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31/01/2013

Nemi - Tome 1 de Lise Myhre

 

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Nemi - Tome 1 de Lise Myhre, ed. Milady, 160p., 2009

 

Encore une excellente surprise que j'ai dénichée sur le blog de Manu, décidément ! Il va finir par devenir un de mes coins découvertes favoris (si ce n'est déjà le cas).
Il faut dire, qu'outre un amour certain pour les félons et autres petites bêtes en tout genre, nous partageons aussi certaines accointances avec le rock et ses dérivés qui pogotent. Cette BD lui ayant follement plu, je ne pouvais donc qu'aller m'y frotter aussi, "pour voir".

Et bien, chers lecteurs, j'ai vu et je me suis beaucoup amusée ! Nemi est une jeune femme qui déplore de ne plus être qu'une ado insouciante. L'âge adulte et ses réalités gagnent toujours trop tôt ! Il était bon le temps où il ne s'agissait que d'écouter Mayhem en enchaînant les bières - maintenant, il faut aussi payer des factures qui ne cessent d'arriver (et je m'en étonne toujours autant chaque jour). Nemi essaye tant bien que mal de concilier les deux (sachant qu'elle enchaîne toujours mieux les bières que les factures) et distille un peu de son cynisme en toutes situations au gré de courts strips enlevés.

Même si je ne correspond pas entièrement au personnage, je n'ai pas pu que m'y reconnaître fréquemment et son regard sur le monde, qu'on aurait tort de cantonner à celui d'une ado attardée, recelle bien souvent une lucidité particulièrement aiguisée.
En refermant le volume, je me suis dit deux choses : D'une part que j'allais commander les autres tomes traduits tant j'y ai passé un excellent moment et d'autre part, que s'éloigner de tous les gens qu'on connait depuis des années à cause du boulot est décidément un des inconvénients majeurs de la vie d'adulte : les vendredis soirs au pub me manquent rahhhh !

 

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Challenge petit bac.jpgChallenge Petit Bac 2013

Catégorie Prénom

24/01/2013

L'oiseau de mauvais augure de Camilla Läckberg

(J'avoue, ceci est une chronique assassine)

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L'oiseau de mauvais augure de Camilla Läckberg, ed. Actes Sud, coll. Actes noirs, 2011, 350p.

 

C'est la grosse folie pour Patrick Hedström : il doit gérer l'arrivée d'une nouvelle collègue au commissariat, Hanna Kruse, un accident de la route qui n'a rien d'un accident à y regarder de plus près, une télé réalité de bas étage qui devient rapidement le théâtre d'un meurtre de plus et pour couronner le tout, il se marie dans six semaines. Bref, il n'a pas le temps de chômer. Pendant ce temps là, Erica Falck qui est de plus en plus mémère au foyer à défaut d'une véritable héroïne tente de gérer le retour à la maison de sa soeur et ses deux enfants suite au décès de son mari. A part ça, tout va bien à Fjällbacka. 

Honnêtement, je ne sais plus quoi penser de Camilla Läckberg : j'avais été mitigée sur la premier tome, franchement emballée sur le troisième (parce que j'ai sauté le second comme l'étourdie que je suis) et là, je suis totalement dépitée. J'ai trouvé ce roman ci particulièrement mauvais à tous points de vue. D'une part, à force de la lire, on commence à trop sentir son schéma de construction narrative et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle ne fait ni dans la subtilité ni dans le renouvellement. Au bout de trois lectures, c'est un brin lassant.
Ensuite, elle fait clairement du remplissage comme j'en ai rarement vu. Concrètement, si on étudie le roman d'un peu près, on remarque qu'il ne se passe strictement rien, je dis bien RIEN du côté de l'intrigue policière dans les deux cents premières pages. Tout ce à quoi on a droit ce sont des personnages qui piétinent pour trouver un coupable (que, soit dit en passant, le lecteur pas trop aveugle a trouvé au bout de 30 pages tant ce que Camilla Läckberg considère comme des indices discrets sont des pancartes lumineuses façon "le coupable est ici") et l'on se perd dans les tranches de vies de tous les personnages. Alors ok, je suis tout à fait d'accord avec une alternance vie privée et enquête mais, à un moment donné, il faut se centrer, il faut que ça ait du sens. Ici, ça ne sert que de remplissage parfaitement inutile pour grossir une énigme qui, sans cela, se résumerait à une peau de chagrin. 
Au final, les cent dernières pages rattrapent un peu un démarrage lamentable et laborieux mais est-ce suffisant pour sauver totalement la qualité de l'ouvrage. Je n'en suis vraiment pas certaine.
En outre, même si elle n'a jamais brillé par son verbe, ici l'auteure fait vraiment preuve d'une écriture plus que limite. A vouloir créer une proximité de ton entre ses personnages et ses futurs lecteurs, elle en oublie qu'être écrivain, c'est quand même soigner un minimum son style. Elle qui donne comme conseils au futurs écrivains «Ne vous tracassez pas trop pour la façon dont les mots vont tomber – veillez simplement à ce qu’ils tombent, en cascade! Autrement dit, écrivez, écrivez, écrivez!» devrait, en fait, s'en tracasser tout de même un peu.
Bref, cette romancière me semble décidément bien inégale et pour le coup, je vais laisser passer un petit temps avant d'envisager, possiblement, de tester un autre tome. En attendant, je vais me consacrer à mieux que ça.

 

challenge petit bac 2013.jpgChallenge Petit bac 2013

Catégorie Animal

17/01/2013

Absente de Megan Abbott

 

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Absente de Megan Abbott, ed. Sonatine, 2009 / Le Livre de poche, 2011, 317p.

 

jean-spangler1.jpgC'est elle, Jean Spangler. Bouche impeccable, sourcils dessinés et cascade chatain savamment domptée. Elle qui, comme bien d'autres gamines du fond des USA, chercha la lumière d'Hollywood dans des rôles de seconde zone et dans l'effervescence de quelques soirées. Elle qui va disparaître mystérieusement un soir de 1949, deux ans seulement après le Dalhia Noir, et dont on ne retrouvera que le sac à main.

De ce fait divers en pointillé, Megan Abbott nous propose un cheminement tortueux dans les bas-fonds de Los Angeles aux côtés de Gil Hopkins, dit Hop, pour nous délivrer une surprenante réponse.
Ecrivaillon pour l'Examiner à l'époque des faits, il est, deux ans plus tard, attaché de presse du studio qui employait Jean. Il était surtout présent à ses côtés la nuit de sa disparition, avant qu'il ne s'eclipse avec une danseuse quelconque et qu'il range ce souvenir dans un coin de sa mémoire. Iolene Harper se charge pourtant de lui rappeler les faits, visiblement terrorisée : Et s'il n'avait pas planqué quelques indices pour protéger un duo de stars en vogue ? Bien plus touché qu'il ne voudrait l'être, Hop replonge malgré lui dans cette sombre affaire, dans un tango endiablé avec une autre journaliste de l'Examiner, Franny Adair. Après des rencontres énigmatiques, bien des verres de scotch et trop peu de sommeil dans une ambiance lourde, Jean Spangler est sans doute au bout du chemin.

Je dois avouer tout de go que je n'ai pas été conquise à 100% par ce polar. Dieu sait pourtant que j'aime cette atmosphère ambivalente de l'âge d'or d'Hollywood, entre un glamour de surface et la pire des noirceurs sous le vernis. Megan Abbott ne démérite pas, en toute objectivité, à cet exercice périlleux de réanimer le phénix et l'ambiance m'a semblé d'un goût parfaitement plausible. Comme dans tout roman noir s'inscrivant dans cette veine, c'est d'ailleurs plus un roman d'ambiance qu'un roman à suspens. Il faut s'imprégner du phrasé, de l'allure des personnages, de la lumière en demi-teinte des lieux et se laisser porter. Ne pas craindre l'horreur et la misère humaine, aussi. Car ici, encore, c'est tout cela qui est exposé à travers ces figures de femmes à la fois désespérées et fatales qui ne sont plus que viande pour espérer un morceau de gloire ou de bonheur. Ces femmes qui sont tellement viande que l'homme les marque de son couteau, y appose sa signature et sa suprématie. A quel moment la femme cesse-t-elle d'être consentante pour devenir une proie? Le moins que l'on puisse dire, c'est que pour mener l'ambivalence à son comble, il n'y a jamais d'innocentes victimes, ni de méchants bourreaux. Rien n'est tout noir ou tout blanc. C'est la roue d'Hollywood qui, inlassablement, broie les vies qu'elle draine dans son sillon.

Après m'être posée la question un moment sur les raisons de ma non-adhésion totale, c'est une discussion avec Manu qui m'a éclairée : Le livre a trop souffert d'une comparaison avec Le Dahlia Noir d'Ellroy que je n'ai pu m'empêcher de faire tout le long de ma lecture. En même temps, la 4eme de couverture faisait elle-même la comparaison avec l'affaire, donc... Elle a orienté ma comparaison inconsciente. Même si Absente est indéniablement un bon roman (ne me faite pas dire ce que je n'ai pas dit), il ne recelle pas l'éclatante puissance évocatoire du verbe d'Ellroy, cette ciselure cinématographique qui fait prendre vie à chaque page. Lire ce livre de Megan Abbott, c'était avoir l'impression de lire Le Dahlia Noir en moins bien, en édulcoré, en plus lisse, en moins risqué. Les comparaisons, malheureusement, ne peuvent pas être en faveur des deux parties.

Il n'empêche que j'ai tout de même passé un plutôt bon moment de lecture. Et je suis à présent particulièrement curieuse de lire un autre roman de Megan Abbot, Adieu Gloria, qui semble avoir de très bons échos !

 

Merci beaucoup à Manu pour me l'avoir offert dans le swap du nouvel an et je vous invite à aller lire de ce pas son avis sur ce livre que nous avons lu en lecture commune !


challenge polar historique.jpgEt cette lecture s'inscrit en outre dans le challenge polar historique de Samlor !





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Post-scriptum : j'ai super envie d'un swap rock'n'roll - ambiance bière, cheveux longs, perfecto, motifs à pois, bouquins qui swinguent et musique old school. Des intéressés pour savoir si ça vaut le coup que j'organise ?