04/07/2013
Vivent les mois à thème !
Le mois de juin, comme vous l'aviez remarqué, fut riche en cup of tea et gourmandises livresques (ou pas) so british grâce à Lou et Titine.
Merci les filles, c'était décidément parfait !
J'ai comptabilisé 4 participations (bon, ce n'est pas le top de l'Everest mais je n'ai pas lu que ça aussi, il faut dire)
L'Affaire Jane Eyre de Jasper Fforde, une plongée dans un univers littéraire fantastique, désopilant et néanmoins érudit (ce qui ne gâche rien, bien au contraireà. J'ai adoré et j'ai hâte de poursuivre la découverte de cette série déjantée !
Un, deux, trois d'Agatha Christie parce qu'un mois anglais ne le serait pas sans la reine du crime. Hercule Poirot se trouve face au mystérieux décès de son dentiste et face à une machination politique. En quoi ces deux éléments si différents se trouvent-ils liés ? Telle est la question !
Nuit et jour de Virginia Woolf, une deuxième roman très intéressant mais où la plume inimittable de l'auteur se cherche encore derrière quelques scénettes empruntes d'une littérature plus classique. Mais les pensées, la pertinence, la justesse de l'instant et le style cristallin de Woolf sont déjà là et, en cela, c'est déjà une petite perle.
La carte du temps de Félix J. Palma, une "romance scientifique" tripartite dans le Londres victorien en hommage au maitre H.G.Wells. Des passages vraiment brillants, d'autres beaucoup moins à mon goût. C'est sur une note mitigée et globalement décevante que je clos ce mois anglais.
Il est prévu que le mois anglais revienne en 2014 et j'ai déjà hâte ! L'ambiance et les participations ont tout simplement été géniales. Je garde un excellent souvenir de ce mois au service de sa Majesté. D'ailleurs, je vais le garder encore un peu avec moi car je pars la semaine prochaine pour un long week-end à Londres : je rapporterai donc quelques photos pour faire durer le plaisir !
Mais je ne suis pas la seule à avoir adoré le mois anglais et d'autres mois à thèmes fleurissent donc pour venir éclairer notre automne (parce qu'il n'y a pas que la rentrée littéraire dans la vie d'une lectrice, n'est-ce pas). Comme vous vous en doutez, je m'y suis inscrite sans hésiter puisque rien ne m'arrête plus, surtout quand j'ai de quoi participer au chaud dans ma PAL !
En septembre, je voyagerai donc au Québec grâce à Karine :)
(pleins d'autres jolis logos sont disponibles sur son blog)
Le voyage avait déjà eu lieu en septembre 2012 mais j'avais loupé le départ ; cette fois-ci, je serai à mon poste! J'ai déjà trois titres en tête pour ce mois québécois - trois titres amérindiens, histoire de rester dans la tonalité de mes recherches qui vont beaucoup m'occuper l'an prochain, mais ça aura le mérite de diversifier un peu les lectures proposées !
Pour l'instant, 4 LC sont programmées :
12 septembre - "Bonheur d'occasion" de Gabrielle Roy -
16 septembre -Un roman de Michel Tremblay au choix -
25 septembre - Un tome de "Filles de lune" d'Elisabeth Tremblay -
Un roman de Sylvain Trudel en attente de date -
C'est par ici si vous souhaitez nous rejoindre ! et par ici le groupe facebook pour tout suivre dans la joie et la bonne humeur.
Et pour rester sur le continent (tant qu'on y est), en octobre je serai aux USA pour le mois américain de Noctenbule
Je n'ai pas encore d'idées précises pour mes participations mais le choix des auteurs est tellement vaste que j'aurai sûrement pleins de billets à rédiger le moment venu !
Pour le coup, beaucoup de LC sont déjà programmées pour ce mois-là. Je ne me suis inscrite à aucune pour l'instant mais celles de Paul Auster et de Laura Kasischke me tentent beaucoup ! En voici la liste complète pour vous donner envie :
(En fait, je viens de percuter qu'il y a pleins d'autres auteurs programmés qui dorment dans ma PAL, ce sera l'occaz de les sortir)
Les Lectures Communes prévues
Auteurs
- Un livre d’Edgar Allan Poe pour le 2 octobre
- Un livre de Joyce Carol Oates pour le 10 octobre
- Un livre de Paul Auster pour le 12 octobre
- Un livre de Laura Kasischke pour le 14 octobre
- Un livre de Philippe Roth pour le 15 octobre
- Un livre de Edith Wharton pour le 16 octobre
- Un livre de Toni Morrison pour 20 octobre
- Un livre de William Faulkner pour le 22 octobre
- Un livre de Gillian Flynn pour le 24 octobre
- Un livre d’Ernest Hemingway pour le 26 octobre
- Un livre de Charles Bukowski pour le 28 octobre
- Un livre de Stephen King pour le 31 octobre
Livres
- Ne tirez pas sur l’oiseau Moqueur d’Harper Lee
- L’attrape-cœur de J. D. Salinger pour le 1 octobre
- Adieu Gloria de Megan Abbott
- Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates de Mary Ann Shaffer et Annie Barrows pour le 2 octobre
- Le complot contre l’Amérique de Philip Roth pour le 15 octobre
- Goodbye Columbus de Philip Roth pour le 15 octobre
- Fragments du Paradis de F.S Fitzgerald
- Un bon jour pour mourir de Jim Harrison
- Dalva par Jim Morrisson
- Trois fermiers s’en vont au bal de Richard Powers
Cycle – Série
- L’épée de Vérité - Tome 2 de Terry Goodkind
- Cycle Dune de Franck et Brian Herbert pour le 20 octobre
Thématique
- Science-fiction américaine le 20 octobre
Par ici pour de plus amples renseignements et surtout vous inscrire !
Sur ces bonnes prévisions de rentrée, je retourne à mon délicieux programme estival : rien faire, rien faire, lire, buller devant Doctor who, rien faire et poser des rideaux. Gniiiiiiiiii !
Bonne journée à tous !
10:01 Publié dans Challenge | Lien permanent | Commentaires (12)
27/06/2013
La Carte du temps de Félix J. Palma
La Carte du temps de Félix J. Palma, traduit de l'espagnol par Marianne Millon, ed. Pocket, 2013, 730p.
En 1896, les voyages temporels font fureur. Le célèbre écrivain H.G.Wells vient de publier La Machine à voyager dans le temps et, plutôt que d'en retenir la morale à l'endroit d'un comportement humain contemporain, les londoniens se passionnent pour l'idée de traverser les siècles. C'est ainsi qu'un commercial ambitieux ouvre une agence de voyage d'un genre nouveau : la seule escapade à la carte propose de rejoindre le 20 mai 2000 - très précisément - pour assister à la bataille décisive entre hommes et automates sanguinaires.
De cet décor de base - l'Angleterre victorienne, l'imagination folle et la perméabilité temporelle - vont se tisser trois histoires au fil rouge de l'amour.
Dans la première, Andrew Harrington se désespère d'avoir perdu l'amour de sa vie huit ans plus tôt sous la lame de Jack l'Eventreur. Il souhaite donc plus que tout tenter un retour sur cette nuit fatidique pour se charger de l'odieux personnage et sauver sa bien-aimée.
Dans la seconde, une jeune demoiselle de bonne famille s'ennuit d'une vie et d'une époque qui ne lui conviennent pas. Lors d'une escapade en l'an 2000, elle tombe amour du capitaine humain victorieux, Derek Shackleton. Faisant fi des barrières du temps, ils vont tenter de s'aimer tant bien que mal.
Enfin, dans la troisième, le narrateur lève le voile sur bien des éléments de l'ouvrage entier, non sans montrer un amour franc et admiratif pour ce fameux écrivain qui est, finalement, le véritable protagoniste de l'histoire.
Autant vous le dire tout de suite : je suis complètement passée à côté de cette histoire ! Est-ce le fait de l'avoir enchaînée après un Virginia Woolf à côté duquel elle ne souffre pas la comparaison ? Pourtant, je l'ai entamée avec un grand plaisir à l'idée de plonger dans un roman rafraîchissant, un peu fou et original - en somme, un roman qui n'avait strictement rien à voir avec le précédent. Faisant fi, moi aussi, des barrières temporelles, je pourrais en outre voyager à l'époque victorienne et m'amuser de moult incohérences.
Le souci, c'est que ma lecture a été fréquemment laborieuse car autant certains passages sont savoureux à tous points de vue, autant d'autres sont délayés sans raison, simplistes et parfaitement inintéressants (on peut inclure dans cette deuxième catégorie de passages la quasi totalité de la deuxième partie soit près de 250 pages : une historiette mièvre au possible et imbuvable qui, plus qu'un pastiche, est surtout un très très mauvais pastiche). Du coup, mon intérêt étant en dent de scie, ma lecture l'a été aussi jusqu'à devenir franchement en diagonale pour pouvoir passer rapidement à autre chose (ce qui, vous en conviendrez, n'est pas d'excellent augure).
H.G.Wells
Pour ne pas être totalement noire, car je ne pense pas ce livre raté non plus, j'ai beaucoup aimé la déclaration d'amour que fait l'auteur au père de la SF, H.G.Wells. Car au fond, là est tout le propos du livre : rendre hommage à la naissance du genre - que l'on n'appelait pas encore science-fiction à l'époque mais "romance scientifique" en proposant au lecteur une promenade nostalgique, drôle, plutôt érudite aussi, "à la manière de". Félix J. Palma nous demande de nous mettre dans la peau d'un lecteur du XIXe. De lire tout ce qui va arriver comme si nous ne savions rien de l'avenir. Pour autant, notre esprit de lecteur du XXIe siècle aguerri à la SF ne peut se départir d'un certain nombre de rouages qu'il connait. Ce va-et-vient schizophrénique entre ce que l'on accepte comme vrai et ce que l'on sait être faux offre un roman à plusieurs niveaux dont il y a toujours un tiroir à ouvrir. C'est sur ce principe des multiples rouages cachés puis découverts que joue Félix J. Palma. Et c'est ce principe là qu'il manie, me semble-t-il, avec une dextérité pas toujours égale. Il montre parfois une belle qualité à la limite du virtuose et parfois, on a envie de lui dire que tout est trop toc pour que même avec la meilleure bonne volonté du monde, on y croit un quart de seconde. C'est vraiment le souci que j'ai eu avec la seconde partie. Tout m'a paru extrêmement mauvais. Je ne sais pas si ça vous est déjà arrivé en lisant un livre d'avoir l'impression que les personnages jouent mal ? Et bien, c'est ce que je me suis dit. Mêmes les dialogues étaient en papier mâché. Non vraiment, cette partie n'était pas bonne du tout.
Par contre, j'ai lu sur divers blogs que, pour beaucoup, la troisième partie était longuette et ennuyeuse, usant de trop de digressions. Pour moi, c'est tout le contraire : c'est la meilleure du roman ! (Comme quoi, la lecture est définitivement subjective) C'est dans celle-ci que l'auteur lève enfin le rideau et rend à César ce qui est à César. Même si je n'ai pas tout aimé, je ne peux que reconnaître ce retour aux sources de la SF auprès de Wells qui avait pour but de faire réfléchir les hommes sur l'utilisation présente de leurs inventions et sur leur nécessaire responsabilité à l'avenir. C'est aussi dans cette partie que l'auteur point derrière le narrateur et dévoile la mécanique de l'oeuvre. Est-il Wells au fond ? Y-a-t-il un nouveau tiroir à tirer ou bien est-ce la pirouette finale ?
Pour conclure, on peut dire que ce roman a rempli son objectif dans la mesure où il m'a donné envie de plonger dans les oeuvres de Wells que je n'ai jamais lues ! J'ai d'ores et déjà embarqué The Time machine sur mon kindle.
Par contre, il ne l'a pas rempli s'il s'agissait de me plonger dans un monde et dans un roman entre la fascination et le rire car ni l'un ni l'autre n'étaient au rendez-vous pour moi.
Comme j'ai pu constater qu'il avait fait craquer beaucoup de bloggeuses en librairie, j'espère que vous aurez plus de chance que moi à sa lecture !
Challenge "A tous prix" chez Laure
Grand prix du roman Ateneo de Séville
Le mois anglais chez Lou et Titine
4eme participation
Challenge Petit Bac 2013 chez Enna
Catégorie Objet
08:55 Publié dans Aventure, Challenge, Littérature hispanique, SF/Fantasy | Lien permanent | Commentaires (12)
20/06/2013
Voler! du moine JAEYEON
Voler! du moine JAEYEON et illustré par Kim Sehyeon, traduit du coréen par Lim Yeong-Hee et Françoise Nagel, éditions Philippe Pïcquier, 2009, 156p.
Voler! est de ces paraboles initiatiques pleines de lumière dont les spiritualités du monde entier ont le secret.
Pilou est un jeune caneton d'élevage. Chaque midi, il part s'ébrouer à la rivière au son clinquant d'une boîte de conserve et il rentre de même le soir avec sa tribu docile. Pilou et les siens ne savent pas voler et se contentent de vivre cerclés d'une haie. Pourtant, Pilou rêve de s'élever dans les airs. Il n'y a aucune raison utilitaire à cela puisqu'il est déjà nourri et est dans une vie confortable bien que recluse. Il veut voler, simplement, comme ces canards sauvages qu'il voit migrer. Tel est le rêve fou de Pilou.
Afin de le réaliser, il s'échappe un jour de son élevage. Oh, ce n'est pas difficile puisqu'aucune barrière n'empêche la sortie ! Mais dès lors que sont loin les entraves rassurantes de la captivité commence une vie faite d'errance, de solitude et de questionnements pour cheminer vers son rêve. Au fil de ses pérégrinations, Pilou va croiser plusieurs personnages étonnants qui, chacun à leur manière, vont le guider sur la voie de l'envol jusqu'à ce qu'enfin, il puisse revenir vers les siens à travers ciel.
Vous l'aurez compris, Pilou, c'est le rêveur en chacun de nous. Bien souvent nous l'oublions et nous devenons comme ce vieux canard qui a trouvé la voie de la sérénité en faisant le deuil de ses aspirations profondes. Parfois, nous croisons aussi des esprits dogmatiques et froids qui nous imposent une foi qui n'est pas la nôtre, comme ce vieux héron qui veut imposer son savoir au lieu de le laisser fleurir dans le coeur de l'élève.
Mais Pilou nous rappelle que les rêves sont ce qui nous consituent, ce qui nous fait avancer et l'auteur profite de ce cheminement en la forêt de l'être pour incarner plusieurs grands principes bouddhistes : la méditation, la concentration, l'ascétisme, la solitude, la persévérance, la liberté et bien sûr l'amour. Le chemin de sa propre réalisation n'est pas un parcours de santé, d'après le moine Jaeyeon. Les embûches et parfois la souffrance sont nécessaires. Elles affinent, aiguisent et recentrent. Mais ce n'est pas que cela non plus car l'être apprend à s'ouvrir à chaque particularité du monde et développe une profonde acuité - comme Pilou peut sentir chacun de ses vaisseaux sanguins lorsqu'il bat des ailes.
Ceux qui me connaissent savent que j'ai quelques accointances avec les spiritualités asiatiques, aussi j'étais une lectrice plutôt conquise d'emblée par le propos du joli récit que voilà. Il y a beaucoup de vrai dans cette quête de soi au-delà des chaînes de la société. J'ai néanmoins toujours un peu de mal avec ce ressassement de l'ascétisme nécessaire ici un peu trop appuyé à mon goût. Ce n'est certes pas complètement faux mais, si la solitude et les entraves sont toujours l'occasion d'un enseignement fructueux s'ils se présentent, ils ne me semblent pas pour autant primordiaux pour cheminer. Et quand bien même ce serait le cas, je préfère aller moins loin dans la joie que peiner comme un pauvre diable tout seul en haut de ma montagne de sagesse.
Malgré ce petit bémol, Voler! est un conte délicat qui fera une très belle introduction à qui veut s'initier à la sagesse bouddhiste ou à qui veut entamer une marche intérieure.
Bonne route - ou devrais-je dire, bon vol !
Oiseaux de Judit Reigl, encre de chine, 2011
Lu en lecture commune avec Coccinelle pour clore en beauté son printemps coréen
C'est par ici pour voir son billet !
09:00 Publié dans Challenge, Contes, Lecture commune, Littérature asiatique | Lien permanent | Commentaires (6)