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08/04/2013

Mr Doyle et Dr Bell de Howard Engel

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Mr Doyle et Dr Bell de Howard Engel, ed. du Masque, Coll. Labyrinthes, 1997 pour l'édition originale ; 2005 pour l'édition française, 314p.

 

A Edimbourg, en 1879, Arthur Conan Doyle est étudiant en médecine mais aspire à embrasser une carrière littéraire. Aussi, il partage son temps entre la rédaction de quelques nouvelles qu'il soumet ici ou là, refait le monde au pub avec son ami Robert Louis Stevenson et suit avec passion les cours d'anatomie du Professeur Joseph Bell à l'université. Ce dernier est réputé pour ses talents de déduction hors du commun : il est capable de mener un premier diagnostic en quelques minutes grâce à une minutieuse observation du patient. Un soir que tous deux discutent après une journée de consultations au dispensaire, un homme blessé et ahuri fait irruption et demande à Bell de l'aider à innocenter son frère, accusé d'un double meurtre. Dans un premier temps circonspect - après tout, Bell n'est pas détective - il finit par accéder à cette étrange requête. Dès lors, le duo du maître et de l'élève va se heurter aux pressions de la police et, plus largement, d'un système qui ne souhaite surtout pas avouer ses erreurs. Rien, pourtant, ne les arrêtera avant que justice soit faite.

Ce petit policier old school déniché au hasard d'une librairie est agréable à lire et divertissant. Je l'ai emmené le mois dernier lors d'un bref séjour à Lyon et il a pleinement rempli son rôle de détente avant de dormir. Force est de constater, néanmoins, qu'il n'innove pas follement en matière de policier dix-neuviémiste et ne met pas non plus en place un suspens déconcertant. 
Pour qui est fan de l'univers de Sherlock Holmes, il propose par contre un éclairage intéressant sur l'oeuvre de Doyle, une sorte de making of fantasmé. En effet, le Professeur Bell a réellement existé et on sait - du moins, cela est majoritairement attesté par les commentateurs holmésiens - qu'il a bien inspiré le personnage du célèbre détective. Doyle lui aurait emprunté ces fameuses qualités déductives et ce charisme particulier qui impressionne et fascine. Il est intéressant, du coup, et même jouissif de se retrouver ici à la genèse de Sherlock Holmes en imaginant les êtres qui l'ont inspiré dans les mêmes situations. On retrouve d'ailleurs également le truculent George Budd dont Doyle récupérera l'énergie frisant parfois le sans-gêne et les tendances cocaïnomanes pour son héros. 
Et puis, il faut souligner le personnage de Stevenson ! Même s'il n'a rien à voir avec l'univers holmésien, il est peint avec une faconde et un anti-conformisme si délicieux que cela donne envie de replonger dans son oeuvre !  

Je conseille donc cette aventure écossaise à qui aime plonger dans les ruelles sombres du l'ère victorienne, accompagnée de l'ombre de Sherlock Holmes, afin de passer un bon moment avec un plaid, un chat et une tasse de thé - sans en attendre plus. 

 

2061720019.jpgChallenge Polar historique chez Samlor

01/04/2013

Bilan de premier trismestre des challenges 2013

En ce début d'année, j'ai eu la folie des challenges - et ce n'est peut-être pas terminé ! En attendant de m'inscrire à de nouveaux défis, j'ai décidé d'en faire des récap par trimestre afin de ne pas perdre le fil de mes participations et pour facilité le point que je ferai en fin d'année sur l'atteinte ou pas des objectifs ^^

Pour ces trois premiers mois de l'année, je comptabilise 14 participations à 6 challenges - une même participation compte d'ailleurs pour plusieurs challenge la plupart du temps.
Les challenges Rougon-Macquart et Agatha Christie n'ont pas encore été complété depuis 2012 mais chaque chose en son temps, ça viendra sous peu !

Je comptabilise le plus grand nombre de participations pour LE CHALLENGE PETIT BAC 2013 organisé sur le blog d'Enna avec 10 lectures et 7 catégories remplies. Il me reste à être inspirée au gré des livres pour les phénomènes météo, les aliments/boissons et les chiffres/nombres. Et qui sait, si j'ai un gros mot sous le coude, ça marchera en bonus. Voici le récap des lectures :

 

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  PRENOM

MEDEE de Christa Wolf

NEMI - Tome 1 de Lise Myrhe

LIEU

En SIBERIE de Colin Thubron

La légende de BLOODMOOR de Joyce Carol Oates

ANIMAL

L'OISEAU de mauvais augure de Camilla Läckberg

OBJET

LA PIERRE DE LUNE de Wilkie Collins

LE MARTEAU DE THOR de Patrick Weber

COULEUR

LA COULEUR POURPRE d'Alice Walker

PARTIE DU CORPS

Debout sur LA LANGUE d'Antoine Wauters

SENTIMENTS

Les tendres PLAINTES de Yoko Ogawa

 

 

Je comptabilise ensuite 3 participations au CHALLENGE POLAR HISTORIQUE organisé sur le blog de Samlor, sur trois périodes historiques différentes : l'un chez les vikings, l'autre dans le hollywood des 40's et le dernier dans le Londres victorien. Voilà un challenge qui fait agréablement voyager !

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Le Marteau de Thor de Patrick Weber

Absente de Megan Abbott

La Pierre de Lune de Wilkie Collins

 

 

Pour finir, une série de double participation chez Laure pour LE CHALLENGE "A TOUS PRIX", chez Anis pour LE CHALLENGE "LIRE AVEC GENEVIEVE BRISAC", chez Adalana pour LE CHALLENGE ECRIVAINS JAPONAIS 2013 et enfin une participation chez Lou pour LE CHALLENGE VIRGINIA WOOLF :

 

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La couleur pourpre d'Alice Walker

En Sibérie de Colin Thubron

 

 

 

 

 

 

 

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 Médée de Christa Wolf

Mrs Dalloway de Virgina Woolf

(+ Orlando de Virginia Woolf en billet rétroactif)

 

 

 

 

 

 

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FEVRIER : 1Q84 - Livre 2 de Haruki MURAKAMI

MARS : Les tendres plaintes de Yoko OGAWA

 

 

 

 

 

 

 

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Mrs Dalloway de Virgina Woolf

 (+ Orlando de Virginia Woolf en billet rétroactif)



 

 


 

Je suis vraiment contente de mes participations à tous ces challenges ! Je suis plutôt régulière et, dans l'ensemble, c'est l'occasion de belles découvertes littéraires.


La suite le 1er juillet !

25/03/2013

Les tendres plaintes de Yoko Ogawa

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Les tendres plaintes de Yoko Ogawa, traduit du japonais par Rose-Marie Makino Fayolle et Yukari Kometani, ed. Actes Sud, 2010 (écrit en 1996), 237p.

 

Après avoir longtemps supporté le climat glacial de son couple en déshérence, Ruriko se retire. Elle part un beau jour, sans réflexion ni préméditation, s'isoler dans le vieux chalet familial au coeur des forêts. Il s'agit d'y retrouver la sérénité, le silence et surtout, de s'y retrouver soi.
Elle rencontrera rapidement deux voisins dans un chalet proche : Nitta et Kaoru, son assistante. Nitta pratique une profession particulièrement fascinante : facteur de clavecins. De ses mains, avec une infinie patience, il sculpte des sons invisibles pour leur donner la forme cristalline d'un rondo ou d'un menuet. Il accorde également ses instruments lors de concerts à travers le pays. Ruriko apprend par contre qu'il ne joue pas - ou plus en public. Un beau jour, une panique l'a saisi et ses doigts ont cessé de jouer. Lors de leurs veillées, c'est donc Kaoru qui prend place devant le clavecin.
Au fil des jours, une relation étrange et souvent silencieuse se noue entre ces trois personnages à la recherche d'une paix intérieure, au son envoûtant des Tendres Plaintes de Rameau.

J'ai retrouvé dans ce roman ces fameux éléments qui semblent caractériser la littérature japonaise - et plus largement sans doute l'esprit japonais : une profonde solitude, une économie de mots, une grande pudeur dans les relations humaines, et l'utilisation d'images poétiques pour exprimer le cheminement intérieur de l'être. Ici, il semble que Yoko Ogawa nous invite à une introspection personnelle à travers le personnage de Ruriko et sa rencontre avec l'étrange tandem musicien. Le lecteur, tout comme Ruriko dans sa forêt, est tout d'abord plongé dans une atmosphère silencieuse, cotonneuse. Le bruit de la ville s'est évanoui ; il n'y a plus que le chatouillement des feuilles alentours. Progressivement, comme on construit pas à pas les pièces d'un clavecin, il s'agit de descendre en soi, et de se reconstruire avec patience et attention. Faire table rase, parfois aussi, et détruire pour mieux avancer - comme Nitta a pulvérisé un clavecin défaillant.
En fait, Les tendres plaintes m'a vraiment fait l'impression d'un roman qu'il faut ressentir bien plus qu'interpréter - c'est pour cela que je vais arrêter là toute forme d'analyse littéraire. Il joue sur les cordes de la sensibilité et de l'indicible, l'esprit ne fait que tenter de formuler ensuite ce que le corps a d'abord senti.


"Alors qu'elle jouait juste sous mes yeux, j'avais l'impression que le son me parvenait d'un endroit extrêmement lointain. On aurait dit qu'il contenait la mémoire d'un temps illimité auquel personne n'avait touché. Le tranchant et la douceur, la magnificence et la grâce, la pureté et l'ombre, des impressions contradictoires jaillissaient ainsi en même temps pour se fondre aussitôt en une seule.
En tendant l'oreille encore plus, je pouvais discerner les imperceptibles résonances entre chaque son."

 

Je vous laisse savourer l'atmophère de ce roman avec la fameuse pièce éponyme de Rameau : (je me permets simplement de vous l'insérer au piano car l'éloge du clavecin a beau être délicieux sous la plume d'Ogawa, il a malheureusement la vertu de m'énerver au plus haut point)

Encore une très belle découverte japonaise grâce au challenge d'Adalana! Merci pour cette inspiration!

 

 

 

 

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Challenge Ecrivains japonais 2013 chez Adalana

Le mois de mars est consacré à Yoko Ogawa






1213775971.jpgChallenge Petit Bac 2013 chez Enna

Catégorie Sentiment