditer.
*
Extrait :
"Le loup est la représentation traditionnelle - et injuste - de la face obscure de l'humanité. Choix ironique à bien des égards, ne serait-ce que du point de vue de l'origine du mot, puisque lukos, le terme grec, est très proche de leukos, la lumière, si bien que les deux termes ont souvent été associés. Outre l'éventualité de simples erreurs de traduction, ce rapprochement pourrait aussi résulter d'un lien étymologique plus intime. Apollon était révéré à la fois en tant que dieu du soleil et dieu des loups. Et c'est précisément ce rapport entre le loup et la lumière qui importe ici : pensez le loup comme une clairière dans la forêt. Il fait parfois si sombre au fond des bois qu'on ne distingue plus les arbres, et la clairière représente l'espace propice à la découverte de ce qui est dissimulé. J'aimerais essayer de démontrer que le loup figure la clairière de l'âme humaine. Il dévoile le sens caché des fables que nous contons à notre propre sujet, ce qu'elles révèlent sans l'exprimer.
Nous nous tenons dans l'ombre du loup. La production d'une ombre peut s'envisager de deux façons : du point de vue de l'objet qui occulte la lumière, tel un homme ; où du point de vue de la source lumineuse qui rencontre un obstacle, telle une flamme. Ainsi parle-t-on de l'ombre d'un homme et de celle d'une flamme. Par l'ombre du loup, je n'entends pas celle du corps de l'animal, mais les ombres qui se forment lorsque nous sommes exposés à la "lumière" du loup. Et là, parmi ces ombres, on tombe nez à nez avec ce qu'on préfèrerait justement ne pas savoir sur soi."
Mark Rowlands et Brenin
09:00 Publié dans Coups de coeur, Nature Writing/Récit de voyage, Réflexion | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : philosophe, loup, nature, joie, vivre, homme, singe