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03/09/2012

Martin Eden de Jack London

 

Voyez-vous, j'étais un peu basique : lorsqu'on me parlait de Jack London, je pensais à Croc-Blanc et à L'appel de la forêt, lectures de collège dont je n'ai, par ailleurs, aucun souvenir, et ça s'arrêtait là. Je savais vaguement que son oeuvre allait au-delà mais associé à tort dans mon esprit à un écrivain d'histoires canines pour la jeunesse, je n'ai jamais poussé plus loin.

Et vous savez quoi ? En finissant ce Martin Eden, j'ai fort envie de me fesser le cul avec un poireau en guise de punition et surtout, de lire un autre Jack London ! Parce que, ce livre, chers lecteurs, est tout simplement un chef d'oeuvre magistral !

 

 

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Martin Eden de Jack London, ed. Phébus, coll. Libretto, 438p.

 

Aux prémisces du XXeme, le jeune matelot Eden est invité à la table bourgeoise des Morses. Gauche et subjugué, il y fait l'expérience de la honte de sa classe ; y rencontre le luxe, la beauté, la poésie et évidemment, l'amour en la personne de Ruth, de quatre ans son aînée, diaphane à souhait et étudiante en Lettres.
Cet épisode réveille en Martin une ambition fulgurante : apprendre, élever son esprit, briller et gagner le coeur de sa belle.
Dès lors, il s'astreint à un emploi du temps sévère et monacal où se succèdent études, exercices et visites à l'être aimé. Il décide de devenir écrivain et ne ménage pas ses efforts, tant physiques que financiers, malgré l'incompréhension générale de son entourage. Ruth surtout, et sa famille, ne sauraient tolérer un gendre aussi "oisif" et aussi "original" dans ses parti-pris.
Et tandis que, persévérant malgré la faim et la douleur, il parvient enfin au succès, c'est le gouffre de la désillusion qui attend Martin. L'amour s'effrite pour mettre à jour l'opportunisme, la superficialité et la stupidité engoncée des valeurs bourgeoises. Car ce n'est pas tant la teneur des êtres qui intéressent le monde, mais bien plutôt la reconnaissance qu'ils inspirent. Ainsi donc, toutes ses aspirations ne sont plus rien, n'ont jamais rien été, si ce n'est de la poudre aux yeux - et il sombre progressivement.

Le sujet de ce roman, comme vous l'aurez compris à la lecture du résumé ci-avant, est vieux comme le monde : articuler la sagesse de l'amour et l'amour de la sagesse, brosser le portrait d'un ambitieux de basse extraction pour atteindre les sommets de la connaissance et en chuter aussitôt. On aura lu ça chez bien d'autres écrivains du siècle passé (comment ne pas penser à Balzac par exemple) et pourtant, le traitement de Jack London en révèle des éclats nouveaux, brillants, ironiques, d'une infinie pertinence.
Martin Eden est un roman total : à la fois roman d'amour, d'apprentissage, satire de la société bourgeoise, mise en abyme de la création littéraire, et roman philosophique puissant et désenchanté, il est non seulement d'une intelligence stylistique époustouflante mais également moteur d'une série de réflexions universelles autour de l'individualisme, de la pensée unique, et de l'écriture.
En outre, et cela ne gâche rien, il se lit d'une traite, avidement et avec délice.

Après un été de lectures en demi-teintes, soit un brin décevantes soit un brin ennuyeuses, ce Martin Eden m'a redonné un coup de fouet littéraire tout simplement magique !


Merci à ma Lolo pour ce merveilleux conseil de lecture que je ne saurais trop vous conseiller à mon tour avec un vif enthousiasme !

 

 

 

Classique-final-4.jpgChallenge "un classique par mois"

Septembre 2012

13/07/2012

Pension Vanilos d'Agatha Christie

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Pension Vanilos d'Agatha Christie, 250p. 

 

 

Poirot est sur le cul (oui, parfaitement) : Miss Lemon, d'ordinaire si méticuleuse, vient de laisser trois fautes dans un courrier. Cela cache forcément quelque chose ! Et de fait, Miss Lemon est inquiète pour sa soeur Mrs Hubbard confrontée à d'étranges évènements sur son lieu de travail, la pension de famille de Mrs Vanilos : divers objets disparates, avec plus ou moins de valeur, sont dérobés depuis plusieurs semaines.
Hercule Poirot se rend sur les lieux et la jeune Célia Austin avoue rapidement sa kleptomanie. Pourtant, tout cela apparait trop simple au célèbre détective qui sent bien que se trame un danger plus sérieux. Il ne faut pas attendre plus d'un jour pour voir le couperet tomber : Célia est retrouvée morte, prétendûment par suicide mais réellement assassinée. Et ce n'est que le début d'une série qui va ronger la pension Vanilos.
Mais pas de panique, Hercule Poirot est sur le coup, avec le bon inspecteur Sharpe !

Dans la rubrique purement subjective, je prends toujours beaucoup de plaisir à fourrer mon nez dans un Agatha Christie depuis que j'ai décidé d'y revenir il y a quelques mois. Cela, c'est un fait. J'adore son ambiance surannée (tellement inscrite dans une époque que lue à la nôtre, certaines réflexions pourraient facilement être taxées de racistes ou passéistes, mais bon, c'est le jeu de lire des trucs tout vieux, ma pauvre lucette, il faut plus en sourire que s'en vexer), ses personnages types qu'on retrouve d'un livre à l'autre (la belle jeune fille qui fume lascivement pendant l'interrogatoire, le jeune héritier mystérieux et sûr de lui, la petite timide avec un balai vous-savez-où, l'étudiant un brin arrogant etc) et évidemment, le fameux détective moustachu, champion toute catégorie des héros belges.
Dans une rubrique un peu plus objective, je dirais que ce n'est pas le meilleur Agatha Christie. Les scènes d'interrogatoires où chacun est passé au grill m'ont paru plutôt ennuyeuses sur la durée, chacune n'apportant sur le moment rien de particulièrement neuf. Les déductions astucieuses de Poirot tombent ici un peu comme un cheveu sur la soupe : je sais qu'il est génial m'enfin de là à déduire tout un *biiiiiip* à partir d'un simple sac à dos lacéré, hmm... Sans aucun autre indice extérieur ? Ca semble plus relever du coup de bol monumental à partir d'une imagination débordante que de la déduction stricto sensu.
Mais bon, voilà, quelques reproches parce qu'il ne faut pas pousser trop loin mémé dans les orties ! Cela dit, Agatha Christie devait compter sur notre amour inconditionnel pour elle pour ne pas nous en formaliser et continuer à dévorer ses bouquins quoiqu'il arrive et vous savez quoi ? Elle a parié juste, c'est pas ça qui va me faire arrêter !

 

 

 

 

challange-agatha-christie.jpgChallenge Agatha Christie

4





Classique-final-4.jpgUn classique par mois

Juillet 2012

09/06/2012

Chi de Konami Kanata, le petit chat qui fait du bien !

 

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Chi de KONAMI Kanata, ed. Glénat.

 

Petite Chi est perdue : à trop s'émerveiller de tout, elle en a oublié de suivre sa maman et la voilà seule. Tandis qu'elle sanglote, elle tombe nez à nez avec un petit garçon qui sanglote aussi. Ni une ni deux, la voilà adoptée chez lui, complètement gaga face à sa bouille mignonne et à ses bêtises. Tout n'est pas simple néanmoins : les chats sont normalement interdit dans l'appartement de cette nouvelle famille. Il faudra donc redoubler d'imagination pour la cacher pendant près de 3 tomes avant qu'ils ne déménagent dans un logement plus propice.

Je ne suis pas une fan de manga, jusqu'alors je n'en ai même jamais trouvé un qui trouve grâce à mes yeux (et cela pour une raison qui m'est inconnue, c'est pas faute d'essayer pourtant). Mais j'ai tout simplement craqué sur Chi, manga pour enfant drôle et croquant à souhait. Construit en petites scénettes qui relatent le quotidien de cette chatoune dans sa nouvelle famille, je n'ai pas pu m'empêcher de sourire à chaque page de chaque tome tant l'auteur a brossé parfaitement cet animal merveilleux. De l'apprentissage de la propreté, en passant par les jeux, les comportements mi-caractériels, mi-surprenants, les moments de tendresses et les balades, tout y est et c'est exactement ça !

Pour tous les amoureux des chats, craquez sur Chi, vous ne serez pas déçus !

 

Japangaspikechatchii5.jpg

 

 

ChallengeDragonFeu.jpgChallenge Dragon

5/5