10/12/2011
Hamlet par Mesguich
Hamlet, une des pièces les plus connues de Shakespeare, n'était connue de moi que pour cette fameuse question que je ne vous ferais pas l'affront de citer. En dehors de ça, c'était le désert dans mon esprit concernant le propos et le contexte de cette œuvre. Oui, honte à moi, quelque chose de concret.
C'est donc avec plaisir que j'ai sauté sur l'occasion de me faire une petite soirée culturelle instructive en allant voir la pièce mise en scène par Daniel Mesguich lors de son passage dans mon trou paumé!
Rapide pitch, puisque je suppose et espère ne pas être la seule ignorante concernant Hamlet : Le roi Hamlet est mort depuis deux mois. Tandis que sa veuve s'est remariée avec son frère ainé Claudius, nouveau roi du Danemark, son fils Hamlet le jeune s'enferme dans le deuil. Le fantôme de feu son père lui apparaît un soir et lui révèle qu'il n'est pas mort d'une morsure de serpent mais assassiné par Claudius. Afin de confondre son oncle, Hamlet simule alors la folie (ou pas d'ailleurs, c'est à se demander s'il n'est pas vraiment un peu fêlé avec tout ce merdier). Et là, j'ai envie de vous dire, ça se barre complètement en cacahuètes et quasi tout le monde crève à la fin. De la bonne pièce réjouissante comme on les aime donc. (C'est marrant, résumé comme ça, ça ressemble presque aux Feux de l'amour, vous trouvez pas?)
Concernant la représentation qui nous occupe, Mesguich livre un intéressant syncrétisme entre tradition et modernité (j'ai l'air de m'y connaitre en mise en scène en disant ça, hein?) avec son fiston dans le rôle titre et une mise en abyme assez stupéfiante. Celle-ci semble affirmer à quel point la pièce - sa folie, sa dureté - est un miroir de chacun de nous et de notre monde contemporain. En fait, il m'a semblé que tel était le message à retenir de cette mise en scène : Hamlet est une pièce contemporaine, sans cesse renouvelée. On y retrouve même ici une pointe de drôlerie assez inattende mais grandement savoureuse dans le jeu de la folie et dans le personnage de Polonius.
Mention spéciale, en outre, pour le jeu des acteurs. Mesguich fils n'a pas volé son rôle d'Hamlet qu'il joue avec force et finesse, de même pour tous les autres comédiens.
Le seul petit reproche - qui n'en est pas vraiment un - est que la pièce, avec ses circonvolutions de mise en scène, est TRES longue : 3h (+20min d'entracte). Il faut donc s'accrocher parce que 3h d'un texte du XVIe siècle, ça asmate les neurones de fort belle manière.
Ci-joint, le dossier de présentation de la pièce où vous trouverez notamment les dates des prochaines représentations à Angoulême, Orléans, Narbonne, tout ça.
(Et heu, sinon, dans la rubrique stupide et superficielle, vous trouvez pas qu'il a un côté Gad Elmaleh en blond le fiston Mesguich ?
Bon, ok, je sors)
09:00 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : hamlet, shakespeare, mesguich
08/12/2011
Swap de l'hiver : Mon coliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis !
Youhouuuuu c'est la fête du slip à pois, je suis toute contente! Je viens de recevoir mon colis, merveilleusement concocté par ma Charline préférée!
Tout doux et poétique, avec une longue lettre de sa belle écriture, je suis vraiment touchée et heureuse!
Dans ce petit coffre à trésor, j'ai eu :
- Un joli marque-page brodé et plumé main ^^
- 3 livres :
Histoire d'âme de Christiane Singer
Narayama de Fukazawa
Balades d'hiver/Couleurs d'automne de Thoreau
- Et un petit bonus, un livre audio d'une oeuvre que j'aime particulièrement, il s'agit de Derniers fragments d'un long voyage de Singer lu par Juliette Binoche
-Du thé de Noël dont je vais prestement aller me faire une tasse
- 3 tablettes de chocolat NewTree (il est trop bon!) à la lavande, à la cerise et au poivre rose : Miam !
- Une trop belle carte/Calendrier avec la recette au dos des rochers à la noix de coco
- Un bracelet arabisant parfaitement dans mon style !
*
Merci encore Charline, je suis vraiment touchée par toutes ces attentions!
Programme de cette après-midi : Ecouter Singer lu par Binoche en faisant des rochers à la noix de coco, hihi !
¨¨**¨**
11:20 Publié dans Swap | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : youpiiiiii, c'est noël avant l'heureeeee!
07/12/2011
Les villes de la plaine de Diane Meur
Celui-là, je l'ai repairé sur le blog de Nina où il était question du style de l'auteur et d'une référence à Jacques Abeille. Après une petite attente et sagement noté dans mon esprit, je l'ai pioché sur une table de nouveautés et me voilà partie à sa découverte.
Les villes de la plaine de Diane Meur, ed. Sabine Wespieser, 2011, 372p.
Tout le décor de l'intrigue fait appel à l'imaginaire. Nous voici donc dans une époque inconnue, vraisemblablement antique et dans une ville fantasmée, Sir. Territoire d'une civilisation unifiée sous la bannière d'Anouher, il y règne l'ordre social et une certaine froideur propre aux grandes villes. C'est ici que vont se croiser trois personnalités : Ordjéneb, le montagnard loyal à la naïveté éclairée, Djili la courageuse et Asral, le maître scribe qui doit fournir une nouvelle copie des lois d'Anouher. Animé tout d'abord d'un respect aveugle des traditions, il s'ouvrira peu à peu à une compréhension plus ouverte de cette héritage figé au fil des ans.
Tout est imaginaire, disais-je, mais quoi de mieux que l'imaginaire pour faire passer quelques questionnements bien d'actualité ? C'est la Religion et la politique qui viennent immédiatement à l'esprit, Anouher métaphorisant à la perfection nos systèmes de pensées instrumentalisés et vidés de leurs sens à force de pétrification délétère. Puis l'on comprend que l'ouvrage est plus largement une réflexion sur l'homme et sa formidable capacité à abdiquer sa liberté dans la joie et la bonne humeur - et à la fin, ça file d'ailleurs un peu les miquettes autant d'enthousiasme à l'asservissement.
Que ces considérations à deux sesterces ne vous découragent pas de plonger dans ce roman, néanmoins! Car certes excellement bien écrit, dans une langue subtile, érudite et d'une grande simplicité, Les villes de la plaine se lit avant tout comme une très bonne épopée moderne, avec un soupçon de roman d'amour et de philosophie. Il est à mettre entre toutes les mains, les intellos qui décortiquent pour le plaisir comme ceux qui lisent pour se divertir (et ça marche aussi pour les ceux qui sont les deux à la fois, c'est ça qui est bien!)
Challenge de la rentrée littéraire
10/7
Extrait :
"Il faudrait que, se levant du milieu de la foule, un inspiré adjure : "Gens de Sir, vous avez changé. Quoi que vous croyiez peut-être, le temps des fondateurs, le temps d'Anouher est révolu. Tout ce qu'ils ont planté ou posé est devenu sacré pour vous, intangible, et vous en concluez que le temps n'avance plus, que rien ne change ni ne bouge. Mais de ce changement, n'êtres-vous pas la preuve? Chaque année rend vos règles plus rigides, chaque année vous fige davantage dans le souvenir de ce passé. Et cette pétrification n'est-elle pas un processus, un devenir, cela même, en d'autres mots, que vous prétendez bannir? Retourne, peuple de Sir, reviens à toi avant qu'il ne soit trop tard!"
Mais celui qui tiendrait cette harange devant le haut palais, les gardes l'éloigneraient comme un énergumène. Au Marché de la porte des Buffles, les passants le feraient taire en lui disant : Nos n'aimons pas ta chanson."
09:00 Publié dans Challenge, Littérature française et francophone | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : antiquité, religion, dogme, imaginaire, servitude