19/05/2013
Deux nouveaux challenges d'auteurs !
Quand on aime, on ne compte pas, et au diable la raison ! Je me suis donc inscrite à deux nouveaux challenges (oui, oui) en lien avec quelques envies de lectures.
Le premier est lancé par Metaphore et concerne l'oeuvre de Stefan Zweig.
J'aime passionnément Zweig depuis la découverte de Lettre d'une inconnue et La confusion des sentiments. Je n'ai pas tout aimé avec autant de ferveur mais il reste malgré tout un de mes écrivains chouchous dont j'admire la plume et la psychologie si fine et talentueuse. Dernièrement, ma flamme pour lui a été ravivée en lisant ici ou là quelques billets sur ses oeuvres. Et quand j'ai vu que Metaphore lançait un challenge sur lui, je ne pouvais donc pas résister !
Voici les informations sur le challenge extraites de son blog :
Le principe est simple: découvrir les œuvres de Stefan Zweig.
Le challenge est illimité dans le temps.
Plusieurs catégories possibles:
- La confusion des sentiments – 2 œuvres
- Le joueur d’échecs – 4 œuvres
- Vingt-quatre heures de la vie d’une femme – 6 œuvres
- Le bouquiniste Mendel – 8 œuvres
- Le voyage dans le passé – Tous les romans, nouvelles et biographies de Zweig
(et plus si affinité (théâtre, poésie…), dans cette catégorie particulière, les anciens billets sont acceptés)
Lors de votre inscription, vous aurez la gentillesse de communiquer votre participation par un petit billet sur votre blog en y joignant le logo (ci-dessous).
Vous ferez de même lors de vos billets concernant les lectures en lien avec ce challenge. (vous laisserez un petit commentaire sur le billet du challenge pour avertir Metaphore de vos publications).
Puisque le challenge est illimité, je me suis inscrite en catégorie "Joueur d'échec". J'aimerais relire Lettre d'un inconnue, puis j'ai Le bouquiniste Mendel, Le joueur d'échec et Clarissa dans ma PAL. De quoi remplir mon défi sans rien acheter ^^
Le deuxième chez Asphodèle concerne l'oeuvre de Fitzgerald et de ses contemporains.
Celui-là est lancé depuis 2011, j'arrive donc après la bataille mais avec la sortie ciné de "Gatsby" et donc sa relecture, ç'aurait été dommage de s'en priver. Comme Aspho accepte les billets rétroactifs s'ils ont moins de 3 mois, je peux donc inclure Gatsby ainsi que Les New-Yorkaises d'Edith Wharton lu le mois dernier. Je me suis inscrite en catégorie Gatsby : il me suffira de relire Tendre est la nuit comme j'en ai envie pour compléter le challenge !
Voici quelques infos tirées du blog d'Asphodèle :
- ZELDA : 1 roman ou 1 film ou une bio de l’auteur ou d’un contemporain pour l’époque citée. Ou son roman à elle : Accordez-moi cette valse.
- GATSBY : 3 oeuvres (romans et/ou recueil de nouvelles et/ou film)
- NABAB : Plus de trois oeuvres, illimité !
Ce challenge est rétro-actif pour les billets de moins de trois mois et s’achèvera le 31 décembre 2014.
15:36 Publié dans Challenge | Lien permanent | Commentaires (14)
15/05/2013
Gatsby le Magnifique de Francis Scott Fitzgerald
Gatsby le Magnifique de Francis Scott Fitzgerald, ed. Le Livre de Poche, 1925, 203p.
Dans la banlieue New-Yorkaise des années folles, de modestes bicoques côtoient de fastueuses demeures. C'est ainsi qu'à West Egg, Nick Carraway habite en face de Jay Gatsby et le rencontre lors d'une soirée où tout est outrance. Le champagne, la musique, le monde - tout coule à flot. Nick Carraway est à la fois impressionné et incrédule face à son hôte qui n'a rien d'un vieil homme d'affaires grisonnant. Gatsby est un trentenaire au visage poupon dont le sourire rassure instantanément. Mais surtout, Gatsby est nimbé d'un mystère qui attire : a-t-il tué un homme ? A-t-il étudié à Oxford ? D'où vient-il et qui est-il ? Face à toute une floppée de fêtards et d'inconstants, Nick est le seul à s'intéresser vraiment à son hôte et voisin sans pour autant l'idéaliser.
Rapidement, Gatsby demande à Nick de l'aider à réaliser un rêve qu'il nourrit depuis cinq ans : reconquérir son véritable amour, Daisy, la cousine de notre narrateur. Ce dernier accepte de jouer l'entremetteur de leurs retrouvailles avant d'assister, impuissant, à la déliquescence de cette relation et de Gatsby lui-même. Car Gatsby se tenait en équilibre sur ce fantasme entretenu. C'est à ce seul but qu'il a voué sa vie d'opulence et de fastes. Tout s'arrête, dès lors, en même temps que l'espoir de son amour et la descente est aussi brusque et tragique que le présageait son désir fou.
J'ai lu ce livre il y a une dizaine d'années, après Tendre est la nuit que j'avais adoré. J'ai été un peu déçue par ce monument de la littérature américaine, en tout cas je l'ai trouvé moins bien que le précédent lu du même auteur. Mais lorsque Adalana a proposé de (re)lire cet opus en lecture commune à l'occasion de son adaptation ciné par Baz Luhrmann, j'ai tout de suite sauté sur l'occasion : je sentais bien, au fond, que j'étais un peu passée à côté la première fois.
Et je le confirme : cette relecture a été un vrai plaisir et une redécouverte totale ! Gatsby le Magnifique est définitivement un excellent roman !
Bien sûr, il est un instantané flamboyant de son époque. Le début du chapitre III décrit abondamment les fêtes du protagoniste comme un déploiement de tout ce qu'il peut y avoir de plus grandiloquent. Transparaissent à la fois l'atmosphère des soirées recherchées par la jeunesse qui aspire à s'oublier et, en filigrane, la situation économique d'où émergent nombre de "nouveaux riches" plus ou moins frauduleux. Gatsby n'échappe pas à cette condition. Il n'est pas présenté comme quelqu'un de spécialement raffiné ; il veut bien plutôt que se voit sa richesse car c'est ce qui séduira Daisy, parfaitement vénale. Gatsby le Magnifique, comme les autres romans de Fitzgerald (du moins, ceux que j'ai lus) offre un regard sans concession, désenchanté et finalement, plutôt sombre sur l'Amérique début de siècle.
Mais tandis que j'avais essentiellement retenu cet aspect du roman, j'en ai découvert d'autres. Tout d'abord, le profond romantisme de Gatsby. Dans le désenchantement général, Gatsby est un personnage qui aime secrètement la même femme depuis cinq ans et qui a oeuvré durant tout ce temps dans le seul et unique but de l'atteindre à nouveau. C'est tout de même faire preuve d'une constance étonnante en pleine période du mouvement perpétuel ! Ce qui aurait pu n'être qu'une gentille mièvrerie apparait au sein de Gatsby comme une dichotomie dangereuse : à la fois archétype de son siècle, il en est en même temps son opposé total, habité d'absolu. Cette dualité lui sera fatale.
Et puis, j'ai constaté cette fois l'intelligence d'écriture de Fitzgerald. Il vogue de rebondissements en rebondissements. S'enchaînent les épisodes qui font progresser la narration vers une noirceur de plus en plus grande et l'on sent rapidement que la fin de Gatsby est inéluctable. C'est un tissage tragique parfaitement mené.
J'avais déjà envie de voir l'adaptation de Lurhmann (parce que la bande-annonce m'inspirait et parce que j'ai un faible pour DiCaprio, j'avoue, j'avoue) mais alors là, c'est une évidence : s'il passe dans mon bled paumé, je ne le raterai pas ! Je suis persuadée, en plus, que les scènes de soirées se prêtent merveilleusement au style cinématographique du réalisateur. Reste à espérer qu'il n'aura pas retenu que ça et qu'il n'aura pas limiter l'histoire à une succession de jolies cartes postales.
Lu dans le cadre d'une lecture commune avec Adalana, Miss Léo, Shelbylee et pleins d'autres !
Et hop, par la même occasion, j'attaque le challenge de Bianca sur les 100 livres à avoir lu !
Challenge Fitzgerald et contemporains chez Asphodèle
2eme lecture
07:02 Publié dans Challenge, Classiques, Lecture commune, Littérature anglophone | Lien permanent | Commentaires (18)
13/05/2013
Accabadora de Michela Murgia
Accabadora de Michela Murgia, ed. Seuil, 2011 (édité en poche chez Point en 2012), 212p.
Dans la Sardaigne des années 50 où subsiste superstitions et traditions, Maria est cédée par sa mère à l'énigmatique Bonaria Urria. Elle devient alors fill'e anima, une fille d'âme "doublement engendr[ée] de la pauvreté d'une femme et de la stérilité d'une autre", comme nous le dit joliment l'auteur. Elle grandit en apprenant à être la seule là où elle n'était rien jadis, joue avec le jeune Andria lors des vendeanges estivales et met le voile sur les absences nocturnes de Tzia Bonaria. Pourtant, quelques années plus tard, le frère aîné d'Andria décède la nuit de la Toussaint. L'adolescent était alors caché et identifie dans un éclair de lune la Tzia Bonaria en train d'étouffer Nicola. Tout d'abord incrédule puis profondément choqué, il en informe Maria. Et de fait, elle découvre que Bonaria Urria est l'accabadora, la dernière mère. Celle qui porte les vivants en agonie vers le dernier souffle. La confiance de Maria s'effondre alors et elle décide de partir...
Ce livre là m'attirait depuis sa sortie littéraire en 2011 par sa couverture à la fois douce et mystérieuse, sans trop savoir pourtant de quoi il retournait (encore un ouvrage abondammant chroniqué sur les blogs dont j'avais zappé les chroniques...). Je l'ai déniché par hasard à la bibliothèque, sentant que c'était le bon moment de le découvrir.
Et ce fut une très belle lecture ! J'ai immédiatement été charmée par le style de Michela Murgia qui déploie une délicate poésie sans faire preuve d'artifice ni d'inutiles fioritures - j'ai pris au contraire plaisir à suivre cette langue simple et inspirée qui s'offre à au lecteur comme un conte. La relation entre Maria et sa seconde mère sans âge, habillée d'amples jupes noires, est l'occasion de plonger dans un petit village de Sardaigne hors du temps où tout se dit et se sait, et où la tradition de l'accabadora résiste comme celle d'humer l'air pour lancer le début des vendeanges. Je ne connaissais rien de cet étrange rôle qu'endossait certaines femmes pour soulager des souffrants en fin de vie et ai éprouvé un sentiment de sympathie pour le personnage intègre de Tzia Bonaria.
Je vous recommande chaudement la lecture ce conte au sujet certes difficile mais au style envoûtant et plein de talent. Auteur à suivre, sans aucun doute !
Ce livre participe au challenge "A tous prix" chez Laure
Prix Campiello 2010
09:03 Publié dans Challenge, Littérature italienne | Lien permanent | Commentaires (15)