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25/02/2013

1Q84 - Livre 2 de Haruki Murakami

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1Q84 - Livre 2 de Haruki Murakami, ed. Belfond, 2011, 526p.

 

- Attention, spoiler pour ceux qui n'ont pas lu le tome 1 -

 

Il y a un mois, je refermai dans un état de fébrilité cotonneuse le 1er livre d'1Q84. J'y avais goûté une atmosphère nouvelle, aérienne - entre la douceur et la mélancolie et y avais laissé Tengo et Aomamé a un tournant, semblait-il, déterminant : Lui n'avait plus de nouvelles de Fukaéri ; elle venait d'accepter un dernier contrat pour la vieille dame. Ce fameux contrat, dont le lecteur ignorait encore la date, devait consister à envoyer dans un autre monde le leader de la secte des précurseurs pour le punir d'actes pédophiles. Ainsi donc, la brèche d'un possible rapprochement entre Tengo et Aomamé s'ouvrait sur cette commande d'un genre particulier et nous, lecteurs, restions pendus à ses pages délicieuses.

Dans ce nouveau livre, Tengo et Aomamé vont faire face à un dépouillement de plus en plus minutieux, à l'exercice d'une solitude aride mais aussi et surtout, profondément lyrique.
Je l'avais dit dans ma chronique précédente, ce livre est typiquement japonais dans sa lenteur moite et sa pesanteur solitaire. Nos deux protagonistes ne sont ancrés à rien ni personne. Ils vaquent à leur quotidien, s'impliquent mais au fond, ils sont toujours seuls. Néanmoins, dans le livre 1, ils avaient quelques relations de surface qui leur donnaient le change de l'attachement : Tengo avait une maîtresse de dix ans son aînée, Kyôko, qui le visitait tous les vendredis et Aomamé avait fait la connaissance d'une jeune policière, Ayumi. Dans ce livre, ils vont tous deux perdre ses relations. On comprend rapidement que telle est la technique des Little People : ils ne peuvent pas atteindre directement mais ils peuvent creuser un fossé pour isoler. Ces actes sont sensés servir d'avertissement mais ni Tengo ni Aomamé ne quitteront la route sur laquelle ils se sont embarqués : parce qu'ils sont déjà allés trop loin et parce qu'ils fonctionnent l'un pour l'autre comme le plus puissant des aimants.

Ainsi, au-delà de ce contrat qu'Aomamé va honorer malgré quelques réticences et la surprise de découvrir un leader hors du commun, et le duo que vont à nouveau former Tengo et Fukaéri, c'est avant tout à une ballade lyrique que nous invite ce livre 2. Dans le premier, il fallait reconnaître le génie de mettre en place les ramifications d'une intrigue protéiforme ; ici, tout en poursuivant dans cette lignée, j'ai surtout été touchée par une montée en puissance de l'intériorité des personnages - chacun des deux se livrent à une introspection touchante et délicate et c'est en allant au fond d'eux-même que, progressivement, ils se rapprochent l'un de l'autre.

A la fin de deuxième livre, la rencontre n'a toujours pas eu lieu. Du moins, une rencontre physique. Car Tengo et Aomamé perçoivent à présent les deux lunes et se perçoivent l'un l'autre avec une brillante acuité.
Il n'en reste pas moins qu'après la suppression du leader par Aomamé et la colère des Little People face à l'échange entre Tengo et Fukaéri, la route est encore longue et périlleuse avant un renouveau.

Suite au prochain épisode !

 

Livre lu en lecture commune avec Manu et Shelbylee. Allons voir leurs avis !

 

logo-c3a9crivains-japonais_1.jpgEt ce billet participe au challenge Ecrivains japonais 2013 chez Adalana : ce mois est consacré à Haruki Murakami !








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copyright © Leonid Tishkov






14/02/2013

Marvel 1602 de Neil Gaiman, Andy Kubert et Richard Isanove

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Marvel 1602 de Neil Gaiman, Andy Kubert et Richard Isanove, ed. Panini Comics, 2007 (pour l'édition française)

 

Je crois que ça devient tranquillement officiel : J'adore les comics ! Comme quoi, j'ai trente ans (presque) et c'est maintenant que je m'amuse avec les supers héros. La preuve que ce n'est pas une question d'âge mais de garder son âme d'enfant ^^
Mais revenons à nos moutons !

L'édition que voilà regroupe les huit épisodes d'une série originale scénarisée par l'excellent Neil Gaiman dans laquelle il imagine les héros Marvel dans l'Angleterre élizabéthaine. Un projet pour le moins audacieux et déconcertant. On a du mal à concevoir, de prime abord, Spiderman ou les 4 fantastiques poudrés et engoncés dans une colerette.
Pourtant, Gaiman s'en sort à merveille. Dès la première scène, le ton est donné : Elizabeth 1er, Nick Fury ici son espion et le Dr Strange, ici son médecin personnel, discutent d'une possible fin du monde. Les éléments naturels se déchaînent, l'inquisition multiplie les assassinats de prodiges considérés comme l'oeuvre du diable et la succession est incertaine. Le peuple craint pour l'avenir ; la déliquescence semble inévitable. Sans parler du Comte Von Fatalis (ah ah) a la recherche de l'arme suprême et de la jeune Rebecca qui revient du Nouveau Monde pour réclamer de l'aide. Bref, vous l'aurez compris, l'intrigue est dense, mouvementée et parfaitement surréaliste.

Néanmoins, au-delà de cet exposé de surface, il faut reconnaître que cette transposition menée tambour battant révèle admirablement la nature universelle et intemporelle des super héros qui sont avant tout des archétypes. J'allais dire comme les figures mythologiques mais au fond, c'est exactement ce qu'ils sont, particulièrement ici : ils forment une mythologie de l'Amérique (on a les mythes qu'on peut quand on a pas eu Sénèque et Euripide huhu) multiculturelle, multiforme mais unie dans une quête de justice et de liberté (sortons les violoooooons). Ainsi, à la fin de Marvel 1602, les héros quittent une Europe déclinante et tyrannique, pour un Nouveau Monde où s'épanouira l'altérité et la paix. Oui, c'est caricatural, partial et totalement fantasmé quand on connaît l'Histoire - on ne peut décemment pas penser autre chose. Mais en toute franchise, même si les comics délivrent souvent une philosophie de comptoir, je m'y amuse follement et puis ils sont révélateurs, au fond, de la vision que l'Amérique a d'elle-même.

Bref, une mention toute particulière pour cette courte série qui a le mérite de nous offrir avec une grande originalité un hommage aux héros Marvel.


 

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31/01/2013

Nemi - Tome 1 de Lise Myhre

 

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Nemi - Tome 1 de Lise Myhre, ed. Milady, 160p., 2009

 

Encore une excellente surprise que j'ai dénichée sur le blog de Manu, décidément ! Il va finir par devenir un de mes coins découvertes favoris (si ce n'est déjà le cas).
Il faut dire, qu'outre un amour certain pour les félons et autres petites bêtes en tout genre, nous partageons aussi certaines accointances avec le rock et ses dérivés qui pogotent. Cette BD lui ayant follement plu, je ne pouvais donc qu'aller m'y frotter aussi, "pour voir".

Et bien, chers lecteurs, j'ai vu et je me suis beaucoup amusée ! Nemi est une jeune femme qui déplore de ne plus être qu'une ado insouciante. L'âge adulte et ses réalités gagnent toujours trop tôt ! Il était bon le temps où il ne s'agissait que d'écouter Mayhem en enchaînant les bières - maintenant, il faut aussi payer des factures qui ne cessent d'arriver (et je m'en étonne toujours autant chaque jour). Nemi essaye tant bien que mal de concilier les deux (sachant qu'elle enchaîne toujours mieux les bières que les factures) et distille un peu de son cynisme en toutes situations au gré de courts strips enlevés.

Même si je ne correspond pas entièrement au personnage, je n'ai pas pu que m'y reconnaître fréquemment et son regard sur le monde, qu'on aurait tort de cantonner à celui d'une ado attardée, recelle bien souvent une lucidité particulièrement aiguisée.
En refermant le volume, je me suis dit deux choses : D'une part que j'allais commander les autres tomes traduits tant j'y ai passé un excellent moment et d'autre part, que s'éloigner de tous les gens qu'on connait depuis des années à cause du boulot est décidément un des inconvénients majeurs de la vie d'adulte : les vendredis soirs au pub me manquent rahhhh !

 

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Challenge petit bac.jpgChallenge Petit Bac 2013

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