27/04/2013
Challenge Amérindiens (Bibliographie inside)
Le challenge sur la blogosphère littéraire, c'est un peu une institution et il en fleurit à loisir régulièrement. Ca tombe bien, c'est le printemps : c'est donc le moment où jamais d'en planter un pour l'année dans l'espoir qu'il fasse de beaux fruits !
En ce moment, je cogite pas mal sur la possibilité de reprendre mes études en parallèle de la vie active car un projet de recherche orienté vers les amérindiens me trotte dans la tête. Du coup, je furete dans ce coin là pour voir ce que la littérature et l'édition de manière générale a pu produire d'intéressant. Force est de constater que, malgré le premier abord anecdotique voire carrément kitch de la chose (oui, oui, je vois ce que ça peut évoquer comme prime impression^^), il s'agit d'un domaine plutôt riche que beaucoup d'auteurs américains contemporains explorent. Je me suis donc dit "et pourquoi pas créer un challenge sur le thème histoire de lever un peu le voile" ?
Alors voilà, c'est lancé : Je vous propose un Challenge Amérindiens (qu'ils soient du sud ou du nord du continent hein, on fait pas de racisme^^). L'idée, c'est d'offrir toutes vos chroniques tous domaines confondus (Littérature au sens large tant qu'il est question d'amérindiens quelque part, mais aussi art, histoire, ethnologie, spiritualités et pourquoi pas cinéma, expositions...). Pour vous aider, je vous mets une petite bibliographie littéraire en fin d'article dans laquelle vous pouvez piocher à loisir !
Le challenge est ouvert jusqu'au 31 août 2014, comme ça on a le temps de lire tranquillement sans faire d'overdose.
Pour vous inscrire, il vous suffit de laisser un commentaire sur ce billet en mentionnant l'une des 4 catégories suivantes :
- Petit Tonnerre : de 1 à 3 livres
- Homme Médecine : de 3 à 5 livres
- Chef de guerre : de 5 à 10 livres
- Grand Mystère : plus de 10 livres
Et dès que vous aurez publié un billet correspondant au challenge, vous pourrez mettre le logo ci-dessous et me le signaler ici en commentaire pour que je puisse le prendre en compte et faire des récap.
J'accepte bien sûr les billets rétroactifs.
N'hésitez pas à faire de la pub pour le challenge sur votre blog : plus on est de fous, plus on rit !
Bibliographie sélective en littérature :
Sherman Alexie
- Indian Blues (en: Reservation Blues) (roman, 1995)
- Indian Killer (roman, 1997)
- Phoenix, Arizona (nouvelles, 1999)
- La vie aux trousses (en: The Toughest Indian in the World) (nouvelles, 2000)
- Dix petits Indiens (en: Ten Little Indians) (nouvelles, 2003)
- Flight (roman, 2007)
- Le Premier qui pleure a perdu (en: The Absolutely True Diary of a Part-Time Indian) (roman jeunesse, 2008)
- Danses de guerre (nouvelles, 2011)
Bernard Assiniwi
- La saga des Beothuks (roman, 1996)
- Le bras coupé (roman, 1976)
Michael Blake
- Danse avec les loups (roman, 1991)
Joseph Boyden
- Le chemin des âmes, (roman, 2006)
- Là-haut vers le Nord (roman, 2006)
- Les Saisons de la solitude (roman, 2009) (Giller Prize 2008)
Louise Erdrich
- Love Medecine (roman, 1986)
- L'épouse Antilope (roman, 2002)
- Dernier rapport sur les miracles à Little No Horse (roman, 2003)
- Ce qui a dévoré nos coeurs (roman, 2007)
- La Malédiction des colombes (roman, 2010)
Jim Fergus
- Espaces sauvages (A Hunter's Road, 1992),
- Mille femmes blanches (One Thousand White Women: The Journals of May Dodd, 1998)
- La Fille sauvage (The Wild Girl: The Notebooks of Ned Giles, 2005)
- Marie-Blanche (Marie-Blanche, 2011)
Craig Johnson
- Little Bird, Éditions Gallmeister, coll. « Noire », 2009
Prix NouvelObs/BibliObs du Roman noir étranger, 2010
Sélectionné pour le Grand Prix de littérature policière
Sélectionné par la rédaction de Lire parmi les dix meilleurs polars de l'année 2009. - Le Camp des morts , id. , 2010
Lauréat du Trophée 813 du Meilleur roman étranger 2010
Sélectionné par la rédaction de Lire parmi les dix meilleurs polars de l'année 2010. - L'indien blanc , id. 2011,
- Enfants de poussières, id., 2012
Western Writer's of America Spur Award for Best Novel of the West 2008
Mountains and Plains award for fiction book of the year - Dark Horse, id., 2013
Finaliste du Dilys Award 2010.
Jim Harrison
- Dalva (roman, 1988)
- Retour en terre (roman, 2007)
Tony Hillerman
- La voie de l'ennemi (1990)
- L'homme squelette (2008)
Joseph Marshall III
- L'hiver du fer sacré (roman, 1994)
N. Scott Momaday
- La maison de l'aube (roman, 1968) (Prix Pulitzer 1969)
- Le chemin de la montagne de pluie (roman, 1969)
Dan O'Brien
- L’Esprit des collines (Spirit of the Hills, 1988), roman policier, 10/18
- Rites d’automne: Le voyage d'un fauconnier à travers l'Ouest américain (The Rites of Autumn: A Falconer's Journey Across The American West, 1988)
- Au cœur du pays (In the center of the Nation, 1991), roman
- Brendan Prairie (Brendan Prairie, 1996), roman
- Médecine blanche pour Crazy Horse (The Contract Surgeon, 2001), roman
- L’Agent indien (The Indian Agent, 2004), roman
- Les Bisons du Cœur-Brisé (Buffalo for the Broken Heart, 2001), mémoires
Jean-Christophe Rufin
- Rouge Brésil (Roman, 2001), Prix Goncourt 2001
Leslie M. Silko
- La Cérémonie (roman, 1992)
La liste est également longue en histoire et spiritualités mais pour ces domaines plus particuliers, je laisse votre inspiration vous guider :)
PS : Merci à Canel qui vient de me suggérer le lien vers la page Babelio concernant les Amérindiens ! Une mine d'or !
Participants et billets :
PETIT TONNERRE
Ce qui a dévoré nos coeurs de Louise Erdrich
Rivière Mékiskan de Lucie Lachapelle
Une moitié de Wasicun de Jean-François Chabas
Mille femmes blanches de Jim Fergus
Lilly
Le Chemin des âmes de Joseph Boyden
Syannelle
Sorray, le retour au monde de Gérard Duhaime
Feu, tome 1: La rivière profanée de Francine Ouellette
Ourse bleue de Virginia Pésémapéo Bordeleau
CHEF DE GUERRE
L'indien blanc de Craig Johnson (billet rétroactif)
Terre des rêves de Vidar Sundstol (billet rétroactif)
Seuls les morts ne rêvent pas de Vidar Sundstol
La danse des chiens tonnerre de Kirk Mitchell
La morsure du lézard de Kirk Mitchell
Le premier qui pleure a perdu de Sherman Alexis
Indian blues de Sherman Alexis (billet rétroactif)
La malédiction des colombes de Louise Erdrich (billet rétroactif)
Les bisons de broken heart de Dan O'Brien (billet rétroactif)
Le chemin des âmes de Joseph Boyden (billet rétroactif)
Carlisle (Tome 1) de Seigneuret et Chevret Deighton
Béante de Marie-Andrée Gill (billet rétroactif)
S'aggriper aux fleurs - Haïkus de trois femes Innus (billet rétroactif)
Elle et nous de Michel Jean (billet rétroactif)
L'écorce de nos silences (chronique sur 3 courtes pièces autochtones)
Kuessipan de Naomi Fontaine (premier roman d'une auteure innue)
L'amant du lac de Virginia Pésémapéo Bordeleau
Sedna, la déesse de la mer (Pièce de théâtre d'après une légende inuit)
Elan noir parle, propos recueillis par John Neihardt
GRAND MYSTERE
Moi
Dernier rapport sur les miracles à Little No Horse de Louise Erdrich (billet rétroactif)
Ce qui a dévoré nos coeurs de Louise Erdrich (billet rétroactif)
L'hiver du fer sacré de Joseph Marshal III
Le chemin des âmes de Joseph Boyden
Dans le silence du vent de Louise Erdrich
Littérature amérindienne du Québec sous la direction de Maurizio Gatti
Ourse bleue de Virginia Pésémapéo Bordeleau
La Saga des Béothuks de Bernard Assiniwi
Comme des ombres sur la terre de James Welch
Love Medicine de Louise Erdrich
Mille femmes blanches de Jim Fergus (billet rétroactif)
Le premier qui pleure a perdu de Sherman Alexie (billet rétroactif)
(+ l'avis de Mr)
Indian Blues de Sherman Alexie (billet rétroactif)
Apaches de Guillaume Guéraud (billet rétroactif)
Dans l'or du temps de Claudie Gallay (billet rétroactif)
La perle de Steinbeck (billet commun : Mr et Junior...) (billet rétroactif)
Les délaissés, Richard Van Camp(billet rétroactif)
Whisky et paraboles, Roxanne Bouchard (billet rétroactif)
Du sang dans les plumes de Joel Williams
La perle de Steinbeck
Cochon rouge d'Erik L'homme et Laurent Corvaisier
(+ l'avis de Mr)
15/04/2013
Les New-Yorkaises d'Edith Wharton
Les New-Yorkaises d'Edith Wharton, ed. Le Livre de poche, 2012 (ed. originale, 1927), 319p.
Le roman s'ouvre sur la journée trépidante et diablement organisée de Pauline Manford, charmante quinquagénaire new-yorkaise. Et à l'instar de Mrs Dalloway, elle est toute à sa réception du soir en l'honneur d'une parente exotique. Mais tandis que Virginia Woolf, à travers la journée de son héroïne et le monologue intérieur de ses personnages, brossait la pétrification d'une Angleterre vieillissante, Edith Wharton peint l'Amérique en plein essor, le faste, les fêtes et la liberté qui, bizarrement, ne semblent pas plus à envier.
Car en marge de ce quotidien minuté, la famille de Pauline Manford semble doucement se déliter. Tout doucement bien sûr, de telle sorte que les débris ne jaillissent pas trop sous le fard mondain. Et, pour tout le monde, ce fameux ennui qui semble la maladie du siècle...
Je referme ce livre de Wharton avec l'impression d'avoir lu la chronique d'une époque. L'auteure, que je découvre ici, semble avoir le regard acéré du sociologue en même temps que la plume aisée de la romancière. Certes, l'Amérique et, qui plus est, le New-York des années 30 est le vivier d'un renouveau perpétuel, the place to be pour qui voulait être au coeur même du mouvement. Pourtant, Wharton n'en donne pas une image aussi lisse et idéalisée qu'ont pu en garder les générations futures. Car dans ce mouvement, on décelle l'angoisse du temps, le besoin d'une fureur et d'un étourdissement permanent sous peine de se sentir désoeuvré. Ainsi notre protagoniste et son agenda surbooké qui, loin de donner un sens à sa vie par toutes ses occupations, tente au contraire d'en masquer l'absence flagrante.
Dans ce mouvement, on décelle également le mépris de l'oisiveté et le culte d'un pouvoir qui passe exclusivement par l'argent. Les livres ne remplissent les bibliothèques que pour faire joli mais tout le monde est trop fatigué pour se cultiver. Ce que l'on révère déjà se sont les longues journées passées au bureau pour produire de l'argent. Le culte en toc du business est en marche sous les paillettes attrayantes.
Et puis au fond, la conséquence de toute cette agitation sans fin, c'est la lassitude qui de même ne connait plus de repos. Tout va vite, tout doit changer, tout doit perpétuellement émoustiller. A force de recevoir toujours des électrochocs de nouveauté et de fêtes, le corps et l'esprit en deviennent accro comme à une drogue. Le calme et le défilé des jours n'est plus synonyme de sérénité et de douceur mais simplement d'un ennui terrible qui s'ouvre comme une plaie.
Le tout forme le tragique engrenage d'une époque qui aurait pu être un souffle d'opportunités et a en fait construit le socle de notre société contemporaine basée sur l'argent, la futilité et l'exagération. Je n'avais jamais autant saisi que dans cet ouvrage de Wharton, qui développe cette satire sociétale avec beaucoup de subtilité, à quel point les années folles n'ont rien de si plaisant...
Une lecture, du coup, particulièrement instructive et passionnante. J'ai lu beaucoup de billets de blog déçus par une fin abrupte voire ridicule. Je n'y ai vu ni l'un ni l'autre. Il me semble qu'après 300 pages, Wharton avait fait le tour d'un sujet qu'il aurait été dommage de délayer inutilement. Et puis, ainsi, libre à chaque lecteur d'envisager les non-dits qui restent en suspens !
Je poursuivrai avec plaisir la découverte de l'auteur avec le deuxième livre que j'ai d'elle dans ma PAL, mais pas tout de suite. J'espère simplement que tous ses ouvrages ne sont pas dans l'exacte même veine ; j'aurais peur de m'en lasser à force.
Challenge Fitzgerald et contemporains chez Asphodèle
1ere lecture
08:48 Publié dans Classiques, Littérature anglophone | Lien permanent | Commentaires (11)
11/04/2013
Sans parler du chien de Connie Willis
Sans parler du chien de Conne Willis, ed. J'ai Lu, 2003 (1997 pour l'édition originale), 574p.
En matière de voyages dans le temps, je peux vous dire que vous ne serez pas déçus ! Nos historiens donnent même tellement de leur personne pour se balader d'un siècle à l'autre qu'ils peuvent en tomber malades. Si, si ! Le déphasage temporel, vous connaissez ? Prenez garde ! Voilà une affection chafouine qui vous donne la mauvaise habitude d'être un exalté mielleux.
Mais où Connie Willis nous emmène-t-elle dans ce roman, me demanderez-vous ? Et bien, pour commencer, nos historiens et leurs indispensables techniciens sont citoyens du XXIe. Ned Henry, Verity Kindle et Carruthers travaillent pour le professeur Dunworthy, lui-même engagé par la despotique Lady Shrapnell. Ils ont pour mission de reconstruire la cathédrale de Coventry à l'identique car Dieu est dans les détails, le tout pour d'obscures raisons sentimentales.
De là, le lecteur est embarqué tout d'abord en 1940 lors du bombardement de la cathédrale par l'aviation allemande afin de retrouver la fameuse potiche de l'évêque. Chef d'oeuvre de laideur, elle semble avoir joué un rôle crucial dans la vie de l'aïeule Shrapnell : elle est donc primodiale pour la nouvelle cathédrale.
Puis, nous voguons ensuite en 1888 où Ned Henry et Verity Kindle sont chargés de régler une anomalie - en l'occurrence la féline Princesse Arjuman n'aurait jamais du passer les barrières temporelles - afin de sauver l'humanité. Parce que, bien sûr, jouer avec les cordes du temps provoque au mieux des incongruités, au pire l'effondrement spatio-temporel. Autant vous dire que c'est comme les allumettes : il ne vaut mieux pas s'y frotter ! Dès lors, une série d'épisodes fantasques vont mener nos personnages par le bout du nez, qu'ils mettent en scène la sublime nunuche Tossie Mering, sa mère crédule et son père monomaniaque, un majordome instruit ou encore un professeur d'université illuminé. Et, comme le dit si bien le titre, tout cela sans parler du chien !
Les ruines de la cathédrale de Coventry après le raid nazi
Ma copine blogueuse Manu à qui j'ai piqué (comme d'habitude) l'idée de cette lecture amusante trouvait peut-être mal classé ce roman en SF. Et c'est vrai que ce classement pourrait rebuter certains néophytes du genre, peu enclins à vouloir goûter à des considérations technologiques à n'en plus finir ou à des batailles entre extraterrestres - ou à l'inversse décevoir ceux qui le souhaitent. Car de fait, rien de tout cela ici et c'est d'ailleurs réjouissant de rappeler ainsi que la SF ne se limite pas aux clichés cités ci-avant.
Connie Willis n'utilise pas le voyage temporel comme prétexte pour nous plonger dans un monde futuriste et nébuleux mais au contraire elle nous fait voyager dans le temps et nous offre le tableau d'une époque à petits coups d'humour savoureux. Du coup, il vaut mieux être prévenu : on passe bien plus de temps à l'époque victorienne (et à une ou deux autres époques aussi quand les transferts temporels foirent) qu'à tout autre époque. Cela étant, moi qui suis peu friande du tralala victorien de la haute société, j'ai vraiment pris beaucoup de plaisir à y suivre nos personnages car l'auteur développe un humour qui épingle, si ce n'est avec une débordante subtilité, du moins avec un talent comique certain, les moeurs de l'époque. J'ai particulièrement ri lorsque Ned s'étonne que Mme Mering se pâme à tout bout de champ sans jamais rien renversé avec elle comme s'il s'agissait d'un art de l'esquive en plus d'un art de la feinte. Bien vu !
Je relèverai tout de même deux petits bémols : les soixante-dix premières pages ne donnent pas forcément le ton du livre. Bien sûr, le principal concernant la cathédrale, Lady Shrapnell et le potiche sont mis en place mais tout cela était un poil fastidieux et pas forcément très clair comme première approche. En les ayant terminées, j'ai espéré que le reste du livre n'était pas dans la même veine ; heureusement il n'en est rien.
Les considérations sur les incongruités temporelles, ensuite, sont parfois salées. Pas dans le mauvais sens du terme mais disons que l'auteur part tellement loin dans les suppositions historiques (vous savez, le fameux "avec des si, on mettrait Paris en bouteille") que j'ai parfois eu du mal à suivre. Il faut dire aussi qu'elle a beau faire rire, elle nous décortique quelques faits historiques assez pointus que l'on ne peut totalement suivre si on n'est pas fin connaisseur - je pense ici aux fameuses recherches menées sur la bataille de Waterloo. (Du coup, c'est peut-être plus la faute de mon inculture que celle de l'auteur ?)
Pour conclure, je dirais que c'était une découverte rafraîchissante, drôle et rythmée que j'ai lu avec d'autant plus de plaisir que j'ai pu chiper ici ou là des références littéraires sympathiques. Sans parler du chien (d'ailleurs, je ne vous en ai pas parlé pour vous laisser tout le suspens de ce fameux cabot) est donc l'occasion de se divertir tout en agitant ses petites cellules grises. Il n'y a certainement pas de quoi bouder son plaisir !
Oxford à l'époque victorienne
Challenge Petit Bac 2013 chez Enna
Catégorie Animal
Challenge A tous prix chez Laure
Prix Hugo et Locus 1999 du meilleur roman de Science-Fiction
07:47 Publié dans Aventure, Challenge, Littérature anglophone, SF/Fantasy | Lien permanent | Commentaires (10)