Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

02/03/2012

Le révélateur de Mireille Juchau

9782715231559_1_75.jpg

Le révélateur de Mireille Juchau, traduit de l'anglais (Australie) par Josette Chicheportiche, ed. Mercure de France, 360p.

 

Martine est une jeune photographe australienne, fille d'émigrés juifs allemands. Après la mort de son père, elle décide de partir à New York, tant pour donner un nouvel essor à son travail que pour échapper à l'amour oppressif de sa mère Lotte, attachante mais désespéremment vissée à son passé. Sur place, elle fonde une famille et vit de son art. Tout semble lui sourire jusqu'au jour où sa fille disparait. Martine sombre alors dans le gouffre puissant du deuil qui sera l'occasion pour elle de démêler un secret de famille.

Tel que vous lisez mon résumé, qui paraphrase la 4eme de couverture de l'éditeur, je ne vous ai pas seulement donné le début alléchant de l'ouvrage mais je vous l'ai balayé entièrement. Le secret de famille n'est pas le coeur du livre comme je m'y attendais mais n'apparaît que dans le dernier tiers du livre ; là où je m'attendais à lire une quête des origines à travers l'art à partir d'une brève mise en place des personnages et d'un élément déclencheur violent, j'ai lu un récit de vie assez lent, sans grand intérêt. Je ne vous cache pas que si je n'avais pas reçu cet ouvrage dans le cadre d'un partenariat, je ne l'aurais certainement pas lu jusqu'au bout et ne l'aurais pas chroniqué. Malgré quelques très beaux morceaux sur la douleur du deuil il est vrai, je l'ai trouvé assez médiocre, au sens premier du terme : pas foncièrement mauvais, mais plutot insignifiant, avec beaucoup de scènes sans intérêt et une progression narrative apathique où l'auteur semble avoir manqué ce qui aurait du être le coeur de son propos. Pas des livres dont on se souvient, à mon sens, ni concernant le style, ni concernant l'histoire.

Néanmoins, je me sais parfois un peu acerbe dans mes avis de lecture. Aussi, je propose ce livre au voyage pour les intéressés. Je suis persuadée que l'histoire relatée et la plume de l'auteur pourra en toucher d'autres que moi. Laissez moi un petit commentaire s'il vous intéresse !


 

 

 

Merci à Logo-Partenariats-News-Book.pngNewsbook et aux éditions Mercure de France pour ce partenariat.

25/02/2012

Jane Eyre de Charlotte Brontë

9782253004356.jpg

Jane Eyre de Charlotte Brontë, chez tous les éditeurs de poche que vous voulez, près de 700 pages

 

Beaucoup, je suppose, connaissent l'histoire de Jane Eyre : Orpheline recueillie par la famille de son oncle maternel, Jane est détestée voire maltraitée par une tante à claquer et par des cousins prétentieux, fourbes et gâtés. Jane n'a pourtant pas la langue dans sa poche et cette franchise ne lui facilite pas la vie avec eux.
A 10 ans, elle est envoyée à la pitoyable école de Lowood - établissement pour orphelines et indigentes d'une dureté telle qu'elle se transforme rapidement en mouroir. Jane y perdra sa seule amie, la petite Helen Burns lors d'une l'épidemie de phtisie.
A 18 ans et tandis qu'elle est professeur dans cette même école depuis deux ans, il lui prend des envies d'ailleurs. Elle poste une annonce pour devenir gourvernante et reçoit une réponse venant du château de Thornfield où elle ne tardera pas à se rendre pour devenir préceptrice d'Adele et pour tomber amoureuse de son cher maître, le laid mais magnétique Monsieur Rocheter (rahhhhhhhhhh). S'en suivra encore toutes sortes de petits et grands évènements - parce que bon, à ce point de l'histoire, il reste encore presque 450 pages hein, mais je vous laisserai le soin de les découvrir si le coeur vous en dit !


Arrivée à ce point du billet, il me reste à vous parler de mes impressions de lecture et c'est un peu le point critique : arriver à synthétiser des impressions assez diverses.

D'un point de vue purement littéraire, le verbe et les codes de genre sont indéniablement maîtrisés dans ce roman. On y retrouve les stéréotypes des personnages (la marâtre, la jeune orpheline laide et sans ressource qui brave l'existence par sa force de caractère, l'ambivalence de l'être aimé viril et mystérieux, à la fois protecteur et dangereux etc.) , le romantisme de l'amour impossible et intense, l'ambiance gothique des vastes plaines anglaises où le vent hurle et où les manoirs se hantent de créatures démoniaques (mais qui est donc cette mystérieuse présence au manoir de Thornfield, hin hin ?), sans oublier les hallucinations (ou ce qu'on croit l'être) et les rêves prémonitoires. Bref, Jane Eyre est un parfait syncrétisme de romantisme et de gothique, avec en outre un soupçon de féminisme - et là est toute son originalité - distillée à travers la figure de l'héroïne, dans ses attitudes, ses pensées ou sa manière d'être. Une bien intéressante vision de la femme pour l'époque (nous sommes tout de même en 1847).

D'un point de vue purement personnel, j'ai dévoré certains passages (ceux avec Rochester pour ne rien vous cacher) et d'autres m'ont passablement gonflée. Il m'a semblé qu'un grand nombre de pages n'apportaient rien au déroulement de l'histoire stricto sensu ni aucun renseignement supplémentaire sur la vie de Jane Eyre - que c'était de la broderie gratuite et contemplatique et j'avoue, quand c'est pour broder une ambiance qui donne envie de se pendre, la gratuité de la chose me fait lire en diagonale... Bref, je n'étais pas toujours dedans et je me suis parfois ennuyée. Malgré tout, j'ai beaucoup apprécié la personnalité de Jane Eyre, ce petit de femme que rien n'abat, qui toujours avanc dans la dignité, le respect de ses valeurs et la foi. Une leçon de courage.

Pour résumer, une lecture très mitigée pour moi, parfois passionnée, parfois fastidieuse et au final, mon regard de littéraire pure vous dira que le livre est certes très bon, mais mon avis de lectrice vous dira qu'il n'y a pas forcément de quoi s'en tanquer 700 pages. Je vous invite vivement (histoire d'y aller de mon petit conseil purement arbitraire) à préférer Les Hauts de Hurlevent ^^




 

Classique-final-4.jpgChallenge un classique par mois

Février 2012

 

 

 

 

 

Logo-challenge-gilmore-girls-Karine.jpg

Challenge Gilmore Girls

2/3






challenge-des-100-livres-chez-bianca.jpgChallenge les 100 livres à avoir lu une fois chez Bianca

Billet rétroactif

22/02/2012

La nuit de l'oracle de Paul Auster

La nuit de l'oracle.jpg

La nuit de l'oracle de Paul Auster, traduit de l'américain par Christine Le Boeuf, Actes Sud, 2004, 238p.

 

 

La nuit de l'oracle, ça commence avec une histoire des plus prometteuses : Sidney Orr se remet d'une longue maladie qui l'a laissé à demi inconscient et cloué à l'hôpital pendant plusieurs mois. Un fois rentré chez lui et afin de reprendre progressivement la forme, il rythme ses journées de promenades de plus en plus longues pendant lesquelles il renoue avec Brooklyn et réfléchit à son travail d'écrivain en stand by. Il tombe un jour par hasard sur une papeterie et y déniche un carnet bleu importé du Portugal : c'est le coup de foudre. Il l'achète et dès son retour chez lui, écrit frénétiquement plusieurs heures l'ébauche d'un futur roman.
Et là, la 4eme de couverture laisse planer le suspens sur les suites de cette écriture hypnotique, évoquant que cela va le conduire à de "dangereuses surprises"... Le carnet aurait-il un pouvoir mystérieux ?

Autant vous dire que ce synopsis m'a immédiatement donné envie de lire le bouquin, d'autant plus lorsque au début du roman, l'auteur commence à filer deux mises en abymes successives : Sidney Orr écrivant son ébauche de roman et y incluant un autre roman dont il relate également l'histoire. On plonge, on plonge avec grande délectation. Décidément, Paul Auster a un don absolument étourdissant de narrateur : on est instantanément vissé à sa prose et on enchaîne les pages avec avidité comme s'il s'agissait d'un polar !

Sauf que - cela se gâte : systématiquement, je finis par être déçue. Je suis harponnée, je bois ses mots, et puis il commence à se barrer en cacahuètes en disperçant l'intrigue, en ébauchant des intrigues dans les intrigues, en distillant des mystères un peu partout, pour finir par une chute à la noix qui ne résoud absolument rien. Un peu comme dans La musique du hasard, il tue un des personnages, comme si la mort était sensée apporter la clé alors que ça apporte quedalle, ça laisse juste en suspens pleins de pistes qu'il n'a fait qu'ébaucher, au milieu desquelles il a fini par perdre le propos et finalement, ne sachant pas comment démêler la chose, il nous plante lamentablement. Genre tadammmm, je savais pas comment finir alors je tue un gars. Heu ouais, génial. Et sinon ?!

Bref, j'ai l'impression de m'être fait embarquer dans une vaste fumisterie, comme si je m'étais fait hypnotiser pour rien, au final. C'est quand même dommage. Il avait de l'or en barre avec son histoire, le père Auster, et encore plus avec son talent de conteur. Pourquoi il veut toujours trop en faire, pourquoi il s'éparpille au lieu de creuser, et pourquoi il chiade par un peu plus ses chutes ?! C'est trop injuste !
En fait, je me dis qu'il devrait travailler avec un scénariste, comme les auteurs de BD. Lui, il écrit - comme d'autres dessinent - parce que pour ça, on est d'accord qu'il est extraordinaire mais il laisse le soin à quelqu'un de compétent d'élaborer une histoire qui se finit pas en queue de cerise !

 

*