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26/09/2012

Swap épistolaire : Mon colis !

Lorsque je me suis inscrite en mai au swap épistolaire de Plumina , celle-ci m'a attribué la fée clochette comme binôme !

Durant l'été, nous nous sommes échangées des cartes postales puis, avec l'automne, vint le temps du colis. J'ai découvert le mien ce midi en rentrant du travail et l'ai ouvert tout doucement, comme d'habitude pour savourer. Et voilà encore un magnifique paquet plein de délicates attentions et de couleurs ! Youhou !

 

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Dans une charmante petite "Clochette Box", j'ai reçu

- un style 4 couleurs "de filles" ^^

- des douceurs niçoises

- Rose de Tatiana de Rosnay et L'étrange disparition d'Esmée Lennox de Maggie O'Farrell

- un cahier Les Cakes de Bertrand (j'adore!)

- des marque-pages aimantés

- et une jolie carte

 

 

Merci tout plein Clochette pour ce délicieux paquet et merci à Plumisa pour ton organisation !

 

14:18 Publié dans Swap | Lien permanent | Commentaires (5)

24/09/2012

C. de Tom McCarthy

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C. de Tom McCarthy, ed. de L'olivier, 2012, 430p.

 

Il était une fois un titre sybillin qui m'interpella sur une table de bibliothèque. Au milieu de toutes les grosses affiches de la rentrée littéraire, ce titre-là me sembla facétieux, étrange : en bref, à part. La quatrième de couverture évoquait le nom du protagoniste : Carrefax ; la substance qu'il affectionne un peu trop : la cocaïne ; l'obsession du père : la communication. Ni une ni deux, je l'attaquai le soir même.

C. nous embarque aux côtés du Dr Learmont appelé à la propriété labyrinthique des Carrefax pour y accoucher la maîtresse des lieux. C'est Serge qui viendra au monde ce soir-là, après Sophie, son aînée de trois ans. Il grandit dans une famille à l'esprit ailleurs, chacun obnubilé par ses propres obsessions : La mère éthérée et sourde, passe son temps avec les vers à soie comme dans un monde flottant - à l'image du regard voilé de Serge. Le père ne jure que par la prévalence de la parole et s'acharne à enseigner l'art du langage à de jeunes sourds dans une école de sa création. En même temps, il bricole tout un tas d'inventions et de théorie sur la communication. Quant à Sophie, ce sont les sciences naturelles qui l'occuperont jours et nuit jusqu'à sa mort suspecte.
Et Serge, sur ce terrain, grandit cahin caha, non sans quelques petits soucis psychosomatiques qu'il résoudra miraculeusement en cure thermale.
Fort de cette renaissance inattendue, il s'engagera dans l'armée pendant la première guerre mondiale, cherchera la voix des morts, partira en Egypte pour une expédition de premier plan et finira on ne sait trop comment dans un délire hallucinatoire étourdissant.

Alors là, je suis franchement embêtée : vous savez, le genre d'embêtement qu'on ressent lorsqu'on sent bien qu'il y a quelque chose dans le bouquin, un bout de talent, une sacrée d'originalité mais qu'on reste en dehors tout le long des pages.
Je suis persuadée que C. est un ouvrage de qualité : Il présente un découpage énigmatique sous forme d'épisodes morcelés mais cache pourtant un livre et un personnage cohérents, complets et d'une belle profondeur ; une plume originale et de qualité ; de l'érudition ni vu ni connu j't'embrouille en distillant des morceaux choisis de grands auteurs (également appelé plagiat aha). Je pourrais citer encore d'autres arguments mais vous aurez saisi le principal : Tom McCarthy est un bon écrivain et son livre est de qualité.
Sauf que ces qualités me sont royalement passées au dessus des neurones et que je n'ai absolument pas été transportée par cette lecture. Strictement rien ne s'est passé dans les tripes : j'ai même failli arrêter à plusieurs reprises tant je m'ennuyais parfois. A la vérité, j'ai trouvé le livre parfaitement vain. Peut-être n'était-ce pas le moment de m'y plonger ? Peut-être y a-t-il un brin de prétention et d'artifice trop flagrants dans cette fameuse "originalité" ? Allez savoir. Toujours est-il que pour le coup, c'est une déception, moi qui attendait tant de cet "écrivain exceptionnel, agitateur littéraire".

 

 

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logochallenge3.pngChallenge de la rentrée littéraire 2012

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20/09/2012

La caverne des idées de José Carlos Somoza

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La caverne des idées de José Carlos Somoza, ed. Actes Sud Babel, 2003, 346p.

 

Comme tout roman de Somoza -et celui-là étant le premier, il a ouvert le bal de la tradition-, l'histoire nous plonge dans une aventure sanglante et énigmatique : Tramaque, étudiant de l'Académie philosophique de Platon, est retrouvé mort à moitié dépecé dans Athènes. Parmi la foule indignée, un seul homme reste stoïque et concentré : Héraclès Pontor, le célèbre déchiffreur d'énigmes. Très rapidement, le lecteur comprend que ce n'est pas seulement pour son lien avec la mère du défunt que ce décès l'interpelle. C'est bien plutôt parce qu'il ne croit pas à l'attaque accidentelle de loups pendant une partie de chasse pour expliquer cette tragédie. C'est également pour cette raison que Diagoras, philosophe et mentor de Tramaque, engage Héraclès pour découvrir le fin mot de l'histoire - histoire qui va décidément rester sanglante et énigmatique jusqu'au bout.

Mais comme tout roman de Somoza, les choses ne s'arrêtent pas là. Il serait bien trop simple de réduire cet ouvrage à un "polar antique" - genre déjà suffisamment original en soi. L'auteur va plus loin et inclu en deuxième lecture l'omniprésence en bas de page d'un traducteur hypnotisé par son travail et progressivement plongé dans une aventure rocambolesque. Je ne vous mentirais pas : cela rend la lecture parfois fastidieuse : certaines notes sont particulièrement longues, il faut donc ensuite revenir en arrière pour reprendre le fil de l'enquête et ainsi de suite. MALGRE TOUT, que cela ne vous décourage pas ! Car comme tout roman de Somoza, je ne peux m'empêcher de refermer le livre en me disant que cet écrivain est fou d'imagination et de génie, que non seulement il parvient à créer des mondes surréalistes et uniques mais qu'en plus, il y distille une érudition étourdissante. Qui peut se targuer, en effet, d'avoir rédiger des livres qui soulèvent des questions cruciales concernant l'art, la philosophie, la poésie, Lovecraft et shakespeare, chaque fois avec brio ?

Ici, vous l'aurez deviné vu l'époque et les personnages, le propos touche à l'interaction, à la semblance et à la puissance de la fiction et de la pensée philosophique. Qui détient la vérité - qui, tout du moins, est le plus à même de s'en approcher ? La réponse de Somoza est sans appelle avec une chute magistrale à laquelle j'adhère parfaitement. Je vous laisserai seulement la découvrir et la savourer comme le mérite La caverne des idées, espèrant que ce petit flou final vous incite à courir dévorer l'ouvrage !

 

*

 

"Lire n'est pas réfléchir seul,c'est dialoguer. Mais le dialogue de la lecture est un dialogue platonique: ton interlocuteur est une idée. Cependant,ce n'est pas une idée figée: en dialoguant avec elle,tu la modifies, tu la fais tienne,tu en viens à croire en son existence indépendante."

 

 

72427108.pngChallenge Mythologies du monde

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